CONCACAF : Confédération de Football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes.
En effet, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Saint-Martin étant des "territoires français" ; Sint Maarten et Bonaire, des "territoires néerlandais".
Mais trois de ces six associations (Guadeloupe, Martinique et Guyane) jouent un grand rôle dans leur région.
À eux trois ces pays totalisent par exemple 9 qualifications à la Gold Cup qui est l'épreuve internationale majeure de la CONCACAF. Gianni Infantino, nouvellement élu à la présidence de la FIFA, désire intégrer ces 6 associations de la CONCACAF qui ont été trop longtemps laissées de côté par rapport aux 35 autres membres de la CONCACAF.
Dans le projet de la FIFA, il est dit que ces 6 associations de la CONCACAF devraient pouvoir bénéficier, comme tous les membres actuels de la FIFA, de formations et de fonds pour le développement du football local. De plus, il est aussi dit que ces 6 associations seraient amenées à disputer les compétitions de la FIFA en dehors de la coupe du monde masculine et féminine, la coupe des confédérations et les jeux olympiques.
Et c'est là où le bât blesse! Si la fédération néerlandaise de football ne voit aucun inconvénient à ce que Sint Maarten et Bonaire participent aux compétitions, la fédération française de football (FFF) est contre.
Pourquoi la FFF est-elle contre ? Posture incompréhensible ! La FFF s'est toujours opposée à l'affiliation de ces 4 territoires des Amériques à la FIFA. Dans les années 1980, la FFF déclarait que ces territoires n'étaient pas indépendants. Jusqu'à récemment, la FFF nous sortait son autre argument juridique comme quoi la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane n'avaient pas l'autonomie politique de Tahiti ("Polynésie Française") et de la Nouvelle-Calédonie (Kanaky) (Tahiti et la Kanaky qui sont elles à la FIFA).
Pourtant en 2016, la FFF semble oublier Saint-Martin qui est une collectivité autonome.Je vous le dis, même si la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane avaient cette autonomie politique, la FFF aurait trouvé un autre prétexte pour nous barrer la route vers cette accession à la FIFA.
En 2015, la FFF avait pourtant répondu favorablement à nos demandes d'adhésion mais pour ne pas endosser seule la responsabilité (et pour certainement noyer le poisson), avait décidé de saisir son ministère de tutelle, le ministère des sports. Ce dernier, aux travers des voix de son ministre Patrick Kanner et de son secrétaire d'Etat Thierry Braillard, avait dit NIET à l'adhésion de la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Saint-Martin à la FIFA.
Une réponse négative pour toujours les mêmes motifs : le statut politique de ces territoires. La France, à travers son attitude et son action, viole deux textes juridiques. Elle viole son propre code du sport qui dit en son article L131-1 :"Les fédérations sportives ont pour objet l'organisation et la pratique d'une ou plusieurs disciplines sportives. Elle exercent leur activité en toute indépendance".
En toute indépendance ! La France viole également les statuts de la FIFA. En effet, l'article 14 alinéa 1-i dit ceci : "Les associations membres de la FIFA ont obligation de diriger leurs affaires en toute indépendance et veiller à ce qu'aucun tiers ne s'y immisce, conformément à l'article 19 des présents statuts".
Un article 19 qui appuie l'article précédent en disant : "Chaque association membre doit diriger ses affaires en toute indépendance sans l'influence inclue d'aucun tiers".
L'article 15 est de la même veine :"Les associations membres doivent rester neutres en matière de politique et de religion. Elles doivent garantir l'indépendance et éviter toutes formes d'interférence politique".
En clair, mesdames et messieurs, la FFF, membre de la FIFA, en mêlant son ministère de tutelle (le ministère des sports), en mêlant des membres d'un gouvernement politique, n'agit pas du tout en indépendance et permet donc une interférence politique. La France cherche tout simplement à politiser une demande légitime qui est l'adhésion de nos pays à la FIFA.
