l’homme qui avait l’oreille de Jacques Chirac, une des personnalités préférées de Français, lui, Nicolas Hulot serait donc l’auteur de harcèlements sexuels, d'agressions sexuelles et même de viol sur plusieurs femmes si l’on en croit toutes celles qui ont témoigné (à visage découvert à l’exception d’une seule) dans un reportage choc de l’émission Envoyé Spécial, sur France 2, diffusé jeudi 25 novembre.
On tombe de haut. De très haut même. La chute est vertigineuse et l’atterrissage brutal, contrairement à ce que nous avait habitué l’animateur d’Ushuaïa dans ses reportages, dont les envolées lyriques n’avaient d’égale que la manière dont il mettait en scène sa présence à l’écran, dans les airs, sur la surface des eaux et sur terre. Mais le dépaysement, la découverte de lieux somptueux, la beauté des images incitaient à lui pardonner cette manière qu’il avait de se mettre en permanence en avant ainsi que sa faconde envahissante au lieu de laisser parler les images à sa place. Là, en revanche, avec le reportage d’Envoyé Spécial, le pardon est plus difficile. Les témoignages laissent peu de place à l’émerveillement. Ainsi le témoignage de la dénommée Sylviane, qui avait seize ans au moment des faits, et dont l’agression sexuelle remonte à 1989. Après avoir été invitée à une émission que Nicolas Hulot animait alors sur RTL, elle raconte comment Nicolas Hulot, après l’avoir conviée à prendre un café dans un établissement parisien, la raccompagne ensuite en voiture en direction d’une bouche de métro. Mais à un moment, il change radicalement de comportement à l’égard de la jeune fille après lui avoir demandé de l’embrasser dans le cou au lieu de lui faire une bise sur la joue. Ce qu’elle fait. Sylvia rapporte alors les propos que Nicolas Hulot lui tient et qui révèlent qu’il est tout à fait conscient de l’admiration qu’il suscite à son égard. Il stationne alors son véhicule sur un parking à ciel ouvert, déboutonne son pantalon et exhibe son sexe devant la jeune fille à qui il enjoint de lui faire une fellation, ce qu’elle ne parviendra pas vraiment à faire, tétanisée. Un scénario trop surréaliste pour qu’il ait pu être inventé par une femme, qui, en relatant cet épisode survenu il y a plus de trente ans, révèle par l’altération de sa physionomie le traumatisme de ce qu’elle a vécu. Le témoignage de Cécile, en poste à l’ambassade de France à Moscou à l’époque des faits, est tout aussi parlant. En septembre 1998, à la demande des autorités françaises, elle intervient pour débloquer la situation de l’équipe d’Ushuaïa qu’on empêche de passer à la douane pour une question d’autorisation. L’équipe est alors en route vers le Kamtchatka (aux confins de la Sibérie) pour y effectuer un tournage. Cécile a 23 ans à l’époque des faits. En témoignant de l’agression qu’elle subit dans un taxi de la part Nicolas Hulot, qui lui avait proposé de la raccompagner, son visage se couvre de plaques rouges. Comme si son visage parlait au souvenir de cet épisode.
On s’en souvient, Nicolas Hulot porte plainte en 2018 pour diffamation contre le magazine Ebdo qui avait relayé des soupçons de viol et de harcèlement sexuel de la part de Hulot, alors ministre de la transition énergétique, à l’égard de plusieurs femmes. Le magazine fait aussi état de l’affaire de Pascale Mitterrand, une petite fille de François Mitterrand, qui porte plainte en 2008 contre Nicolas Hulot pour viol en 1998 dans la villa en Corse de ce dernier alors qu’elle était en stage de photo à l’agence Sipa Press. Mais la plainte, déposée dix ans après les faits supposés tombe sous le coup de la prescription. Pascal Mitterrand précisera plus tard qu’il ne s’agissait pas d’un viol mais d’une relation sexuelle contrainte à laquelle elle n’avait pas eu la force de se soustraire. On appréciera la nuance.
