
Marc Israelovitch Galperin, opposant pacifique au Kremlin, organisait au centre même de Moscou des actions pacifiques dans le respect total de la légalité. Il s’agissait de piquets solitaires de protestation et de la « Marche des personnes libres » qui se déroulait sur l’avenue centrale Tverskaya le dimanche. Toutes les précautions méticuleuses prises par les organisateurs pour éviter des arrestations ont été vaines. Ces dernières sont devenues systématiques. Marc Galpérin a été condamné et emprisonné à plusieurs reprises pour des périodes de dizaines de jours. Mais, les services secrets russes se sont particulièrement intéressés à la « Marche des personnes libres » dès que son nombre a atteint une centaine de personnes. Elle a fini à ne plus atteindre la Place Rouge, tous les marcheurs finissant leur promenade dominicale dans les « avtozak » (fourgons cellulaires) au poste de police de Tverskoy.

Marc Galpérin avait également pris l’habitude de commenter l’actualité politique hebdomadairement sur la Place Rouge. La journaliste Olga Sapronova et parfois moi-même retransmettions Marc, qui sur fond de murs du Kremlin qualifiait ses locataires de « Voleurs ». La punition pour de tels propos ne se compte plus en dizaines de jours de prison, comme pour les piquets solitaires, mais en années. Accusé d’incitation à l’extrémisme, Marc Galpérin a été condamné le 7 mars 2018 à deux ans de prison avec sursis avec une période probatoire de trois ans. Le 4 décembre 2019, la peine de sursis a été transformée en ferme, Marc Galpérin ayant protesté au cours de l’été 2019 contre le rejet par la commission électorale des candidats de l’opposition, dont Alexey Navalny, aux élections de la Douma de Moscou.
Prenant en compte la détention provisoire, Marc Galperin aurait dû être libéré le 5 décembre 2020. Mais l’avant-veille de cette date, son emprisonnement a été prolongé de 110 jours, le pouvoir lui a exceptionnellement refusé le décompte de sa détention provisoire.
Alors qu’une peine de prison ferme le menaçait, il avait été proposé à Marc Galpérin de lui faire franchir clandestinement la frontière afin qu’il puisse se réfugier à l’étranger. Il a toujours refusé. Marc Galpérin, combattant de la Liberté, est prêt à risquer la prison pour elle. Il refuse de fuir, et est prêt à affronter le pouvoir dictatorial dans son pays : la Russie. Rendons-lui hommage !
La prison n’a nullement entamé son courage et son optimisme. Il écrit « Tout va bien. Poursuivons ! » De dures épreuves l’attendent. Il a tout notre soutien.