"KRAB PEDI SO TROU" pourrait-on titrer ce vendredi 08 février. Les pêcheurs avaient annoncé une conférence de presse pour 17 heures sur site. Et voilà que la nouvelle tombe, l'émissaire du Gouvernement contre toute attente est arrivé en Guyane et que les Pêcheurs sont convoqués à la Préfecture pour 18 heures 30. La conférence est donc annulée de facto.
18 H 30, dans une allée de l'esplanade face à l'ancien hôtel préfectoral, les 2 groupes avancent, d'un côté la Délégation des Pêcheurs, le Préfet accompagné de l'émissaire de l'autre. On se croirait en plein vaudeville. Et comme dans une pièce de théâtre bien rodée et après les salamalecs d'usage :
LE PREFET " Vous devez lever le barrage qui gêne l'entrée du Consulat du Brésil. C'est la condition préalable à toute négociation."
LE CHEF DE LA DELEGATION " Nous n'entravons pas la circulation, deux accès sur trois sont libres. Mais le barrage ne sera pas levé, c'est la condition pour ouvrir les négociations.
LE PREFET : " Vous dérangez les Brésiliens et le Consulat."
Une voix dans la foule : " I ka okipé di Brézil mé i pa mélé ké nou."
LE CHEF DE LA DELEGATION,( ignorant la remarque du Préfet et s'adressant à l'émissaire) " Monsieur, montrez-moi votre ordre de mission."
L'EMISSAIRE( confus) "Ah ! Vous pouvez me parler, je suis compétent sur ces questions de pêche et bla bla bla..."
LE PREFET (volant à son secours) " Qu'avez-vous donc besoin de cela, il faut lever le barrage."
L'EMISSAIRE (reprenant confiance) " Je suis tout de même le Représentant du Gouvernement."
Les voix dans la foule s'impatientent " I pa gin piès papyé, piès pouvwar, annou alé !"
LE CHEF DE LA DELEGATION " Puisqu'il en est ainsi, nous retournons chez nous sur le barrage."
" Au revoir Messieurs " (Il tourne le dos aux représentants de l'Etat et s'en va avec ses camarades.)
FIN
Rideau
Cette scénette rappellera à plus d'un des situations déjà vécues à maintes occasions.
Fidèle à lui-même, le Gouvernement français sort un brave homme de son lit à 22 heures 30 pour lui apprendre qu'il prend l'avion dès le matin pour la Guyane, pays inconnu, pour y discuter d'un dossier également inconnu. Comme si les interlocuteurs guyanais étaient des demeurés et n'y verraient que du feu.
VOICI UN REMAKE D'UN VIEUX REMAKE !