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Billet de blog 8 octobre 2015

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L’index Ivanov et l'index Poutine.

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Les Russes sont devenus pessimistes à propos de la situation qui prévaut dans le pays. Mais beaucoup d’entre eux croient au retour de la croissance économique. Le chroniqueur de « Pétersbourg des affaires », Sergei Gurkin écrit : la conjoncture ne peut réjouir personne.

Hier, la Sber-Bank (banque principale de Russie) a publié « l’indice Ivanov ». Cette analyse trimestrielle étudie le comportement du consommateur russe moyen : ses revenus, dépenses et épargne. Il n’est pas tant une évaluation mathématique (combien d’argent avez-vous ?), mais plutôt le moral du consommateur, c’est-à-dire sa sensation de bien-être économique (vivez-vous bien ?). Il s’avère que le citoyen évalue son bien-être personnel et national pire qu’avant. Il y a à peine trois mois, il y avait 14 % de plus de pessimistes que d’optimistes. Ils sont maintenant 25 % de plus.

Les analystes disent que les Russes déchantent. Non pas parce qu'ils  sont soudainement devenus pessimistes, mais parce qu’avant, ils étaient trop optimistes.

Les raisons qui donnent à réfléchir sont évidentes : baisse du prix du pétrole, affaiblissement du rouble, inflation, stagnation des salaires (le salaire moyen pour l’année a augmenté de seulement 1 %). Tout cela crée de l’instabilité, et augmente la sensibilité des Russes aux fluctuations de prix. Les achats importants et acquisitions majeures diminuent. On épargne moins et on vit chichement. Tout d’abord, on réduit les dépenses superflues : restaurants, appareillages nouveaux, loisirs. Il est à remarquer que la peur du chômage inquiète la population. Plus d’un tiers des répondants a peur d’être licencié. Plus de la moitié envisage un nouvel emploi. Seule l’inflation inquiète les citoyens plus que le chômage.

Mais il est intéressant de noter que le Russe est néanmoins en attente de bonnes nouvelles à l’avenir. Bien que son bien-être actuel soit estimé d’une manière sceptique (les pessimistes dominent de 30 %), le Russe espère que l’année prochaine sera meilleure (les sceptiques et optimistes sont à égalité). Il en est de même en ce qui concerne la prospérité du pays dans son ensemble : aujourd’hui, les citoyens sont déçus (il y a 1,5 fois plus de pessimistes), mais ceux qui espèrent de bonnes nouvelles pour l’année prochaine sont plus nombreux de 9 %.

D’où jaillit cette lueur d’espoir ? On ne le sait pas. Peut-être que les citoyens pensent tout simplement que ce ne peut être pire. Mais l’optimisme est toujours radieux. Il n’y a pas de croissance économique chez les pessimistes.

http://www.dp.ru/a/2015/10/07/Ivanov_protrezvel_no_ost/

Commentaires de « Boris, lutte ! » : Il y a l’indice Ivanov et l’Indice Poutine. On aperçoit le premier lorsque l’on ouvre son réfrigérateur, le second, lorsque l’on branche le téléviseur. Le premier est pessimiste. Le second optimiste. La situation évolue.

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