Allons donc, citoyens électeurs ! quel acharnement contre Thomas Thévenoud, l’éphémère secrétaire d’État (chargé du Commerce extérieur, du développement du tourisme et des Français de l’étranger) prié de rendre son portefeuille neuf jours après sa nomination, après qu’on a découvert que ledit secrétaire avait omis (par négligence, clame l’intéressé) de régler ses impôts depuis plusieurs années, oui, quel acharnement ! Après tout, le citoyen Thévenoud déclare avoir régularisé la situation, alors, un peu de compréhension, que diable ! Monsieur le député était beaucoup trop engagé dans sa lutte contre la fraude fiscale pour s’occuper de ses propres déclarations d’impôts, c’est compréhensible, non ? Idem pour son épouse, Sandra Thévenoud, la chef de cabinet du président sortant du Sénat, Jean-Pierre Bel, car, jusqu’à preuve du contraire, en France, les époux font une déclaration commune. À moins que chez les Thévenoud, on ne fasse rien comme les autres.
Faut-il voir dans le comportement de ce député socialiste la parfaite illustration du « faites ce que je dis, non pas ce que je fais », un comportement porté à son paroxysme par l’ex-ministre schizophrène Jérôme Cahuzac, le chasseur en chef de fraudeurs du fisc qui avait oublié qu’il fraudait lui-même le fisc dont il était le chef. Ah, l’oubli, terrible maladie ! qui ouvre un trou noir dans la matière grise de certains, un trou qui s’avale lui-même pour ainsi dire. C’est ainsi que Jérôme Cahuzac n’avait pas même le sentiment de mentir à la représentation parlementaire tant il voulait oublier de se souvenir de son oubli. Kennedy avait déclaré à Berlin : « We all are Berliners ». Cahuzac et Thevenoud, eux, déclarent en chœur : « We are all Zheimer ! Alors, faut-il pardonner à Thévenoud ? La plupart de ses électeurs risquent de faire comme Saint Thomas, ils auront besoin de constater de leurs propres yeux le changement de leur député pour y croire. Mais s’il lui demandent : « Thévenoud, t’es avec nous ? » et que le député, en manière de les rassurer (par pure bonté), leur répond par l’affirmative, personnellement, je doute de croire à la sincérité de la réponse.