Fin 2018, Nicolas Hulot retire en catimini sa plainte, coupant ainsi l’herbe sous le pied du parquet qui ne mènera aucune investigation. En 2018, Marlène Schiappa, quand elle était secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, s’était affichée aux côtés de Nicolas Hulot pour le soutenir et avait même écrit une tribune en sa faveur dans le Journal du dimanche. Aujourd’hui, en qualité de ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté, le changement de ton est total vis-à-vis de celui qui fut son ancien collègue. Quant à la nouvelle ministre chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, Elisabeth Moreno, sa de position vis-à-vis de Nicolas Hulot est ferme et sans ambiguïté. À la suite de la diffusion d’Envoyé Spécial, le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour « viol » et « agressions ».
La veille de la diffusion du reportage sur France 2, Nicolas Hulot s’est rendu sur un plateau de BFMTV pour y déclarer, le teint blême, le regard éteint et le ton chevrotant, qu’il allait renoncer à la présidence de sa fondation pour lui éviter les « salissures » que lui vaudrait le reportage d’Envoyé spécial et qu’il allait se retirer de la vie publique, parce qu’il était « écœuré » par les accusations de viol dont il fait l’objet de la part de plusieurs femmes et dont il déclare qu’elles sont purement mensongères. Au cours de son intervention face à Bruce Toussaint, il s’est même permis de mettre en garde solennellement la présidente de France Télévision, contre les conséquences de la diffusion de ce reportage. Mais loin de déminer le terrain, le comportement de Nicolas Hulot n’a fait qu’attirer l’attention sur lui. Avec 3,8 millions de téléspectateurs, Envoyé Spécial a battu des records d’audience. À la fin du reportage, on assiste à la séquence d’un entretien téléphonique entre Nicolas Hulot et Elise Lucet désireuse de fournir un débat contradictoire pour que le concerné puisse s’expliquer et donner sa version des faits, entretien au cours duquel Nicolas Hulot déclare que « la parole des femmes est sacrée et celle parole des hommes mise en cause, ce n’est plus la peine de se défendre, le procès médiatique est fait d’avance. »
Comme s’il estimait être condamné d’avance avance par l’enquête minutieuse de Virginie Vilar pour Envoyé spécial. Mais c’est lui seul qui décide de se soustraire au débat contradictoire qui lui est proposé, de même que c’est lui qui, en fin 2018, avait retiré en catimini sa plainte pour diffamation contre l’Ebdo, tant et si bien qu’il n’y avait pas eu d’enquête de la part du parquet. En réalité, tout dans la manière de réagir de Nicolas Hulot l’incrimine et ses dérobades sont autant d’indices d’agissements répréhensibles dissimulés depuis des décennies.
Nicolas Hulot, lui à qui on aurait donné le bon dieu sans confession, lui, le défenseur de la planète, ne se révèle par différents de ces mâles habités par un sentiment de toute-puissance qui tirent parti de leur position et de l’admiration qu’ils suscitent pour imposer leur désir aux femmes sur lesquelles il jette leur dévolu. Le syndrome de Harvey Weinstein dans toute sa splendeur dont semble aussi être atteint Patrick Poivre d’Arvor si l’on en croit le témoignage de la vingtaine de plaignantes qui l’accusent de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et aussi de viol.
Humanité pétrie de duplicité où le prestige social qu’on l’on acquiert aux yeux du monde devient une arme qui permet au sujet d’assouvir ses penchants inavouables par le pouvoir que sa renommée et l’admiration qu’il suscite lui confèrent. Comme si la cause que l’on défendait n’était au fond qu’un moyen détourné pour pouvoir jouir de l’immunité que la célébrité procure. Plus le prestige est important, plus la surface sociale est grande, plus les inhibitions cèdent face au sentiment de toute-puissance renforcé par l’impunité, comme dans le cas de Dominique Strauss-Kahn, de Harvey Weinstein, de Patrick Poivre d’Arvor comme de Nicolas Hulot.
