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Billet de blog 16 juin 2017

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Un dictionnaire politique - Autour des législatives (9)

De l’unité impossible (jusqu'à présent)

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Division de la gauche : une réalité spectaculaire et évidente pour toute personne jetant un coup d’œil aux bulletins disponibles dans le bureau de vote au premier tour des législatives. Avec un peu de perspicacité, l’observateur pouvait en découvrir entre 5 et 10 entre plateformes insoumises, grands partis moribonds et leurs dissidents, listes anti-capitalistes mais aussi défenseurs des animaux ou mouvements citoyens menés par des militants. Cette explosion en bonne et due forme doit tout autant à l’absurde mode de financement des partis politiques qu’à l’indéniable crise traversée par la gauche française. En pareil cas, les responsabilités sont partagées, mais on en trouve toujours pour en accuser certains plus que d’autres et se dédouaner ainsi de leurs propres insuffisances.

Union de la gauche : 1) malgré de très récents progrès, un idéal qui semble encore inatteignable. Toutefois, il est parfois utilisé comme une arme politique, renforçant paradoxalement la division. Pour ce faire, ce grand principe indiscutable est proposé à un adversaire de gauche, mais sans conditions concrètes permettant de le réaliser sauf à ce qu’il accepte de se rallier. Cette union impossible est donc refusée. Le piège rhétorique se referme alors : celui que l’on oblige à dire non se transforme immédiatement en sectaire non-démocrate à combattre sans retenu, parfois même en brisant des promesses initiales de non-agression. Peu importe ensuite que les attaques outrancières qu’on lui porte participent grandement à sa défaite, renforcent la division de la gauche et augurent difficilement d’un rapprochement ultérieur.

2) présentée comme étant la condition sine qua non d’une victoire de la gauche en France. Cette représentation se fonde sur une mystique du Front Populaire, tout en oubliant par exemple qu’en 1981, socialistes et communistes avaient des candidats différents. En mettant en avant cette martingale, les locuteurs ferment les yeux sur une réalité effrayante : les candidats de gauche font à grand peine 27% aux présidentielles et 27% aux législatives sans que l’on sache quelle proportion de cet électorat peut à terme basculer dans le macronisme.

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