Le langage rauque des procès-verbaux est plus expressif que n’importe quel journalisme. Interrogé par le FSB, l’opposant Dmitry Pchelintsev de Penza a été torturé tous les jours. Il a été suspendu par les pieds, connecté à du courant électrique sur différentes parties du corps. Vasily Kuksov a été violemment battu. Son visage était tuméfié, ses vêtements maculés de sang. Les médecins ont diagnostiqué sur Igor Shishkin, interrogé à Saint-Pétersbourg, des brûlures d’origine électrique, une fracture de la face et de nombreux hématomes. Ilya Kapustin a été emmené en forêt où il a été électrisé et menacé de fracture des jambes.
Auparavant, on avait l’habitude d’entendre de telles nouvelles en provenance de Tchétchénie et du Donbass. Mais pour la première fois, à une telle échelle puisque ces exactions ont fait plus de 15 victimes, elles proviennent de Russie centrale.
La présentation de « Torture 2018 » a eu lieu le 19 mars au « Théâtre.doc » à Moscou. Il s’agit d’une lecture des procès-verbaux et des journaux sur l’affaire d’une organisation appelée « Réseaux » par les autorités russes, construite et démantelée à Penza et Saint-Pétersbourg d’octobre à janvier par les agents du FSB.