Pierre Caumont (avatar)

Pierre Caumont

autre

Abonné·e de Mediapart

256 Billets

0 Édition

Billet de blog 25 novembre 2011

Pierre Caumont (avatar)

Pierre Caumont

autre

Abonné·e de Mediapart

Au final

Pierre Caumont (avatar)

Pierre Caumont

autre

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a comme cela des mots à la mode, des mots qui s’imposent envers et contre tout, des mots qui se disent et qui s’écrivent, en dépit du bon sens et du génie de la langue française. « Au final » est une de ces expressions-là qui vient, on ne sait pour quelle raison, relever la garde d’autres expressions, qui, elles au moins, ont le mérite d’être correctes, comme « en définitive », ou « au bout du compte », ou tout simplement, « finalement ». « Au final » est un barbarisme pour la simple raison que le substantif masculin « final » n’existe pas. Il existe en français le substantif féminin finale (comme la finale d’un tournoi de tennis, par exemple), mais de final au masculin, point. Le seul « finale » (avec un E à la fin) masculin qui existe est un mot d’origine italienne, qui désigne le dernier mouvement d’un opéra. Alors à moins que l’on n’écrive « au finale » (avec un E à la fin, ce qui aurait pour effet de passer directement du langage de la rue au langage de l’opéra), cette expression est tout simplement fautive. Et pour tous les irréductibles qui tiennent à cette expression fautive, pourquoi ne pas avoir recours à la bonne vieille locution latine, in fine, en trois syllabes, elle aussi ? En plus d’avoir le même sens, c’est plus français que ce « au final », à moins bien sûr que le collège d’experts du dictionnaire Le Robert n’ouvre une nouvelle catégorie : « Final : n.m. » Mais nous n’en sommes pas là, finalement.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.