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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Billet de blog 1 juin 2015

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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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10 juin 1848, du refus de l'esclavage en Guyane au courage de l'inscrire sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU.

Maître du sol, pour un temps, mais fragile sur le feuve !L'exigence de liberté explosive et le refus de l'esclavage pré-capitaliste du système négrier en Guyane ont poussé les hommes (que l'on s'était juré d'anéantir par épuisement à la tâche codée en leur propre terre de déportation) ainsi armés et résolus, droit au feu du courage qu'ils trouvèrent et saisirent par une joie de la violence de la société qui se libère, et en joie de l'affirmation résolutoire au cœur d'une terre d'ardentes souffrances pour la transformer en terre de promesses.Qu'avons nous retenu, qu'avons-nous hérité de ces soulèvements héroïques en humaines dignités aujourd'hui ?

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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Maître du sol, pour un temps, mais fragile sur le feuve !

L'exigence de liberté explosive et le refus de l'esclavage pré-capitaliste du système négrier en Guyane ont poussé les hommes (que l'on s'était juré d'anéantir par épuisement à la tâche codée en leur propre terre de déportation) ainsi armés et résolus, droit au feu du courage qu'ils trouvèrent et saisirent par une joie de la violence de la société qui se libère, et en joie de l'affirmation résolutoire au cœur d'une terre d'ardentes souffrances pour la transformer en terre de promesses.

Qu'avons nous retenu, qu'avons-nous hérité de ces soulèvements héroïques en humaines dignités aujourd'hui ?

Certes, la "pacification" de ces mouvements de forces irrépressibles de l'homme vers sa liberté, ainsi que le produit de son travail furent obtenu en échange du leurre de citoyenneté et du "salaire" de l'ouvrier "français". 

Seulement, le Guyanais de nos jours -(qu'il soit autochtone, du fleuve et de la forêt, employé de l'administration territoriale ou de l'État, créateur d'entreprise, artisan de la haute conscience de nous-même, chômeur autonome, créatif et batailleur en son lieu de vie, qu'il soit artiste créateur prêt à fêter l'avènement de la nation, ou encore un traité à rebours par l'exil à combattre son délaissement)- observe bien que la contestation de l'Histoire coloniale demeure on ne peut plus actuelle au tableau mondial des libertés et des droits confisqués aux peuples sous autorité française.

En effet, (et nous devons cette Alerte patriote d'envergure à Me Jean Mariema, ex bâtonnier du barreau de la Guyane)

La Vème République française a supprimé l'existence et le terme de "PEUPLES" (par prescription de la loi constitutionnelle n°2003-274 du 22 mars 2013 relative à l'organisation décentralisée de la République dont l'article 72-3 al.1 supprime notre identité de PEUPLE ayant vocation à gérer démocratiquement ses propres affaires) qui figurait à l'alors "imprescriptible", inaltéré et identique préambule, alinéa 2, des constitutions de 1946 et 1958. 

Il est désormais remplacé par le mot "POPULATION " comme faisant partie intégrante du seul Peuple français exclusif détenteur de la souveraineté nationale, plongeant ces peuples de l'Ensemble français, n'est-ce pas, dans l'indistinction et le vide identitaire de l'assimilation.

Ainsi la France l'a-t-elle effacé dudit préambule, trahissant sa fidélité : "Á sa mission traditionnelle [où], la France [entendait] conduire les peuples [sur les 3 océans et les cinq continents] dont elle [avait] pris la charge, à la liberté de s'administrer eux-même et de gérer démocratiquement leurs propres affaires, écartant tout système de colonisation fondé sur l'arbitraire, elle [garantissait] à tous l'égal accès à la fonction publique et l'exercice individuel ou collectifs des droits et libertés proclamés (...)". Le génocide politique et culturel atteint ici son degré de perfectionnement le plus achevé dans l'innovation à théoriser ses moyens de déposséssion, et surtout à légaliser leur expansion dans le monde par le biais des marges coloniales de la République (voir la Mayottisation des Comores en janvier 2011).

Enfin, des peuples résistent tout de même, clament et proclament leur attachement aux racines du monde qui nous tiennent en partage de la vie et nous relient, car ce sont elles qui, sous ses paysages, nous rendent la terre habitable.

Les Kanaks de la "Nouvelle Calédonie", les Polynésiens et les Marquisiens ont su s'organiser en cultivant la politique de solidarité tout en politisant la culture de rassemblement pour rallier les autres composantes de leurs peuples au projet d'inscription de la nation sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU ; l'inscription la plus récente date de mai 2013 pour la Polynésie "française" !

Voici le lieu où nous trouvons et nous attend le courage politique qui ouvre la véritable voie de l'émancipation et offre l'horizon d'un pays de promesses à son peuple composite, l'accès à l'unité par la projection de soi-même et par la vision constituée du NOUS !

PEUPLES AUTOCHTONES DE GUYANE ! 

VAILLANTS EXEMPLES DE CEUX QUI N'ONT PAS LA MENTALITÉ DE VAINCUS !

ILS VEULENT NOUS NOYER ! 

MAIS NOTRE RÉSISTANCE EST D'UNITÉ SOUS-MARINE !

Les poètes demeurent nos liens collectifs les plus sûrs avec la liberté !

Pièr.

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