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Peut-on étudier le basque sans se faire embarquer dans une secte ?
En 2006, j’ai décidé d’étudier le basque. J’étais assidu des médias basques, et fus abonné pendant huit ans au journal Berria. J’avais décidé d’étudier le basque pour parfaire mes connaissances et non pour me faire piéger par une idéologie.
Huit ans plus tard, j’ai écrit à Berria pour lui dire que je n’avais pas besoin de prendre connaissance de la propagande russe en basque. Vivant en Russie, je pouvais lire et entendre celle-ci de première main. Le résultat fut le suivant : les médias basques ont censuré toutes mes publications. J’ai été exclu. On ne critique pas les Basques, même en basque. J’ai alors compris que les Euskaldunaks, zaharra ou berria, ne sont pas unis par une langue, mais une idéologie unitaire et exclusive. Elle ne se discute pas.
Si on ne pense pas comme les Basques, on n’est pas Basque. Certains ajoutent qu’on n’a même plus le droit de vivre au Pays basque. Sans crainte des contradictions, ils se déclarent être « antifascistes » par-dessus le marché. Ne voulant pas me faire enfermer dans une « taule », j’ai cessé tous mes abonnements et abandonné le basque, non sans un certain regret, car cette langue unique m’avait appris beaucoup de choses.
Le monde nationaliste basque a transformé l’euskara en outil de manipulation, un carcan redoutable à l’encontre de la jeunesse. Hélas, cette dernière ne possède pas mon expérience, puisque j’avais 60 ans en 2008. Mes interrogations aux médias basques, à LAB, à Sortu et à des amis, sont restées sans réponse. Ils m’évitent. Une omerta règne. Le basque est un produit de consommation, mais pas de discussion, même avec ses propres partisans. Radio Zazpi m’avait répondu : « On est une radio libre, dont on dit ce que l’on veut » avant de raccrocher le téléphone en guise d’adieu.
Les activités de la mouvance basque ont un caractère criminel. Elles sont une arme de la guerre de Poutine, sa variante hybride. Le Kremlin affiche clairement ses buts : balkaniser l’Occident pour achever sa conquête de l’Ukraine. Frapper l’OTAN dans le dos, car elle est la seule force militaire capable de lui faire face. En cas de défaillance de l’OTAN, les pays traditionnellement victimes de l’impérialisme russe subiront le sort peu enviable des Tchétchènes, des Géorgiens, des Syriens et des Ukrainiens écrasés par les bombes russes.
Les bassins de recrutement des taupes russes basques sont les instituts d’enseignement du basque, la solidarité avec les prisonniers politiques « Etxerat », les mouvements abertzales, syndicaux, les médias, les sympathisants aux organisations terroristes dissoutes. On reconnaît leur visage dans les manifestations contre l’OTAN. Le reste est un classique des méthodes de manipulation des masses particulièrement redoutables contre la jeunesse en recherche d’identité alors qu’elle s’affranchit du milieu familial et recherche une nouvelle famille, après la « mort » du père paternel et en quête du père adoptif comme l’expliquent les psychologues.
Le mouvement Etxerat consolide et socialise le sentiment de victimisation, la culture basque opprimée s’idéalise en un Eden perdu, que l’on doit retrouver. L’humiliation devient le sentiment d’un public préjudicié, qui aime ses amis et qui haït ses ennemis. La masse dope les émotions ressenties, atténue la vigilance et la réflexion individuelle. Le « Moi individuel » devient un « Moi collectif » identifiable à un « Surmoi », c’est-à-dire des leaders que l’on suit en troupe. On n’a plus besoin de réfléchir. Le chef pense pour nous. On se positionne par simple identification : je suis basque.
À c’est instant intervient le mensonge que tout le monde va gober.
Regardez les photos publiées par les organisateurs de la dernière manifestation contre l’OTAN à Bayonne. Tous derrière une banderole qui exprime une distorsion de la réalité : une hallucination. La Russie ne bombarde pas l’Ukraine. C’est le contraire. La masse défile « Contre l’OTAN ». On lit : « Le capitalisme c’est la guerre ». En Europe, tous les pays sont capitalistes, y compris la Russie. Mais la Russie est aussi un pays fasciste. Il fallait écrire : « Le fascisme, c’est la guerre », sans oublier le mot « Russie », s’il vous plaît, puisque c’est bien la Russie qui a déclenché cette guerre horrible, et personne d’autre.
Mon rôle, c’est de prévenir la jeunesse.
Lors des événements de 1968, j’avais 20 ans, un professeur est intervenu dans l’amphithéâtre en effervescence. Il a eu ces mots : « Méfiez-vous, ne vous faites pas manipuler ! » Hélas, il n’a pas dit comment nous serions manipulés. Aujourd’hui, je dis aux jeunes qui se sont fait embarquer par la mouvance nationaliste basque : « Vous êtes manipulés ». Vos ennemis ne sont pas ceux que l’on vous a désignés. Le berger mène les moutons à l’abattoir.
Comme en 1914 ou en 1939, nous sommes à la veille d’une nouvelle guerre mondiale déclenchée par le Hitler nucléaire Poutine. Comme dans les conflits précédents, la première victime sera la jeunesse. L’OTAN est la seule force militaire capable aujourd’hui de vous protéger. Vous avez eu la chance de naître en France. Pensez aux jeunes d’Europe orientale menacés et bombardés par Poutine. Soyez solidaires avec eux ! Pas avec leur agresseur !