Mais malheureusement pour nos chers français, Gianni Infantino, le boss de la FIFA veut coûte que coûte nous faire entrer à la FIFA grâce à un nouveau statut qui nous sera octroyé. Et c'est ainsi que la FFF a anticipé en voulant insérer - d'après elle - un verrou c'est-à-dire nous interdire de jouer les compétitions de la FIFA. Messieurs, quel est intérêt d'adhérer à une fédération internationale si on ne peut pas y disputer ses compétitions ? C'est un non-sens !
Il faut savoir que la Guadeloupe par exemple est déjà membre d'autres fédérations internationales. Elle est membre de la fédération internationale de volleyball (FIVB). Ses sélections masculines et féminines ayant par ailleurs disputé en octobre et ce mois-ci le premier tour des qualifications des championnats du monde 2018. La Guadeloupe est aussi membre de la fédération internationale de handball (IHF). Sa sélection juniors fille est sortie championne du monde de l'IHF Trophy en octobre 2015 en Bulgarie. Autre fédération à laquelle la Guadeloupe est affiliée, il s'agit de la fédération mondiale de taekwondo. La Guadeloupe est actuellement au Canada en train de disputer les championnats du monde juniors de taekwondo. Preuve est faite que la Guadeloupe qui est affiliée aux fédérations internationales dispute les compétitions organisées par elles.
Précisons en outre que les fédérations françaises des disciplines concernées n'avaient saisi aucun ministère des sports pour permettre notre adhésion à ces fédérations internationales. Elles avaient agi en toute indépendance ! Alors pourquoi vouloir violer les règles dès qu'il s'agit du football ? Est-ce du au fait que la coupe du monde est un événement hypermédiatisé, suivi pendant un mois par des milliards de téléspectateurs ? Ces milliards de téléspectateurs qui entendraient, si se présentait un Guadeloupe-France, un Martinique-France ou un Guyane-France, la "Marseillaise" jouer pour les deux équipes ? Ces milliards de téléspectateurs qui verraient que la France détient encore des colonies ? En outre, la France a sans doute peur d'une jurisprudence qui risquerait de se produire. La Corse par exemple pourrait elle aussi réclamer son affiliation à la FIFA. Sauf que la Corse devra être membre de l'UEFA avant de rêver de FIFA ! Et malheureusement pour nos amis corses, l'UEFA a mis un verrou juridique dans ses statuts depuis 2001.
Seul les pays indépendants reconnus par la communauté internationale peuvent adhérer à l'UEFA. Dommage pour nos amis corses ! De ce côté-là la France n'a rien à craindre ! Peut-être que la France craint aussi de perdre des joueurs guadeloupéens, martiniquais et guyanais de valeur ? Peut-être craint-elle qu'ils choisissent le pays de leurs parents plutôt que le maillot bleu, blanc, rouge ? La France qui s'était opposée au principe des binationaux (par exemple, les joueurs africains ayant la double nationalité mais qui ont préféré jouer pour un pays d'Afrique plutôt que de choisir la France).
Malheureusement là aussi nos chers français avaient perdu ce combat. La France a sans doute aussi peur que d'autres disciplines suivent. Je peux citer pèle-mêle, le basketball, le judo, l'athlétisme, la boxe, le cyclisme etc... La France a sans doute peur de perdre des champions !
Nous attendons avec impatience ce qui sera dira à Zurich, le vendredi 25 de ce mois. Sachant que les Pays-Bas soutiennent toutes les démarchent de la FIFA et sachant que la France veut y mettre son bémol. Avec deux avis contraires, il faudra bien trancher pour faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre. À 1 partout, c'est la FIFA qui aura forcément le dernier mot ! La FIFA de Gianni Infantino ne veut exclure personne ! La France l'a bien compris et c'est pourquoi elle essaie encore une fois de gripper la machine, de retarder l'inévitable : la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Saint-Martin seront à la FIFA et joueront ses compétitions ! Et ça, ça doit faire vraiment chier à Paris !