Ce qui fait s’interroger par ricochet sur l’authenticité des engagements pris par tous ceux qui se mettent en avant au service d’une cause. On se demande si en réalité la cause première n’est pas tout simplement l’appétit de l’ego et la quête de pouvoir. La défense de la planète était-elle une fin en soi pour Nicolas Hulot ou le moyen pour lui d’acquérir du pouvoir ? On peut se poser la même question s’agissant de Patrick Poivre d’Arvor dans son rapport à la célébrité que lui a valu sa position à TF1. Ou bien l’occasion fait-elle le larron ? Ce que les trajectoires de Dominique Strauss-Kahn et de Harvey Weinstein illustrent, c’est que le désir de transgression augmente à mesure que le pouvoir augmente, et que, pour ces sujets, ivres de leur toute-puissance, un sentiment renforcé par l’impunité, la démesure finit par l’emporter jusqu’à la chute, inexorable.
DSK est exhibé menotté en 2011 dans un tribunal de police à New York, comme un vulgaire malfrat. Harvey Weinstein, lui, s’est vu dépouiller en 2017 de tout ce qui faisait sa splendeur pour être réduit à la figure pathétique d’un pauvre infirme se déplaçant en déambulateur. Comme si le sentiment de toute-puissance qui procurait au sujet une impression d’immunité absolue finissait invariablement par perdre ce dernier en lui faisant perdre de vue la réalité. La toute-puissance s’inverse alors en une mise au pilori.
Quant à Nicolas Hulot, la stature de l’homme de bien a perdu de sa voilure. Pour les téléspectateurs qui ont suivi des années durant sur le petit écran ses aventures à travers la planète, les écailles leur sont tombées des yeux. L’explorateur respectueux de la nature n’est en privé qu’un vulgaire goujat alpha cherchant à soumettre les femelles humaines à ses pulsions sexuelles. Le chantre de l’écologie n’a strictement aucune morale dans ses rapports avec les femmes. Que penser du discours vertueux de Nicolas Hulot avec une teinte moraliste sur la nécessité de la protection de la planète quand on prend la mesure de ses agissements ? Que penser du bon docteur Jeckyll quand Mr. Hyde révèle la part d’ombre de ce dernier ? Que penser de Jeckyll qui permet à Hyde d’exister ? Hyde est-il l’aboutissement de la quête des désirs inavouables de Jekyll ou seulement le résultat d’une expérience malencontreuse aux effets non maîtrisés ?
si l’on en croit toutes celles qui ont témoignés (à visage découvert à l’exception d’une seule) dans un reportage choc de l’émission Envoyé Spécial, sur France 2, diffusé jeudi 25 novembre !
On tombe de haut. De très haut même. La chute est vertigineuse et l’atterrissage brutal, contrairement à ce que nous avait habitué l’animateur d’Ushuaïa dans ses reportages, dont les envolées lyriques n’avaient d’égale que la manière dont il mettait en scène sa présence à l’écran, dans les airs, sur la surface des eaux et sur terre. Mais le dépaysement, la découverte de lieux somptueux, la beauté des images incitaient à lui pardonner cette manière qu’il avait de se mettre en permanence en avant ainsi que sa faconde envahissante au lieu de laisser parler les images à sa place. Là, en revanche, avec le reportage d’Envoyé Spécial, le pardon est plus difficile. Les témoignages laissent peu de place à l’émerveillement. Ainsi le témoignage de la dénommée Sylviane, qui avait seize ans au moment des faits, et dont l’agression sexuelle remonte à 1989. Après avoir été invitée à une émission que Nicolas Hulot animait alors sur RTL, elle raconte comment Nicolas Hulot, après l’avoir conviée à prendre un café dans un établissement parisien, la raccompagne ensuite en voiture en direction d’une bouche de métro. Mais à un moment, il change radicalement de comportement à l’égard de la jeune fille après lui avoir demandé de l’embrasser dans le cou au lieu de lui faire une bise sur la joue. Ce qu’elle fait. Sylvia rapporte alors les propos que Nicolas Hulot lui tient et qui révèlent qu’il est tout à fait conscient de l’admiration qu’il suscite à son égard. Il stationne alors son véhicule sur un parking à ciel ouvert, déboutonne son pantalon et exhibe son sexe devant la jeune fille à qui il enjoint de lui faire une fellation, ce qu’elle ne parviendra pas vraiment à faire, tétanisée. Un scénario trop surréaliste pour qu’il ait pu être inventé par une femme, qui, en relatant cet épisode survenu il y a plus de trente ans, révèle par l’altération de sa physionomie le traumatisme de ce qu’elle a vécu. Le témoignage de Cécile, en poste à l’ambassade de France à Moscou à l’époque des faits, est tout aussi parlant. En septembre 1998, à la demande des autorités françaises, elle intervient pour débloquer la situation de l’équipe d’Ushuaïa qu’on empêche de passer à la douane pour une question d’autorisation. L’équipe est alors en route vers le Kamtchatka (aux confins de la Sibérie) pour y effectuer un tournage. Cécile a 23 ans à l’époque des faits. En témoignant de l’agression qu’elle subit dans un taxi de la part Nicolas Hulot, qui lui avait proposé de la raccompagner, son visage se couvre de plaques rouges. Comme si son visage parlait au souvenir de cet épisode.
