12/06/2015.
Sur la place Bolotnaya à Moscou, la police a arrêté un membre du groupe Pussy Riot, Nadejdda Tolokonnikova et la militante Catherine Nenasheva pour avoir improvisé un spectacle dédié à la « Journée de la Russie » célébrée aujourd’hui. Revêtues d’uniforme de prisonnier, elles ont cousu un drapeau russe.
« Nous avons été embarquées dans un fourgon de police pour avoir cousu un drapeau russe sur la place Bolotnaya alors que nous étions revêtues d’uniforme de prisonnier », a écrit sur son tweet Tolokonnikova »
L’agent de lutte contre l’extrémisme, Anton Narotsky lui a dit : « Il est interdit de coudre un drapeau russe en tenue de prisonnier au centre de Moscou. Notre pays n’est pas un camp de concentration ni un ghetto, mais il y a des limites à tout. Cousez à la maison ou dans le parc Bitsevsky. De toute manière, vous ne disposez pas de diplôme pour coudre le drapeau russe. Avez-vous une formation de couturière ? »
Le service de presse de la police a présenté ainsi cet événement à Interfax : « Vendredi après-midi, deux citoyennes ont été arrêtées au centre de la ville pour tentative de troubler l'ordre public. Elles ont été amenées au département de police pour violation inadmissible de l'ordre public ».
Depuis le 25 mai, Catherine Nenasheva a engagé une action intitulée « N’ayez pas peur !» afin de soutenir les femmes en prison et celles libérées. Pendant 30 jours, elle vivra habillée de l’uniforme des détenues. Elle fera 30 photos dans différents endroits, revêtue ainsi. J’enverrai ces photos aux détenues se trouvant dans la région de Vladimir. Sur le dos de chaque photo, il sera écrit « N’aie pas peur ! »
En décembre 2013, Nadejda Tolokonnikova et Marie Alekhine, artistes du groupe « Pussy Riot » ayant effectué une prière punk dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, avaient été libérées en vertu d'une amnistie. Elles avaient alors déclaré leur intention de militer pour la défense des droits des détenus et de créer une fondation « Zone de Droit. » Tolokonnikova et Alekhin avaient décidé de ne pas utiliser l’appellation Pussy Riots lors de leur activité en faveur de « Zone droite ».
En septembre 2014, elles ont lancé le site « Mediazona » consacré aux problèmes de la justice et de la situation dans les prisons russes.
« La persécution des militants de la société civile et des organisations humanitaires, la violence policière, la torture, le système pénitentiaire esclavagiste, la corruption, l'indifférence et l’absurde judiciaire, tout cela ne représente qu'une fraction de tout ce qui entre dans le champ de notre attention et dont nous allons nous occuper » informe le site « Mediazone ».