Aux nuits debout à Bordeaux, on s'interroge beaucoup sur le pourquoi on est sur place, où on va et comment on y va. On peut identifier quelques lignes directrices : libération des paroles individuelles et collectives, invention du monde de demain, convergence de toutes les luttes qui respectent l'anti-racisme, l'anti-sexisme, l'anti-homophobie et la non-violence.
Alors, il fait quoi, notre Banquier Debout, Place de la République à Bordeaux ? Il s'est trompé ? Quand j'ai parlé avec lui, il m'a dit qu'il n'était pas certain d'être de gauche ou de droite. Il a envisagé de créer une commission "Nuit Debout pour ceux qui n'ont pas le profil" ! Sur la place, les mots sont importants ; on parle beaucoup des mots qu'on emploie parce qu'ils structurent notre vision du monde. Mais on ne se braque pas sur les mots. Il n'y a pas besoin de se dire de gauche ou de droite : il s'agit de voir si nous avons des choses à construire ensemble. Eh bien, même avec nos banquiers debout (car ils sont plusieurs), il y a des convergences. Mon banquier debout, il s'intéresse à l'économie, et il a compris que ce n'était plus possible de continuer avec ce système. Je lui dis qu'ici, il y a quand même beaucoup d'anti-capitalistes : ça ne le choque pas. Il est dans le privé, mais il pense qu'il faut nationaliser toutes les banques.
En fait, tout le monde est concerné par ce qui se passe aujourd'hui. Nous sommes toutes et tous impactés par la destruction de notre écosystème, et par notre économie moribonde et carnassière. S'il n'y a plus de boulot, ce n'est pas que les gens ne veulent pas travailler : c'est que l'emploi disparait, et il disparait parce qu'on l'a voulu : les machines, les robots, les logiciels nous remplacent, sont plus efficaces, plus efficients, et nous libèrent de notre temps (voir ce qu'en dit Paul Jorion). Et les banquiers aussi sont touchés : on va les remplacer par des logiciels, des tablettes et des agences totalement numérisées (c'est déjà en cours). Alors, il restera toujours des banquiers, mais beaucoup vont sauter. Tout comme les journalistes sont déjà remplacés par des logiciels, et tout comme les assistants juridiques le seront demain, ainsi que de nombreuses professions intellectuelles
Alors même notre banquier debout est concerné. Nous le sommes toutes et tous.
Prochaines nuits debout à Bordeaux vendredi et surtout samedi et dimanche.