Ce mardi 29 Avril 2008 le gouvernement argentin signe le contrat d’adjudication, d’un montant de près de quatre milliards de dollars, pour la réalisation du premier train à grande vitesse d’Amérique latine entre Buenos Aires et Cordoba, située à 700 km au nord-ouest de la capitale.
En Argentine, beaucoup de voix se sont exprimées contre ce projet évalué à un cout global de 4 milliards de dollars et financé par un prêt de la Société générale. Pino Solanas, le réalisateur de documentaires comme le "Saccage de l'Argentine" sur l'ultra libéralisme de Menem et la "Hora de los Hornos" "l'heure des brasiers"sur les années soixante dix, qui a été candidat de Gauche à l'élection présidentielle de 2003, dénonce le projet du "Tren Bala" "Train Balle" comme étant un un "disparate" , "une connerie", ("disparate" peut être aussi utilisé pour "tirer un coup de feu contre le pays", jeu de mot avec "balle")
Les opposants font valoir que les gouvernements ultra libéraux, ont suivi les recommandations du FMI, ont démantelé son réseau ferroviaire (80 % du réseau a disparu)avec la politique de privatisation généralisée des années 90 et il ne reste presque plus de réseau de marchandises ou de passagers en activité dans le pays. Partout, les ferrailleurs proposent de superbes madriers en chêne indestructible qui sont les traverses des rails démontés. La circulation de passagers et de marchandises est maintenant entre les mains des entreprises privées de Bus pullman et de camions polluants l’atmosphère.
Quand la France arrêtera t'elle de vendre des armes et des projets industriels inadaptés aux pays émergents ? Les cocoricos sur notre super technologie devraient se faire entendre avec plus de discernements. Quelle politique de coopération ? On est en pleine politique impérialiste comme en soutenant Suez qui n'a pas respecté ses contrats de traitement des eaux en Argentine et qui exigent des réparations au tribunal du CIADI à Paris pour rupture de contrat.
Le TGV risque d’être réservé aux classes moyennes et supérieures. Le futur prix des billets devrait exclure les classes populaires. Le projet fait craindre une dépendance à l’égard de la technologie française, à cause de sa complexité par rapport à un train ordinaire. Cela ne réactive pas l’industrie ferroviaire nationale. Et le financement augmentera la dette argentine.
Le projet "Train pour tous" a été évalué en comparaison :
120 km à l’heure ( 3 fois plus que la moyenne des trains encore en circulation)
3,1 milliards de dollars. 1 milliard de dóllar de moins que le TGV.
18000 km de voies reconstruites : 7000 Km de voies pour les trains de passagers et 11000 pour les trains de marchandises
Les billets de train pourraient couter moins cher que les billets dans les bus actuels.
Le réseau desservirait toutes les zones du pays (Nord Ouest, Nord est, Centre et Patagonie), à toutes les grandes villes et à des centaines de petites villes qui seraient réactivées
La construction de ce réseau utiliserait une technologie nationale et régionale du Mercosur et réactiverait l’industrie nationale
Le consortium Veloxia emmené par la firme française Alstom a remporté cette adjudication en janvier dernier. Il était le seul candidat en lice, pour cette liaison à grande vitesse, à travers la pampa, entre la capitale argentine et deux des villes les plus importantes du pays, Rosario et Cordoba. Le corridor Buenos Aires-Rosario-Cordoba est l’axe de communication le plus important d’Argentine. Ces trois villes, qui comptent quelque 15 millions d’habitants, sont au coeur du complexe agro-alimentaire argentin, en pleine expansion depuis cinq ans à la faveur de la forte hausse des matière premières agricoles. Alstom a prévu de faire circuler sur cet axe jusqu’à huit trains à deux étages.