Pierre Grenet (avatar)

Pierre Grenet

Ecriture de romans http://pierre-grenet.net

Abonné·e de Mediapart

45 Billets

0 Édition

Billet de blog 14 septembre 2009

Pierre Grenet (avatar)

Pierre Grenet

Ecriture de romans http://pierre-grenet.net

Abonné·e de Mediapart

Socialisme: le libérateur des énergies enchaînées par le capitalisme

Pierre Grenet (avatar)

Pierre Grenet

Ecriture de romans http://pierre-grenet.net

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le Socialisme à venir, c’est celui que des millions de femmes et d’hommes espèrent voir organiser la vie politique, du local au global.
Son ADN, sa raison d’être, c’est le refus du monde capitaliste qui a fait la preuve de son échec dramatique. La guerre résulte de sa logique de compétition. La catastrophe écologique résulte de son refus de la responsabilité collective. La déroute financière résulte de sa soumission à l’argent. Son seul mérite est d’avoir augmenté globalement le niveau de vie de ceux qui vivent sur cette planète, mais au prix d’inégalités criantes et d’une perte d’identité et de dignité de tous.

Le capitalisme a été popularisé par sa capacité à permettre les réussites individuelles. La comédie du pouvoir et de l’argent a fait espérer à ceux qui sont les plus démunis économiquement d’accéder un jour à la réussite financière. L’argent est donc le moteur incontournable de la société capitaliste, la motivation suprême qui déclenche tous les développements.
Les limites de cette dynamique sont apparues avec la surexploitation de la libido. L’homme moderne est envahi par les technologies de communication et de marketing qui doivent stimuler cette libido dans l’intérêt de l’économie capitaliste. Un bon désir est un désir qui va entrainer un acte d’achat générateur de profit. L’apologie de l’individualisme est une mystification dans le sens où un totalitarisme sournois contrôle toutes les initiatives individuelles au prix d’une « désindividuation » avec perte de dignité, délire pulsionnelle et passages à l’acte.

L’acharnement à imposer les évaluations quantitatives dans tous les métiers y compris ceux de la santé, de la recherche, de la justice, de l’éducation et de la culture aboutit à un désintérêt pour la qualité du travail et à une dépression généralisée de tous ceux qui se sentent déposséder de leur créativité.
La pire faute dans une structure capitaliste est d’affirmer une passion collective pour une activité. Le produit créé par le collectif doit être impérativement arraché à ses créateurs pour le désincarner et le formater aux standards de la rentabilité court-termiste.
De même les développements technologiques sont totalement formatés par la loi du marché. On nous amuse depuis des années avec le bon et mauvais usage des nouveaux outils, y compris le plus emblématique parmi les derniers apparus: Internet. Alors que les usages de ces outils sont toujours déterminés par les critères de rentabilité. Les usages sont peu à peu façonnés pour qu’ils deviennent conformes aux intérêts économiques dominants.

Les premières tentatives d’alternative avec les pays dits socialistes ont montré les limites d’un système étatique organisant la société à partir d’une bureaucratie et d’une technocratie non contrôlée par le peuple. Les luttes révolutionnaires avec des avant-gardes militarisées induisent des organisations porteuses de totalitarisme.
Le projet de socialisme nouveau passe par une prise de pouvoir au sens large de la vie publique. Il doit être porté par un soulèvement populaire massif pour mettre à bas l’ensemble des institutions soumises aux lois capitalistes. Une assemblée constituante devra définir les nouvelles institutions. Les partis qui s’en réclament ne sont donc pas de simples organes de soutiens aux luttes mais des instruments de prise de pouvoir au service du peuple.
La participation aux élections fait partie du dispositif de conquête de pouvoir, mais ne signifie pas une adhésion aux institutions existantes.
Plutôt que d’élaborer un programme détaillé de la future société socialiste, il s’agit ici de rendre visible son noyau central, le moteur de son développement.

Le socialisme est affaire de libération des énergies enchaînées par le capitalisme.


La reconnaissance des singularités de chaque participant dans les expériences collectives devrait être la priorité de la future organisation socialiste. Très loin des simulacres de démocratie participative détournée dans une spirale communicative vers les intérêts du pouvoir, il s’agit de créer l’environnement, le milieu qui permettra de faire émerger les singularités qui rendront à tous leur fierté et leur dignité.
La construction des individualités passe aussi par l’acquisition de logements et de moyens de transport. Le socialisme doit affirmer le droit de chacun à la propriété privée de biens de consommation. Par contre, la propriété collective des moyens de production est un principe fondateur du socialisme. Il ne s’agit pas d’une étatisation qui remplacerait l’autorité capitaliste par une bureaucratie étatique, mais de l’autogestion ou la socialisation des moyens de production avec contrôle des travailleurs et des usagers. L’idée consiste à en terminer avec les absurdes règles de concurrence qui aboutissent à des monopoles privés comme celui de Microsoft. Un autre exemple aberrants de la soit-disante concurrence bénéfique pour tout le monde, c’est, par exemple, les 10 sociétés de renseignement téléphoniques issus de la privatisation avec un doublement des prix et une diminution par deux du nombre global d’appels traités.


Aujourd’hui, dans différents pays du monde, des expériences autogestionnaires dans des lieux de production réunissant plusieurs centaines de travailleurs fonctionnent. Des communautés locales organisent collectivement de multiples productions. Une planification démocratique débattant avec l’ensemble du peuple des priorités dans la production et l’investissement doit permettre d’articuler les productions des unités autogérées et les ajuster aux besoins de la population.


Le socialisme ne peut se contenter comme le font certains qui s’en réclament de distinguer l’économie de marché de la société de marché qui serait «récupérable». Face à tous les défis qui se présentent devant le fonctionnement de la société capitaliste: Crises financières à répétition, inégalités croissantes, destruction environnementale. Mort lente par l’angoisse civilisationnelle, le socialisme nouveau est à construire.

site NPA PARIS 18ème

Allèges du Rhône

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.