L'Onag (Organisation des nations autochtones de Guyane) tenait hier son deuxième congrès au conseil général. Le cas des suicides chez les jeunes de la communauté a été évoqué. Rencontre avec Alexandre Sommer-Schaechtelé, délégué de l'organisation.
Lien vers l'article de FG ici : http://www.franceguyane.fr/actualite/culture-et-patrimoine/amerindiens-on-veut-les-garder-dans-un-musee-224191.php
+ lien vers la page Facebook du groupe "Amérindiens de Guyane, de France et d'ailleurs" : ici https://www.facebook.com/groups/59173168943/?ref=ts&fref=ts
Selon nous, cette mission annoncée par la ministre des Outre-mer est une perte de temps, même si nous saluons l'initiative. On connaît déjà les causes du phénomène. Les communautés amérindiennes, notamment celles de l'intérieur, font face à un manque cruel d'infrastructures dans les communes.
Mme George Pau-Langevin a récemment annoncé une mission d'inspection chargée de faire le bilan des actions de lutte et de prévention du suicide chez les Amérindiens en Guyane. Qu'en pense l'Onag ?
Les jeunes, qui sont les plus touchés dans ces cas de suicides, sont par conséquent forcés de se rendre sur le littoral pour poursuivre leur scolarité. Ils sont alors séparés de leur famille, coupés de leur tradition, de leur langue maternelle... Ils se retrouvent à cheval entre deux mondes : entre leur mode de vie original et la société de consommation qui les attire, comme tous les jeunes. Sur le littoral, ils sont discriminés ; lorsqu'ils rentrent chez eux, ils sont perdus.
L'enclavement serait donc la principale cause de cette vague de suicides selon vous ?
Le phénomène du suicide chez les Amérindiens n'est pas nouveau. Il remonte à la départementalisation et à la perte de repères qui l'a accompagné, mais il est vrai que le problème d'enclavement renforce la donne. On veut garder les Amérindiens dans un petit musée. Il faut passer au développement. Tout en conservant les traditions. Le développement comme fuite en avant n'est pas non plus souhaitable.
Que proposez-vous, au sein de l'Onag ?
À notre niveau, nous avons déjà le projet de construire un Centre de l'amitié à Kourou. Un refuge où les jeunes Amérindiens, qui ont quitté leurs villages, pourront se regrouper. Nous avons déjà le terrain et sommes à la recherche de partenaires.
Propos receuillis par P. R