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Le 22 février, le ministre de la Défense russe a déclaré devant la Douma d’État que les jeunesses militarisées pourront renouveler l’exploit de leurs aînés en attaquant et s’emparant d’une copie du Reichstag qui sera construite à Moscou. La sacralisation de la victoire de 1945 est un des piliers idéologiques principaux de la Russie de Poutine. Elle est utilisée pour faire oublier des défaites bien plus récentes et économiques actuelles.
Cette déclaration a eu un effet d’annonce la veille du 23 février, anniversaire de l’Armée rouge et aujourd’hui, jour des défenseurs de La Patrie.
Un concert antimilitariste « La Fête du déserteur » était organisé avec le soutien du « Bloc de gauche » dans un sous-sol, siège de cette organisation. Il s’agissait de tout un programme qui devait se conclure avec l’apparition à 20 heures du célèbre chanteur d’opposition « Arkady Kots ».
Mais à 19 heures, la police a bloqué les entrées du local et a entrepris de vérifier l’identité de toutes les personnes présentes avant de les embarquer rudoiement dans les fourgons cellulaires dépêchés sur les lieux. C’est en tout 80 personnes qui ont été conduites dans deux commissariats de police. Certaines ont été menottées et contraintes à coups de matraque. Elles ont été toutes relâchées dans la nuit après prélèvement des empreintes digitales. Des méthodes réservées à la grande délinquance ont été utilisées pour interrompre la « Fête de déserteur » , et arrêter des pacifistes.
Les organisateurs de la « Fête du déserteur » se prononcent pour l’abolition du service militaire obligatoire en Russie. Des défaitistes en ces temps de regain de patriotisme guerrier suscité par le Kremlin.

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Ce 23 février, la police russe a agi sous la direction de deux agents des services secrets, FSB. L’un d’eux était Eugène Platov. Le 20 décembre 2016, cet homme a attenté à ma vie en me projetant volontairement au-devant de véhicules en circulation sur une chaussée au centre de Moscou. Malgré mes plaintes auprès du procureur, Eugène Platov a été maintenu dans ses fonctions et libre de ses mouvements. Conforté par une telle impunité, il se comporte avec la même brutalité.
C'est avec de tels hommes et méthodes de guerre civile que le président Poutine, ex-directeur et agent du KGB, entend éliminer les opposants.
Pierre HAFFNER