Boris Stomakhine est un journaliste russe qui représente le mouvement radical d’opposition au régime actuel. Né le 24 août 1974 à Moscou, il est diplômé de l’université de journalisme. En 1991, il a commencé à participer à la vie politique. En 1994, ses opinions sont apparues dans la presse russe, ukrainienne et balte. Boris Stomakhine a participé activement à la campagne contre la guerre en Tchétchénie et à la défense des droits des prisonniers politiques en Russie.
Stomakhine a affirmé que les troupes russes en Tchétchénie sont des forces d’occupation. Il a comparé le président Vladimir Poutine à Saddam Hussein et à Slobodan Milossevitch. Il a appelé la Russie moderne « empire du mal » qui doit être détruit. Il considère que les résistants tchétchènes sont des héros.
En avril 2004, la police russe a perquisitionné sa maison. Ses ordinateurs et livres ont été saisis. Le 21 mars 2006, Boris Stomakhin a été arrêté. Tentant de fuir, il a chuté du quatrième étage de son immeuble. Il s’est fracturé la colonne vertébrale et une jambe. Depuis, il est invalide. Il a été condamné à cinq ans de prison pour ses publications sur le réseau internet, jugées « incitation à la haine, exhortation au renversement du régime constitutionnel et violation de l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie ».
Cinq ans après son arrestation, le 21 mars 2011 Boris Somakhin a été libéré.
Accusé à nouveau de violation des articles de loi « anti-extrémistes », Boris Stomakhine a été à une deuxième fois arrêté à son domicile le 20 novembre 2012. Le 22 avril 2014, il a été condamné à 6,5 années de prison et à 3 ans le 20 avril 2015.
Il purge sa peine dans un pénitencier à régime sévère dans la région de Perm (Oural). Deux visites par an sont autorisées. Elles ont lieu au travers d’un verre de séparation. La transmission de colis est aussi limitée à deux par an. Boris est détenu isolé dans une cellule minuscule, où l’on ne peut s’allonger que de 21 heures à 5 heures du matin. En dehors de ces heures, la couchette est relevée contre le mur et le matelas est retiré. Il est formellement interdit de s’allonger sur la table, seul endroit où Boris peut soulager les douleurs dues à son handicap. Si le gardien surprend Boris dans cette position, l’administration pénitentiaire l’accuse de dormir le jour. Cela est considéré être une violation du règlement dans ce camp à régime sévère. Pour cette raison ou une autre, le prisonnier est alors condamné à des séjours dans une cellule de punition. Ainsi, en 18 mois, Boris Stomakhine a été placé neuf fois au mitard.
Mais cela semble insuffisant. Le pouvoir a décidé d’aggraver ses conditions de détention en le transférant dans une prison de haute sécurité où sont détenus les pires criminels de droit commun. L’administration a déposé cinq demandes de transfert dans un établissement de type fermé. Quatre ont échoué. La cinquième a été approuvée. Dans ces pénitenciers fermés, les geôliers brisent les prisonniers par la force, l’intimidation, la provocation, l’intrigue, en utilisant d’autres prisonniers : des criminels de droit commun. Il s’agit de centre de torture d’où ne s’échappe aucune information et parfois les hommes. Chaque année, 4.000 personnes meurent officiellement dans les prisons russes.
L’avocat de Boris Stomakhine doit faire appel de cette décision de placer son client en « prison fermée ».
Le Centre des droits de l’homme « Memorial » exige tout simplement la libération du journaliste Boris Stomakhine.