Marc Galperin a été déclaré coupable d’appels publics à des activités extrémistes à l’aide des médias ou d’Internet. Au cours du débat, le procureur avait requis deux ans de prison. Dans son réquisitoire, il avait affirmé que l’acte incriminé était dirigé contre l’ordre constitutionnel, en s’appuyant sur des documents rédigés par le centre « E. » (Centre de lutte contre l’extrémisme).
L’affaire contre Marc Galperin a été initiée dès 2016, mais elle a été rendue publique le 7 février de l’année dernière. Au début, l’activiste a été détenu et interrogé en tant que témoin, puis comme accusé. Depuis Marc Galperin, comme ses avocats, a été contraint de signer des engagements de non-divulgation, l’affaire étant déclarée « secrète ». Les audiences ont eu lieu à huis clos. Les détails de l’affaire sont donc inconnus.
Marc Galpérin commentait régulièrement l’actualité politique sur la Place Rouge, sur fond de mur du Kremlin. Sur les vidéos enregistrées par Olga Sapronova de Gradus-TV, il disait tout fort ce que tout le monde pense tout bas, il traitait de bandits les locataires de cette forteresse. Évidemment, cela a déplu aux occupants du lieu.
En août et septembre 2016 sur la Place Rouge, Marc Galpérin avait enregistré une vidéo titrée : « Nous gagnerons le combat dans la rue ». Olga Sapronova et l’activiste ont posté ces enregistrements sur la chaîne YouTube Gradus.TV. Le 7 février au petit matin, un fort détachement d’hommes masqués entreprenait à la tronçonneuse électrique la découpe de la porte de l’appartement de Marc Galpérin. Il sera amené avec Olga Sapronova à Lubyanka pour interrogatoire.
Le 15 juin 2017, Marc Galperin avait déjà été arrêté et condamné à 15 jours de prison pour avoir participé à l’action anticorruption de Alexey Navalny sur l’avenue Tverskaya le 12 juin.
Immédiatement après avoir purgé cette peine, Marc Galperin a été assigné à résidence jusqu’à ce jour. Le 17 janvier, les premières audiences ont commencé. Marc Galperin n’admet pas sa culpabilité. Aujourd’hui, le verdict a été rendu.
Marc Galperin est poursuivi dans une autre affaire depuis le 16 janvier 2015 pour rassemblements non autorisés. Il risque cinq ans de prison. Cette affaire a été suspendue, mais elle pourrait être reprise à tout moment.
Marc Galpérin soutient une révolution démocratique pacifique en Russie. Il pense que le système de gestion autocratique et autoritaire du pays doit cesser. Avec un groupe de volontaires, il avait organisé tous les samedis une forme de protestation par piquets individuels au centre de Moscou. Les affiches brandies par les militants appelaient à une révolution démocratique. Malgré le respect des règles draconiennes imposées par les lois liberticides promulguées par Poutine, les séances de pose en piquets se terminent systématiquement par des arrestations et des condamnations. Marc Galpérine a été arrêté ainsi des dizaines de fois.
Marc Galpérin est également l’un des initiateurs du mouvement pluraliste appelé : « Nouvelle opposition ». Il unit des démocrates, des libéraux, des nationalistes et toute personne désireuse de les rejoindre. Tous les dimanches, une marche unit ces militants. Ils descendent en groupe la rue Tverskaya pour rejoindre le pont Nemtsov en traversant la Place Rouge. Une halte appelée « microphone libre » a lieu sur la Place du Manège, face au Kremlin. Quiconque peut prendre la parole. Poutine est vivement critiqué à cette occasion. Or, la répression a réduit les dernières marches à une vingtaine de personnes. La plupart des participants ont été arrêtés, ont été contraints de s’exiler de Russie, se sont éclipsés ou sont rentrés dans la clandestinité.
Marc Galpérin est un intellectuel pacifique qui lutte pour la démocratisation de la Russie. Il est sanctionné pour son activité militante pacifique. La condamnation a pour but de l’interdire de politique au risque d’être emprisonné.
Malgré les invitations pressantes de ses amis, Marc Galpérin a toujours refusé de quitter la Russie.