M. Mariani, ancien ministre des Transports de Nicolas Sarkozy, a eu un trait d’esprit sur sa page Tweeter au sujet de l’enlèvement de deux cents jeunes lycéennes nigérianes par le groupe islamiste Boko Haram, en déclarant que « l’Afrique n’a pas attendu l’Occident pour pratiquer l’esclavage ». Il est vrai que la faction de terroristes islamistes, qui sévit au Nigeria, dit avoir l’intention de vendre les jeunes filles comme esclaves. Sans doute s’agit-il de la part de l’ancien ministre des Transports et député UMP des Français de l’étranger d’un trait d’humour mordant, pour ne pas dire caustique, voire sardonique, un trait d’humour perforant comme le carreau d’une arbalète, même si ce trait d’humour, dans l’esprit, n’est pas très éloigné de la saillie où Christiane Taubira était récemment comparée à un singe.Gageons aussi que c’est son goût prononcé pour l’étranger qui aura valu au député cette sortie verbale hexagonale.
On se souvient que lors de son discours de Dakar, prononcé en 2007, l’ex-président Nicolas Sarkozy avait déclaré que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire. En bon émule de Sarkozy, M. Mariani enfonce le clou, ou le carreau, comme on veut, en sous-entendant que la barbarie est toujours à fleur d’Afrique et que ce n’est pas l’Occident qui l’a introduite, qu’elle a toujours prospéré en Afrique bien avant qu’on ne vienne coloniser ce sombre continent.
Ce trait lancé par M. Mariani sur Tweeter n’est pas un gazouillis innocent, loin s’en faut, c’est un dégazage sauvage dans la volière des tweets, l’amorce d’une stratégie de déculpabilisation affichée, c’est le signe manifeste d’une droite décomplexée en direction des gars de La Marine, qui arborent les couleurs bleu marine, tant il est vrai qu’il n’y pas loin de M. Mariani à Mme Marine (Le Pen), comme si la proximité sonore entre ces noms ne faisait que mettre en lumière la proximité des idées.
Poursuivez donc, M. Mariani, dans la déclamation de tweets à l’étouffée, de toute évidence, vous avez l’étoffe d’un grand cuisinier, d’un chef même, cela se sent si l’on en juge par les effluves appétissants qui s’échappent de la cuisine où vos tweets mijotent, où ils marinent dans la douceur d’une certaine idée de la France.
Marine, cela rime avec quoi déjà ?