Arrestation de l’opposant russe Marc Galpérin

Ce matin, la police de Poutine a défoncé la porte de l’appartement du dirigeant et organisateur de la Nouvelle Opposition, Marc Galperin. Marc a tenté de fuir en sautant du balcon. Malgré cela, il a été arrêté dans la rue. Actuellement, Marc Galperin se trouve dans un fourgon cellulaire roulant vers une direction inconnue.

Poutine a fait voter une série de lois liberticides par la Douma russe que l’on appelle l’« imprimante emballée ».

Ces lois rendent passible de plusieurs années de prison toute opposition pacifique et démocratique au dictateur. L’arrestation et les lourdes condamnations d’opposants au régime se poursuivent alors que l’Europe, et plus particulièrement, les politiques français, se tait honteusement. Pire, ces derniers soutiennent le dictateur dans sa guerre contre l’Ukraine qui a commencé avec l’annexion de la Crimée et se poursuit actuellement au Donbass.

 Aujourd’hui, avec l’arrestation de Marc Galpérin, le pouvoir porte un nouveau coup à l’opposition et tente d’empêcher la conférence de presse de la « Nouvelle opposition », prévue le 10 février à la maison centrale des journalistes à 13 h.

La « Nouvelle Opposition » est une coalition de militants de la société civile (démocrates, libéraux et nationalistes) qui se sont fixé comme objectif commun de débarrasser la Russie de la dictature de Poutine. Il est temps !

La « Nouvelle Opposition » représente les intérêts de tous les groupes sociaux et de la société civile. Elle met en œuvre des moyens légaux et démocratiques pour changer le pouvoir, notamment en organisant des « Marches de l’opposition » dans les villes de Russie. Ces marches prennent l’aspect d’une promenade entre copains, puisque Poutine interdit tout rassemblement de plus d’une personne sans autorisation préalable sur l’espace public. Afin de les interdire, le pouvoir prévoit un projet de loi interdisant à des personnes ayant la même opinion de marcher côte à côte.

Varс Galperin, Ivan Beletsky, Yuri Gorsky, Roman Kovalev et Dmitri Stepanov et d’autres militants de la société civile, organisateurs de la « Marche de l’opposition », doivent participer à la conférence de presse du 10 février.

 Moscou 14 h 20 :

On vient d’apprendre que Marc Galpérin vient d’être inculpé d’incitation à l’activité extrémiste selon l’alinéa 1 de l’article 280 du Code pénal

Le domicile d’autres militants de l’opposition a été perquisitionné également, dont celui de la journaliste Olga Sapronova. Olga est actuellement retenue dans les locaux du FSB à Loubianka où elle est interrogée.

Ces informations sont diffusées par le site https://ovdinfo.org/ qui tient la chronique des arrestations à caractère politique en Russie.

Moscou, 7 février à 18 h:

Marc Galperin a été libéré avec le statut de simple témoin pour une affaire dont le motif n’a pas été divulgué, a déclaré son avocat Kseniya Kostromina.

 On ne peut que supposer que les « appels extrémistes » qui pourraient lui être reprochés sont des déclarations, filmées par la journaliste Olga Sapronova, sur la Place Rouge. Dans cette vidéo Marc Galpérin déclare que les religions ne peuvent pas arrêter les guerres et qu’il y a autant de religions que d’États.

Aurait-il froissé la hiérarchie orthodoxe ? Le thème de la religion est un sujet sensible en Russie. Il convient d’ être prudent. Mais il ne s’agit que de suppositions de notre part, puisque les raisons de son arrestation n’ont pas été divulguées.

La journaliste, Olga Sapronova, a été libérée en fin de soirée également. Tous deux ont dû signer avant leur libération un engagement leur interdisant de dévoiler des informations sur cette affaire.

Dans l’après-midi, un comité de soutien s’est rassemblé devant les portes « Pavlensky » de Lubyanka. Celles-ci portent le nom de l’artiste « Piotr Pavlensk » qui les avait incendiées le 9 novembre 2015. Afin d’éviter une rencontre, qui aurait été fortement médiatisée, de Marc Galpérin libéré avec ses amis devant Lubyanka, les autorités l’ont fait sortir en catimini, Elles ont ramené elles-mêmes Marc Galpérin à son domicile.

Marc Galpérin a commenté son arrestation du matin. "Des inconnus ont sonné à ma porte. Ils ont refusé de se présenter. Puis ils ont entrepris de découper la porte d’entrée avec une disqueuse électrique. Le forçage d’une porte d’entrée est un procédé utilisé dans des affaires criminelles. Il n’est pas utilisé pour entendre un simple témoin pour des affaires inoffensives." Un tel comportement laisse deviner des tentatives d’intimidation.