
La rédactrice en chef du média Koza.Presse, Irina Slavina s’est immolée par le feu près du bâtiment du ministère de l’Intérieur à Nizhny Novgorod. Les médecins n’ont pas réussi à la sauver. Une heure avant son immolation, elle a laissé un message sur sa page Facebook : « Je vous demande de blâmer la Fédération de Russie pour ma mort ».
Le comité d’enquête de Fédération de Russie a confirmé que la journaliste Irina Slavina est décédée devant le bâtiment du ministère de l’Intérieur à Nizhny Novgorod. Mais il nie tout lien entre le suicide et les perquisitions qui ont eu lieu la veille chez la journaliste. Il déclare que les informations diffusées dans un certain nombre de médias établissant une relation entre les perquisitions et sa mort sont sans fondement.
La veille, le domicile de Irina Slavina avait été perquisitionné dans le cadre d’une affaire pénale concernant Mikhail Iosilevchi militant de « Russie ouverte », organisation indésirable (article 284.1 du Code pénal). Au cours de la perquisition, des ordinateurs, des téléphones et des supports de données ont été saisis. La rédactrice en chef de Koza.Presse était entendue en tant que témoin.
Mikhail Iosilevchi est militant de « Russie ouverte », organisation déclarée indésirable en Russie, car supposée être financée par l’opposant exilé Mikhail Khodorkovsky. Le 29 septembre, une procédure pénale a été ouverte contre Mikhail Iosilevchi en vertu de l’article de loi qui réprime ce délit.
Slavina participait à toutes les manifestations de l’opposition de sa ville. Elle était constamment harcelée par les autorités. L’année dernière, elle a été condamnée à une amende de 70 000 roubles pour manque de respect envers les autorités. Elle avait réagi à l’installation d’un monument à Joseph Staline. Auparavant, en mars 2019, en mars, elle a été condamnée à une amende de 20 000 roubles pour avoir organisé une marche à la mémoire de Boris Nemtsov.
Le 5 juillet 2019, elle avait été condamnée à une amende de 5 000 roubles pour avoir publié sur Facebook des informations sur le forum de « Russie ouverte » tenu dans la ville.
En juin, une instruction judiciaire a été ouverte contre elle au titre de diffusion d’informations volontairement fausses sur le site KozaPress. Elle avait écrit que « Le premier cas de coronavirus a été détecté à Kstovo ». Elle était passible d’une amende de 500 000 roubles.
Les pneus de la voiture de la journaliste ont été lacérés deux fois en 2017, le 13 janvier et le 4 février. Des tracts ont été diffusés avec l’adresse de son domicile. Sur d’autres brochures, des captures d’écran des messages de Slavina étaient accompagnées d’images du drapeau de l’État islamique avec l’abréviation CIA et un pentagramme sataniste à des textes arabes.