pierre guerrini

Abonné·e de Mediapart

604 Billets

3 Éditions

Billet de blog 7 décembre 2012

pierre guerrini

Abonné·e de Mediapart

Ce sera ça, ou crever

pierre guerrini

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Relisez les Misérables : Jean Valjean a été condamné au bagne pour avoir volé un pain.

Et si un jour j'y suis contrainte, moi aussi je volerai.

Pas vous ?

D'ici peu, quand on constate où va notre monde, il y aura de plus en plus de voleurs. Ce sera ça, ou crever

Ce sera ça, ou crever

Hélas, oui ...  Gavroche, c'est cruellement, si cruellement vrai  !

Est-il-seulement besoin d'être ministre, riche et puissant ou formidablement adoubé pour voler, détourner, et pour se défendre,  prétendre le contraire de ce qu'on fait tout en le faisant, tout en l'ayant fait, mentir, renvoyer, boomerang des lâches, le mentir, vilipender jusqu'à plus soif, tout est permis,  dieu est mort,  ça fait plus de deux siècles,  le type qui l'a tué est devenu fou, comme sont morts et tombés dingues tous les petits et grands libérateurs, ou l'armée des anonymes qui s'y sont essayés,  leur espèce ne les vaut pas, ne leur valait rien, qu'êtes-vous aller vous perdre pour ça, il n'y a plus de limites aux horizons de la démesure que celle de l'autre, et quand l'autre, c'est tous les autres, ça fait un sacré ramdam, un putain de capharnaüm, un invraisemblable merdier, un sacré putain d'imbroglio; c'est la foire d'empoigne.  La lie sur la place du village le jour de la fête du saint-patron.   ...  A part que la place du village, c'est partout, et que la lie s'exporte aussi bien qu'elle s'importe mieux encore ... Elle s'étale, la lie, s'étale, s'étend, se répand, elle est tache en ton sein, elle est taie en ton œil, elle est la subreptice fêlure par où s'immisce la tentation du  meurtre symbolique, le forfait rituel, la folie destructrice, excavatrice de l'immonde et nauséeux limon si bien et tant de temps patiemment tapi bien à l’abri  ... Elle est la subreptice fêlure par où s'immisce la filandreuse, la velue, la velue tarentule, l'inesthétique, la monstrueuse, la ventrue, la monstrueuse putain ventrue ... Elle y est parvenue ... A force de tant d'intempestifs et instinctifs tortillements sordides, de fourmillements insensés d'infectes insectes ... De coups de bec et d'ongles ... Longs et rouges, violacés et bleus ...  Elle s'est immiscée ... Larmes de sang ...  Et les plus blancs comme neige sont de la pire engeance ... De celle qui défouraille la lame et te la plante dans le dos, entre deux vertèbres ...

L'immigré côtoie le fils du village et lui fout une torgnole; c'est la vie de la démocratie ...

D'ici peu, quand on constate où va notre monde, ce sera ça,  Gavroche, ce sera crever ou faire crever ...

crever ou faire crever ...

Et, avant de crever, faire crever un maximum ... C'est le parti, le choix qu'adopte le personnage de ce qui sera et fut le dernier roman d'Hubert Selby Junoir, Waiting period, qui, avant d'en finir,  parce que laps de temps lui est laissé, par un bug-informatique qui retarde son funeste projet,  de peaufiner sa réflexion, décide de suicider ce type qu'il pouvait pas voir et dont il décide qu'il était hors de question qu'il ne lui survive, et ainsi de suite, comme la graine, qui, une fois plantée, pousse, et que se déploie sa puissance concentrée,  une idée lancée ne peut que croitre et se développer, fatalement croitre et fatalement se développer, embellie de son projet, qui, de réussite en réussite de s'élargir à finalement des pans entiers de population à balayer, et, à, en, ainsi, purger le pays de la présence, la surface de la terre de l'existence, de leur existence ... A en éradiquer définitivement la surface de la terre de la présence ... C'est le parti, le choix qu'adopte, le, cette fois, bien en chair, très concret et bien réel tueur nordique, massacreur du plus grand nombre possible  ... Sur son ile, là-bas, aux confins des cercles du froid ...

Jean Valjean s'est battu toute sa vie.

Ce sera ça, crever ou faire crever

Et pas à cause des lois scélérates de ces auto-proclamés chefs de ministères et de leurs circulaires qu'ils font dégringoler comme des ordres au porte-voix depuis les hauts sommet de leurs pyramides, mais à cause de tous les adoubés en costumés et en-tailleurs-disés, fanfreluchisés à prix d'or,  et de toute cette piétaille qui pérore à leurs basques et répandent, appliquent et font appliquer, presque jusqu'à la trique, par la menace coercitive de toujours une possible arrestation,  arrestation, terme-générique de la menace du pire, de l’abrupt inconnu, de la  pression menaçante, persistante, insidieusement persiflante et continuelle, à l'envie,  appliquent avec zèle et font appliquent les mauvaises nouvelles toujours malsaines devant lesquelles chacun s’exécute, au moins mentalement, comme devant le grand Vizir, ou l'Empereur de Chine ou du Japon, ce salaud de dernier qui laisse son peuple et ses ribambelles d'enfants de tous les ages bouffer et pisser radioactif ...

Ici, on chasse le Rrom,  Ici, comme on l'a toujours fait, on chasse le Rrom,  Ici, on chasse le Rrom, qu'on se le dise,  comme jadis les nobles le cerf, le sanglier et le faisan, ou les moins nobles, les moins nobles et son petit peuple de braconniers et délateurs des fourrés ...  Je n'en sais rien, je n'en suis pas  ... La poularde peut-être ...  La poularde, sa voisine ou son voisin, et, le Rom ...  Le Rom, Le Gitan, Tzigane, Manouche,  Yenish, Sinti  et autres ...  L'homme, la femme, l'enfant .. . Ici, l'on chasse,  l'on chasse son prochain parce qu'il a un autre nom ...  Et au demeurant, s'il n'en avait pas, d'autre nom, on lui en trouverait un,  et quand bien même on ne lui en trouverait pas qu'on irait lui en chercher un qu'on lui épinglerait bien profond, un venu du grand fatras en tout sens du sens des valeurs morales dont on décide qu'il est privé d'au moins de l'une d'elles, et certainement à sa suite et qui découle de ce premier manquement de toutes, condition à peine nécessaire et amplement suffisante de sa flétrissure, de sa condamnation toujours justifiée à la flétrissure sans appel, sans appel et absolument définitive. Intemporelle ...  Sans rémission ...

Ici, l'on chasse, l'on chasse le Rom, Le Gitan, Tzigane, Manouche,  Yenish, Sinti  et autres ...  L'homme, la femme, l'enfant ...  Son prochain et tous les siens ...  Soi-même, sous d'autres oripeaux mais dont on l'affuble ...  Ici, l'on chasse, tenez-vous le pour dit ...   Ici l'on chasse ...   Ici et partout, on chasse ...   Parce que partout aussi...  Ainsi, on chasse ...  On chasse ...

Pho. 28 juillet 1951       Enfants qui jouent   

          nane tchaven nane bacht    pas de bonheur sans enfant

Tiens !  Demain soir,  8 décembre,  pour nombre de Gitans, Tziganes, Manouches, Roms, Yenishs, Sintis, et autres ... C'est la  fête des Lumières ...

chante et va là ou ça chante car les diables ne savent pas chanter

nous ne voulons qu' une chose : laissez nous suivre notre route

nous sommes des oiseaux de passage , demain nous serons loin

...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.