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La philosophie politique française et les Gilets jaunes.
Le mouvement des Gilets jaunes a ébranlé la France dont l’instabilité constitutionnelle est le révélateur de la lutte incessante au succès versatile qui oppose l’ancien et le nouveau. Aucun progrès n’est définitif. Au cours des derniers siècles, nous avons connu quatre royautés, une monarchie constitutionnelle, deux empires, le régime de Vichy et cinq républiques. Notre pays n’a rien inventé, son alphabet, les chiffres, son droit, ses religions, ni ses idées et ses systèmes politiques qu’ils soient autocratiques ou démocratiques. Il les a empruntés et s’est transformé en polygone expérimental où leur vivacité a été éprouvée. On s’est débarrassés de ces régimes qu’après putréfaction ou vaincus par des puissances étrangères. La Ve république ne fait pas exception. Elle est en sursis. Abattons-la avant qu’elle ne nous emporte définitivement ! La pensée politique française n’existe pas. Tout charlot peut prendre le pouvoir. Macron en a fait la démonstration. D’autres opportunistes sont à l’affût prêts à abuser de la faiblesse d’une Ve République sénile. Quel sera le régime suivant ? Personne ne le sait.
De quel conteste historique sommes-nous l’héritier ?
Nous avons été socialisés sous l’Empire romain. Nous singeons les fastes impériaux. Le président, entouré d’une garde d’apparat sabre au clair sur fond d’arc de triomphe, se délecte de défilés militaires. Ces pompes impériales sont anachroniques pour une république, sauf pour notre subconscient d’esclave qui prend son chef pour César. Le voyou sacralisé nous invective : « Qu’on vienne me chercher, si vous n’êtes pas content ! » Aucun pays occidental n’était tombé si bas. Examinons le contexte !
Au cours de son Histoire, l’Europe s’est divisée en trois. Il convient pour cela de retenir deux dates :
1054, les Églises d’Orient et d’Occident se sont séparées. En 1204, le divorce fut consommé, avec le saccage de Byzance par la quatrième croisade. La France,
1517, Martin Luther entreprend la traduction de la Bible en allemand. Plus tard, la bible de Genève est publiée en français.
Ces deux événements définiront trois types de civilisation européenne :
• Orientale orthodoxe.
• Occidentale catholique.
• Occidentale protestante.
En 1685, la révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV nous rejettera dans l’espace catholique européen. Genève sera le refuge des protestants et des philosophes de langue française. La statue de Jean-Jacques Rousseau trône à Genève, pas les arcs de triomphe des guerres impériales, incessantes, et leurs monuments aux morts. À Genève, il y a des votations. L’homme est citoyen. En France, il n’y a que des élections. Un intermédiaire communique avec le pouvoir suprême et décide sans nous. Nous sommes des sujets.
Comment cela est-il possible ?
La France, Gallo-Romaine dont la religion officielle a été le christianisme, a hérité des archétypes impérial et chrétien. Dieu et l’autocrate nous dominent. La réforme de l’Église d’Occident ne nous a pas concernés. Nous sommes restés dans le carcan papal, représentant de Dieu sur terre qui transmet ce droit divin de nous gouverner à nos monarques. Ce concept est tenace. L’Histoire de France, de la Renaissance, en passant par les révolutions françaises et la Commune de Paris jusqu’aux Gilets jaunes actuels, est le rejet de ce souvenir récurrent. Un nouveau coup de boutoir est nécessaire :
RENDEZ-VOUS sur les Champs-Elysées le 12 septembre prochain !