On s’en souvient, Nicolas Hulot porte plainte en 2018 pour diffamation contre le magazine Ebdo qui avait relayé des soupçons de viol et de harcèlement sexuel de la part de Hulot, alors ministre de la transition énergétique, à l’égard de plusieurs femmes. Le magazine fait aussi état de l’affaire de Pascale Mitterrand, une petite fille de François Mitterrand, qui porte plainte en 2008 contre Nicolas Hulot pour viol en 1998 dans la villa en Corse de ce dernier alors qu’elle était en stage de photo à l’agence Sipa Press. Mais la plainte, déposée dix ans après les faits supposés tombe sous le coup de la prescription. Pascal Mitterrand précisera plus tard qu’il ne s’agissait pas d’un viol mais d’une relation sexuelle contrainte à laquelle elle n’avait pas eu la force de se soustraire. On appréciera la nuance.
Fin 2018, Nicolas Hulot retire en catimini sa plainte, coupant ainsi l’herbe sous le pied du parquet qui ne mènera aucune investigation. En 2018, Marlène Schiappa, quand elle était secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, s’était affichée aux côtés de Nicolas Hulot pour le soutenir et avait même écrit une tribune en sa faveur dans le Journal du dimanche. Aujourd’hui, en qualité de ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargée de la Citoyenneté, le changement de ton est total vis-à-vis de celui qui fut son ancien collègue. Quant à la nouvelle ministre chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, Elisabeth Moreno, sa de position vis-à-vis de Nicolas Hulot est ferme et sans ambiguïté. À la suite de la diffusion d’Envoyé Spécial, le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour « viol » et « agressions ».
La veille de la diffusion du reportage sur France 2, Nicolas Hulot s’est rendu sur un plateau de BFMTV pour y déclarer, le teint blême, le regard éteint et le ton chevrotant, qu’il allait renoncer à la présidence de sa fondation pour lui éviter les « salissures » que lui vaudrait le reportage d’Envoyé spécial et qu’il allait se retirer de la vie publique, parce qu’il était « écœuré » par les accusations de viol dont il fait l’objet de la part de plusieurs femmes et dont il déclare qu’elles sont purement mensongères. Au cours de son intervention face à Bruce Toussaint, il s’est même permis de mettre en garde solennellement la présidente de France Télévision, contre les conséquences de la diffusion de ce reportage. Mais loin de déminer le terrain, le comportement de Nicolas Hulot n’a fait qu’attirer l’attention sur lui. Avec 3,8 millions de téléspectateurs, Envoyé Spécial a battu des records d’audience. À la fin du reportage, on assiste à la séquence d’un entretien téléphonique entre Nicolas Hulot et Elise Lucet désireuse de fournir un débat contradictoire pour que le concerné puisse s’expliquer et donner sa version des faits, entretien au cours duquel Nicolas Hulot déclare que « la parole des femmes est sacrée et celle parole des hommes mise en cause, ce n’est plus la peine de se défendre, le procès médiatique est fait d’avance. »
Comme s’il estimait être condamné d’avance avance par l’enquête minutieuse de Virginie Vilar pour Envoyé spécial. Mais c’est lui seul qui décide de se soustraire au débat contradictoire qui lui est proposé, de même que c’est lui qui, en fin 2018, avait retiré en catimini sa plainte pour diffamation contre l’Ebdo, tant et si bien qu’il n’y avait pas eu d’enquête de la part du parquet. En réalité, tout dans la manière de réagir de Nicolas Hulot l’incrimine et ses dérobades sont autant d’indices d’agissements répréhensibles dissimulés depuis des décennies.
