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Être Gilet jaune, c’est être un Homme libre, renouer avec les philosophes de la Grèce antique. Comme les sans-culottes de 1789, nous sommes des esclaves libérés. Portons le bonnet phrygien !
Sur le fronton du temple d’Apollon à Delphes, il était écrit : « Connais-toi toi-même ! » Dans la Grèce antique, l’homme était libre. C’était à lui de rechercher la vérité.
L’Ancien Testament a privé pour longtemps l’homme de clairvoyance. Il l’a soumis à un esprit surnaturel et à ses commandements. La volonté du Tout-puissant est transmise par un élu à la faveur d’un état de grâce. Moïse juché sur le mont Sinaï a reçu de Dieu les dix commandements.
L’homme n’est plus maître de sa pensée comme l’étaient Socrate, Platon ou Aristote. Dieu lui impose sa volonté. La condition humaine a été totalement renversée : l’homme libre est devenu sujet. Sa qualité primordiale sera la servitude et l’ignorance. « Heureux celui qui a compris qu’il ne faut pas chercher à comprendre ».
Tout raisonnement frondeur est jugé criminel par le pouvoir. Rome persécutera les chrétiens, Macron, les Gilets jaunes.
Le Nouveau Testament a supprimé les intermédiaires. Dieu est descendu sur terre pour s’adresser à tous, non pas par la foudre et le tonnerre, mais par la parole.
Cette évolution de la religion a été acceptée à différents niveaux par les Églises. Je les cite par ordre croissant de tolérance : orthodoxe, catholique, protestante.
Dans le rite orthodoxe l'iconostase isole le fidèle du sanctuaire. L’état de grâce n’est pas le résultat d’une action intellectuelle du fidèle, mais d’une ambiance sensuelle artistique. Le rite est dichotomique. Il ne reconnaît que le ciel et l’enfer, pas le purgatoire. Il ne marie que deux sexes opposés, pas de LGTB. L’orthodoxie favorise la dictature.
Les démocrates russes brandissent inconsciemment un drapeau transcendantal. Ses trois bandes horizontales superposées symbolisent :
- Dieu (blanche)
- tsar (bleu)
- peuple (rouge).
Il est très difficile de renverser un autocrate en brandissant un étendard qui évoque son droit divin.
Les orthodoxes se sont figés en 787, date du septième concile œcuménique de Nicée, ils n’ont pas connu le gothique et la scolastique.
Les catholiques ont continué d’évoluer. Sur la base de textes latins et grecs anciens, Saint Thomas d’Aquin a créé la scolastique. Les vérités de la foi et celles de la raison ne sont pas incompatibles. Le purgatoire est apparu. Ce fut un progrès, un premier pas suivi de la Renaissance, la traduction de la Bible, les philosophes du XVIIIe et la Révolution française.
Le drapeau français a démonté la conception transcendantale de l’État. Il s’agit d’un atout énorme pour poursuivre notre lutte. Contrairement au drapeau impérial russe, ses trois bandes ne sont pas superposées, mais juxtaposées. Le blanc de l’autocrate est encadré par le bleu et le rouge du peuple. Il ne les domine pas. Sa symbolique facilite notre lutte.
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Mais la France a manqué la réforme des Églises d’Occident avec la conversion de Henry IV au catholicisme et la révocation de l’Édit de Nantes. Le protestantisme n’est pas basé sur la soumission aveugle au Pape infaillible, mais sur la conscience du fidèle. Il s’est débarrassé de tous les artifices sensuels pour se concentrer sur la faculté donnée à chaque humain de réfléchir. Il a développé l’intelligence et nous a aidés à sortir du Moyen-âge. La Bible a été traduite et commentée librement en français et en allemand. Hélas, les huguenots ont été réprimés en France. Ils se sont réfugiés à Genève et en Allemagne. Ce fut un renforcement de l’autocratie et une perte intellectuelle majeure pour notre pays. Très certainement, nous n’en serions pas au stade actuel aujourd’hui si le protestantisme avait été toléré en France. La réaction n’aurait pas repris si souvent le pouvoir en France. Les pays protestants sont plus tolérants que les pays catholiques ou orthodoxes. Ils ont connu moins de révolutions et de guerres civiles.
Dans ces conditions, la France est le champion européen de l’instabilité constitutionnelle. Toute tentative démocratique a essuyé à terme un échec : Napoléon I, Louis XVIII, Charles X, Louis Philippe, Napoléon III, Thiers, Pétain. Le dernier « chef de cordée » qui nous mène à la catastrophe s’appelle Macron. Tout esprit sain comprend qu’une crise majeure est à nouveau nécessaire pour renverser ce système. On ne sait pas faire autrement lorsqu'un autocrate est au pouvoir.
Les Gilets jaunes ont remporté un succès : le RIC. Il s’agit maintenant de l’imposer, c’est-à-dire retrouver la véritable démocratie athénienne.
Emparons-nous des lieux de pouvoir : imposons le RIC !
Sur les Champs-Élysées le 12 septembre 2020.