À la Une générale de Médiapart le 23/03 lien ici :
Et au JT de Guyane 1ère du 22/03 à partir de 7mn, 11sec, lien ici : http://m.pluzz.francetv.fr/videos/jt_guyane_,137965083.html
Agrandissement : Illustration 1
COMMUNIQUÉ DU MODEMAS (Mouvement des Démocrates et Écologistes pour une Martinique souveraine)
SUITE AU DÉCÈS DU MILITANT ALAIN MICHEL
Le 22 mars 2016, Alain Michel nous a quitté pour entreprendre un autre voyage.
Le MODEMAS salue la mémoire de ce grand militant de la cause nationale guyanaise.
Nul doute qu’il fera cette nouvelle route avec la détermination sans faille que nous lui connaissons tous, d’un pas ferme et digne les yeux grands ouverts remplis d’empathie et de bienveillance pour ses semblables.
Car ce militant anti colonialiste épris de liberté et de justice s’est toujours trouvé du côté de ceux qui luttaient pour leur droit défendant inlassablement leur cause sans faillir.
Sa verticalité lui a valu d’être de ceux que l’Etat français a voulu réduire au silence, voir détruire suite aux incidents qui ont émaillé la grève des étudiants de Guyane en 1996.
Mais Alain MICHEL a su, en militant convaincu, rester ferme et demeurer campé sur ses convictions.
Il restera toujours pour nous une grande figure symbolisant tout à la fois, la ténacité, le courage, la dignité.
Que la terre guyanaise lui soit légère et douce !
G.MALSA
Président du MODEMAS
"Coup dur pour le camp patriotique Guyanais, je viens d'avoir deux patriotes dont un ancien prisonnier politique qui m'ont annoncé le décès d'Alain MICHEL, sa célèbre citation deviendra immortelle pour toujours "I gen yé, I gen nou" pas de compromission."
"Aux frères, soeurs et camarades de la lutte de libération politique du pays Guyane, je m'autorise à en citer quelques uns David, Mayo, Monique, Gègèt, Alfons et les autres qui attachent autant d'importance à la vie et la mort de ceux qui s'émancipent dans le combat, qui n'est pas un sacrifice pour nous car nos actions sont en communion avec nos pensées, mais pour notre famille, oui c'est un sacrifice, alors continuez ce chemin, il renforce nos liens et au bout il y a la liberté.
Alain a donné l'exemple comme tant d'autres, dans toutes ses actions il est demeuré fidèle à la même volonté de libérer notre Guyane contre l'infraction coloniale de l'État français et Européen, comme d'autres il a achevé son cycle terrestre mais son histoire continuera avec nous.
Longue vie à la lutte de libération nationale et totale. Loin de mon pays mais présent avec vous jusqu'à la fin de la cérémonie.
A l'injustice colonialiste, je réponds, lutte de libération nationale Totale ! "(Apa Mumia-Makéba sur Facebook)
Pierre Michelon (sur Facebook ) : "Je ne sais pas bien si cela pourra rendre hommage à Alain Michel qui nous a quitté hier. Une pensée pour lui, sa famille, et le souvenir chaleureux des conseils et des entretiens qu'il avait bien voulu me donner, ici un extrait" :
Entretien de Pierre Michelon et d'Alain Michel du 14 septembre 2011.
Alain Michel :
—Il faut observer une logique dans la lutte anticolonialiste. On ne peut pas penser que le colonialisme a disparu, que l’on n’est plus dans une situation coloniale, que les choses ont changé. Ce qui a changé, ce qui a varié, ce sont les degrés.
Le système colonial a varié de degré mais il n’a pas changé de nature. Tout dans son comportement, dans sa manière d’être, sur le plan économique, sur le plan politique, sur le plan culturel, est toujours — sous des formes diverses — approprié à sa nature et correspond à sa nature.
Voilà. Et la victoire sur le degré n’est pas une victoire sur la nature. C’est-à-dire couper la branche de l’arbre n’est pas abattre l’arbre."
Pierre Michelon : — La victoire sur le degré, vous parlez de la départementalisation ? Par exemple ?
