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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Billet de blog 3 février 2024

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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Édouard Glissant, désapparu le 3 février 2011. Poème VI.

Lorsque la désapparition du poète se rapproche de notre vivant, c'est comme si la poésie-même nous demandait des comptes, nous apostrophait : "Alors ! Que te reste-t-il dans les tripes, hein ?" Je sais qu'à tout coup la question me sera posée d'égale force dans quelques mois, avec pour "deadline" la date de sa naissance au Tout-Monde. Pour toute réponse depuis notre côté de l'horizon voici AHAROA

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Départ pour 5 h de paddle board. Passe de Taapuna à Punaauia Tahiti. Samedi 18 fevrier 2023 © Hans Hereiti Hunter
Illustration 2
Passe de Teruaupu

Voici Moorea,

Barrant l'horizon du rêve tel un Nautilus au mouillage,

Ou encore, le dos émergé d'un Godzilla paisiblement endormi.

*

*      *

Soudain, les vents descendent des profondes vallées de Punaauia,

Et me poussent quelques instants, les bras en croix,

Dans l'euphorie d'un paddle-board qui avance tout seul,

Droit sur la passe de Taapuna où les vagues en murailles,

Entonnent du corail, le vertige d'un requiem assourdissant.

Une fois passée, voici que l'océan tangue,

Et que l'horizon bascule...

*

*        *

Le royaume du chenal océanique m'est maintenant grand-ouvert entre Tahiti et son île sœur,

Et le tout puissant Mahi-Mahi de saison me surprend en plein virage,

Par son lourd et métallique voilage poussant de force le corps des Eaux;

Effrayé à l'irrationnelle idée de croiser un mégalodon…

Je regardais toujours droit devant... pour m'éviter de voir quelque grand Parata* inquisiteur !

*

*      *

Après cinq heures de paddle-board sous les mordants du soleil MĀ'OHI,

Je plonge...

Envoûté par leurs cônes de lumières lancés depuis le charme des profonds,

D'où les apnéistes renoncent souvent à faire surface pour toujours...

Les Eaux m'accueillent d'un amniotique réconfort.

Et je nage...

Visant la verte vallée de TUPUTUPURAA, taillée dans le ciel,

Elle me guidera jusqu'à la plage qu'abrite la baie d'Aharoa.

Mauruuru Maitai te Tupuna !

(Gratitude et Salutations aux Ancêtres)

*Requin océanique pointe blanche longimanus, du large, mangeur de naufragés

Illustration 3
Entrée dans la passe de Teruaupu, hameau d’Haumi à Moorea
Illustration 4
Fin du parcours océanique de 2,5 km compagnon de nage M Hans Hereiti Hunter

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