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Billet de blog 6 février 2013

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Le Jauni

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans l’autobiographie que Johnny Halliday est sur le point de faire paraître, Dans mes yeux, aux éditions Plon, notre rocker national fait part de son peu d’enthousiasme à l’endroit du socialisme qu’il accuse d’encourager la médiocrité. Il déclare que c’est triste que des gens soient pauvres, mais que ce n’est pas les aider que de leur faire l’aumône. Évadé fiscal depuis 2006, depuis qu’il a élu domicile à Gstaad, un village suisse huppé où il possède un chalet, il admet que s’il a quitté la « mère patrie », c’était pour ne plus payer d’impôts, comme si sa fuite pouvait revêtir un autre sens, mais aussi parce qu’il trouvait épuisante cette « ambiance ».  Et de poursuivre sur sa lancée philosophique : « Je me suis toujours demandé pourquoi aux Etats-Unis quand t’as une belle voiture, les mecs sourient et te disent formidable, et en France on te traite de voleur. Sale mentalité, pour un pays dont j’ai porté les couleurs, qui a bien voulu faire de moi son emblème quand c’était nécessaire, je me suis senti trahi, accusé à tort, sali ». Pour mémoire, rappelons que notre grincheux national a servi d’emblème pour l’élection deNicolas Sarkozy, lors du concert des Champs-Élysées, en mai 2007, une prestation qu’il n’a pas effectuée pour le symbole puisqu’il a été grassement payé sur l’argent des contribuables français.

D’après les extraits du livre que l’Express donne à lire, on peut légitimement se demander si le rock conserve aussi bien qu’avant ou s’il faut voir là les séquelles invisibles de l’intervention du docteur Delajoux en fin 2009 car, de toute évidence, Dans mes yeux est la preuve que notre bon vieux Johnny vieillit moins bien qu’un whisky pur malt, et, que, au lieu de prendre cette belle couleur ambrée que donne la patine du temps, cet éclat chaleureux qui exprime la qualité de l’âme, Johnny donne l’impression d’avoir jauni comme un papier peint qui aurait trop pris la lumière. Il est aussi possible que l’optique extrêmement médiocre que Johnny révèle dans ses yeux ne soit pas étrangère à son port des lunettes d’Optique 2000 dont il a défendu vigoureusement le slogan des années durant à la télévision. Il conviendrait de prescrire à notre vieux rocker acrimonieux du repos à la terrasse de son chalet à Gstaad, du repos au soleil suisse sur un bon vieux rocking-chair, tant qu’à faire, en souvenir du bon vieux temps, quand la vie était rock’n’roll et que tout roulait, comme l’or qui roule, qui fait que l’humanité rouille à cœur. 

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