Le 25 avril 2015, le tribunal de Novorossiysk a condamné trois filles de 10 à 15 jours de prison pour avoir exécuté une danse sur le fond du monument "Petite Terre". Ce monument a été construit sur le lieu de débarquement des armées soviétiques lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il y a eu des combats acharnés. Les jeunes filles ont été poursuivies pour «hooliganisme mineur». Une amende a été infligée a deux autres pour la même raison. Elle avait disposé ce clip sur internet pour populariser leur école de danse.
Le procureur a accusé les jeunes filles de violation des principes de l’étiquette funéraire. Or, le monument a été construit là, pour des raisons de commodité d’accès. À cet endroit, il ne s’est rien passé et il n’y a aucune sépulture. À l’époque soviétique, le lieu était entretenu. Aujourd’hui, c’est un terrain vague broussailleux. Le monument est abandonné, béton fissuré, dalles disjointes envahies par la végétation. Les alentours sont jonchés d’ordures. Elles rendent la plage impraticable. C’est les autorités de Novorossiysk qu’ils devraient être accusés par le procureur de violation de l’étiquette funéraire et étendre ces accusations à toute la Russie, car ce mépris exprimé par les autorités russes aux victimes des atrocités staliniennes et des guerres est généralisé.
Qui aurait pu croire que leurs grands-pères se sont battus contre le fascisme afin que leurs petits enfants puissent vivre libres, pratiquer des activités saines comme la danse utile au développement harmonieux du corps et de l’esprit, moyen d’expression et de communication corporelles pratiqué par l’humanité depuis le plus profond des âges ? La dictature de plomb stalinienne revenue sous la forme du Poutinisme peut-elle écraser la jeunesse avec des peines de prison au point de la faire renoncer à la création chorégraphique? Les peuples qui ont vécu dans ces steppes ont toujours dansé. Ils dansaient déjà sur fond des « kourganes », tombes de leurs chefs schistes tombés ici en héros. Ils continueront à danser pour prouver que la vie continue, parce que la danse, c’est la liberté et la vie. Leurs pères se sont battus ici pour que les générations futures ne s’entretuent plus, comme au Donbass dans cette guerre civile interslave, mais pour qu’ils dansent la joie de la vie de toute leur énergie. Il n’y a aucune contradiction entre le mémorial « Petite terre » que l’on voit en fond et cette danse artistique exécutée par ces jeunes filles. Bien au contraire. Vive la jeunesse libre !