Nicolas Hulot, lui à qui on aurait donné le bon dieu sans confession, lui, le défenseur de la planète, ne se révèle par différents de ces mâles habités par un sentiment de toute-puissance qui tirent parti de leur position et de l’admiration qu’ils suscitent pour imposer leur désir aux femmes sur lesquelles il jette leur dévolu. Le syndrome de Harvey Weinstein dans toute sa splendeur dont semble aussi être atteint Patrick Poivre d’Arvor si l’on en croit le témoignage de la vingtaine de plaignantes qui l’accusent de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et aussi de viol.
Humanité pétrie de duplicité où le prestige social que l’on acquiert aux yeux du monde devient une arme qui permet au sujet d’assouvir ses penchants inavouables par le pouvoir que sa renommée et l’admiration qu’il suscite lui confèrent. Comme si la cause que l’on défendait n’était au fond qu’un moyen détourné pour pouvoir jouir de l’immunité que la célébrité procure. Plus le prestige est important, plus la surface sociale est grande, plus les inhibitions cèdent face au sentiment de toute-puissance renforcé par l’impunité, comme dans le cas de Dominique Strauss-Kahn, de Harvey Weinstein, de Patrick Poivre d’Arvor comme de Nicolas Hulot.
Ce qui fait s’interroger par ricochet sur l’authenticité des engagements pris par tous ceux qui se mettent en avant au service d’une cause. On se demande si en réalité la cause première n’est pas tout simplement l’appétit de l’ego et la quête de pouvoir. La défense de la planète était-elle une fin en soi pour Nicolas Hulot ou le moyen pour lui d’acquérir du pouvoir ? On peut se poser la même question s’agissant de Patrick Poivre d’Arvor dans son rapport à la célébrité que lui a valu sa position à TF1. Ou bien l’occasion fait-elle le larron ? Ce que les trajectoires de Dominique Strauss-Kahn et de Harvey Weinstein illustrent, c’est que le désir de transgression augmente à mesure que le pouvoir augmente, et que, pour ces sujets, ivres de leur toute-puissance, un sentiment renforcé par l’impunité, la démesure finit par l’emporter jusqu’à la chute, inexorable.
DSK est exhibé menotté en 2011 dans un tribunal de police à New York, comme un vulgaire malfrat. Harvey Weinstein, lui, s’est vu dépouiller en 2017 de tout ce qui faisait sa splendeur pour être réduit à la figure pathétique d’un pauvre infirme se déplaçant en déambulateur. Comme si le sentiment de toute-puissance qui procurait au sujet une impression d’immunité absolue finissait invariablement par perdre ce dernier en lui faisant perdre de vue la réalité. La toute-puissance s’inverse alors en une mise au pilori.
Quant à Nicolas Hulot, la stature de l’homme de bien a perdu de sa voilure. Pour les téléspectateurs qui ont suivi des années durant sur le petit écran ses aventures à travers la planète, les écailles leur sont tombées des yeux. L’explorateur respectueux de la nature n’est en privé qu’un vulgaire goujat alpha cherchant à soumettre les femelles humaines à ses pulsions sexuelles. Le chantre de l’écologie n’a strictement aucune morale dans ses rapports avec les femmes. Que penser du discours vertueux de Nicolas Hulot avec une teinte moraliste sur la nécessité de la protection de la planète quand on prend la mesure de ses agissements ? Que penser du bon docteur Jeckyll quand Mr. Hyde révèle la part d’ombre de ce dernier ? Que penser de Jeckyll qui permet à Hyde d’exister ? Hyde est-il l’aboutissement de la quête des désirs inavouables de Jekyll ou seulement le résultat d’une expérience malencontreuse aux effets non maîtrisés ?