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Billet de blog 29 juin 2013

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le temps est d’humeur chagrine, encore, le ciel égrène son rosaire de pluie, il prie. L’été est à la peine. Mais les prévisionnistes de météo-France l’ont juré, il arrive en France, à pas de loup, certes, mais il arrive. Dimanche prochain fera la part belle au soleil, le jour du seigneur sera jour de soleil, comme le disent les langues d’outre-Rhin et d’outre-Manche (Sonnetag, Sunday).

Les responsables du Tour de France, qui a démarré à Porto-Vecchio, en Corse, peuvent se rassurer, les coureurs cyclistes du Tour feront le plein de soleil et de produits dopants, comme à l’accoutumée. Et que l’Agence Française de lutte contre le dopage se charge cette année des contrôles ne changera pas grand-chose dans la mesure où le dopage a toujours un tour d’avance sur la lutte anti-dopage, de même que les narcotrafiquants ont toujours une longueur d’avance sur les stup’ qui les traquent. C’est ainsi. Dans la lutte entre le bien et le mal, le mal fait toujours la course en tête. C’est le propre de l’espèce humaine. Lance Armstrong, lui, qui fait le faraud dans les colonnes du journal Le Monde, avait même sept tours d’avance sur la lutte contre le dopage. Même Jan Ullrich avoue s’être dopé. Il n’y a que Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, pour ne pas reconnaître que cette compétition a perdu tout ce qui faisait son sens en flouant les valeurs élémentaires du sport. Oui, il n’y a que ceux qui n’ont pas intérêt à ce que le Tour de France s’arrête pour  reconnaître que la Grande Boucle a perdu son âme. Aussi la mascarade se poursuit, contre vents et marées, en dépit de l’évidence du dopage galopant qui gangrène le peloton, le Tour se déroule, invariablement, parce que « the show must go on », comme si le peuple de France était dopé au Tour de France et qu’un sevrage était tout simplement inenvisageable.

Curieux, comme parfois l’on est pris par un sujet qui vous éloigne plus que de raison de la direction que l’on comptait prendre initialement. Les mots ont leurs tours à eux, leurs tours de magie noire. D’un coup de pédale, ils vous emportent sur le ruban de l’écran et vous font franchir la ligne invisible qui sépare le sujet du jour qu’on avait en tête d’une zone hors sujet aux contours nettement plus vagues, une zone à risques où l’on est susceptible de perdre plume à tout moment. L’écran a ses sables mouvants, les mots leur double fond, comme des valises.  Cette pirouette inespérée me permet de retomber sur mes pieds pour parler des mots-valises.

Car il n’y a pas que Thierry Gaubert qui passe des valises (entre la Suisse et la France), la langue aussi a ses valises, et ses mots-valises. Mediapart en est un justement, de mot-valise. Un mot-valise est un étui linguistique qui emporte d’autres mots avec lui. Mediapart est mot-valise de la plus belle eau, un mixte entre media et part, mixte qui laisse entendre « media à part », « media à partager ». Car c’est cela, Mediapart, non seulement un medium d’information où les journalistes font un remarquable travail d’investigation (il y a chez Mediapart ce goût pour la chasse aux informations, il y a parmi les journalistes de l’écurie Mediapart d’authentiques limiers experts dans l’art de débusquer du gros gibier tapi dans l’espace public, là où la plupart des autres chasseurs du dimanche passent à côté sans rien voir), mais c’est aussi un terrain interactif où le tout-venant peut venir partager ses points de vue et les confronter avec ceux des autres, des inconnus de lui situés au-delà de l’horizon de l’écran. Alors, à tous ces mediapartants, mediapartisans, je leur fais ce mediaparté, qu’il est bon que cet espace existe, car il fait respirer la démocratie en permettant des échanges numineux outre-écran. 

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