Alain Michel : — "Non, la départementalisation n’est qu’une manifestation de ce qu’est la colonisation. La décentralme de colonisation. D’ailleurs, les Français eux-mêmes, le gouvernement français — je leur ai dit, à Penchard, à d’autres ministres — : “Vous nous avez identifiés”. Vous pouvez retourner le problème comme vous voulez, nous sommes identifiés comme colonisés : pourquoi je porte comme numéro —ce que je considère comme un numéro d’écrou mais je dis numéro d’identification — le 97 / 3 ? Martinique : 97 / 2 ? Guadeloupe : 97 / 1, l’autre 97 / 5, 6. Si c’est une affaire de géographie, mettez la Corse 97 / 8 et Penchard devient aussi Ministre de la Corse. Donc c’est vous qui nous avez identifiés."
Poème-hommage de Raymond Charlotte :
FA YU TAN BAA ALAIN MICHEL
Mai 1968 à Paris
Recadrage du mental
des victimes de la colonisation,
de l’oppression.
Il est quatre heures du matin
des travailleurs et étudiants
entament le Ka,
le so, le kalawasi
wa wasa
mi wani sabi
dans une pièce djokoti
de la rue Beaubourg,
Dèrò des techniciens maliens
d’hygiène et de salubrité
balai en main.
Une simple décision,
occupation
de la jeune Guyane
sur proposition
de l’ex secrétaire
de cette association.
Kuraj o du combattant
Alain Michel,
qui fait l’unanimité
à la section de Paris
de l’Union des Etudiants Guyanais.
Paris capitale des ordonnances
à exécution de la cour d’exception
de déportations,
d’emprisonnement,
d’ algériens,
polynésiens
martiniquais,
guadeloupéens,
Guyanais
Kanaks.
La France prétendue
pays du droit universel humain
incarne le régime de Vichy.
J’ai retrouvé
dans cette matrice sécuritaire
en ligne d’attaquant
sous le flambeau au bambou
une mèche digne de liberté,
l’Association
Générale des Etudiants Guadeloupéens,
milieu de terrain
l’Association Générale des Etudiants Martiniquais.
En ligne de mire
le Bumidom,
symbole de l’expatriation,
de générations.
En Guyane, un plan de substitution
sous Robert Vignon
homme lige de l’exode humain,
des forces vives, inconscientes
de la nation guyanaise
occupée occupée
par l’Etat colonial français.
Baa Alain Michel kasé sa.
Jodla a l’Adom
épi pôle emploi ké l’armée
ka fè li.
Cinq heures trente remise
des clefs de la porte cossue
par le frère de combat
recruté fraichement
à Raymond CHARLOTTE
Vlaw,
occupation des lieux
par des nationalistes guyanais :
Confiscation de documents
compromettants.
Muché Lisyen Prévo
ba nu nu papyé
a di nu, a di nu.
Muché Lisyen Prévo
Ba nu nu papyé
Nu payé viré.
Zorey ki pu tandé.
Tandé tandé.
Aux années 70
Un mouvement de grève
sur le port
de Kamalakuli
face au Maroni
au ciel dégagé
arrivé
d’Alain Michel
avec sa queue de cheval
à vélo, vélo, vélo
Patron pa ka fè zot añyen.
I ka voyé jandarm
nu pa pè yé.
Mo la ké zot.
Détermination
amélioration
du panier docker
de la sécurité des agents,
A sa nu lé.
Pas de tam
pas de mi
pas de kro
Krok janmb
Abrasé, abrasé.
Sa voix percutante
lui facilite un attroupement
de militants.
Explication,
communication
autour du drapeau guyanais
à Kamalakuli
loyauté à notre patrie
a so travay ké rot mun.
Pa bliyé retenu
retenu par l’Etat
colonial français
en 1996 et 1997
dans la prison de Ducos
le collectif de soutien
aux emprisonnés guyanais
a joué un rôle déterminant,
j’ai dû menacer Marc Vizzy
ancien sous-préfet,
conseiller à la rue Oudinot
de mettre Cayenne
Cayenne, fidèle
au saveur de sapotille
sans aucune dégustation
si l’obtention
de remise
en liberté
n’est pas acquise.
A l’heure de la sortie
des patagay, et parassis
le téléphone sonne
soñen téléfon.
La haine du colonisateur levée
apparition et libération
Fa yu tan baa Alain Michel
Cayenne le 14.02.2015 modifié le 15&16.02.2015, relu le 23/10/2016 à 10h. Raymond CHARLOTTE