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Billet de blog 30 juillet 2018

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Lettre du goulag actuel

Boris Stomakhine est un prisonnier politique russe condamné à des années de prison uniquement pour ses publications. Dernièrement, il a été transféré dans une prison à régime fermé. Il a réussi à transmettre un texte au site « Kasparov.ru » dont nous publions une traduction.

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Illustration 1
Boris Stomakhine © Kasparov.ru

Boris Stomakhinee est né en 1974 à Moscou. C’est un journaliste russe diplômé de l’université de Moscou. Il représente un mouvement radical russe. Dés 1991, il a commencé à participer à la vie politique. Ses opinions ont été publiées dans la presse russe, biélorusse, ukrainienne et balte. Il a participé activement à la campagne contre la guerre en Tchétchénie et à la défense des droits de prisonniers politiques.  

En 2000, il a fondé et dirigé le journal « Politique radicale ». Pour ses publications, il a été poursuivi à trois reprises, accusé d’« appel au renversement de l’ordre constitutionnel » et à l’« encouragement à des actions extrémistes ».

Craignant d’être persécuté par le régime, fin mai 2004, Stomakhine est parti en Ukraine, où il a tenté d’obtenir le statut de réfugié politique. On lui a refusé l’asile argumentant que la Russie est un pays démocratique.

En 2006, la police est venue l’arrêter chez lui. En tentant de fuir par la fenêtre, Stomakhine est tombé du quatrième étage et s’est fracturé deux vertèbres et une jambe.  Depuis, il est invalide. Il a été condamné à une longue peine de prison.  Libéré le 21 mars 2011, il a été de nouveau arrêté et condamné à 6,5 ans de prison. Le 20 avril 2015, lors d’un nouveau procès fait en prison il a été condamné à 3 ans de prison supplémentaire. À l’heure actuelle, Boris Stomakhine est toujours en prison.

On a le sentiment que les autorités ne libéreront jamais le publiciste. Même ceux qui rapportent et publient les propos de Boris Stomakhine  sont traduits en justice. Une instruction judiciaire a été ouverte contre le journaliste Viktor Korb d’Omsk qui a publié les derniers mots prononcés par Boris Stomakhine avant sa condamnation. Les déclarations de Boris Stomakhine sont radicales et controversées. Elles provoquent souvent une réaction négative non seulement du pouvoir, mais parfois aussi des représentants de l’opposition russe. Cette année Boris Stomakhine a été transféré dans une prison de haute sécurité qui aggrave les conditions de détentions de l’écrivain. Sa mère est décédée. Tous les comptes bancaires sur lesquels elle recueillait des fonds pour aider son fils ont été bloqués. Malgré cela, Boris Stomakhine continue de résister. Grâce à des amis, Boris Stomakhine a pu transmettre un texte à Kasparov.ru (site de Garry Kasparov, double champion du monde d’échec et opposant russe réfugié en Occident). Ce nouveau texte de Boris Stomakhine traite de l’aide hypothétique qu’attend l’opposition russe des pays démocratiques.

« Dans le célèbre roman “Les douze chaises”, en 1927 l’arnaqueur Ostap Bander disait à des conspirateurs naïfs : “L’étranger nous aidera !”

Depuis des décennies, cette expression était une raillerie adressée à l’opposition libérale du régime soviétique lorsque tous ces intellectuels furent enfin convaincus de la sournoiserie innée de l’Occident.

En 1975, la signature de l’Acte d’Helsinki, avec son “troisième volet” concernant les droits de l’homme, marque l’apogée de l’espoir misé sur l’Occident. L’Occident s’était contraint à épier les violations par la partie soviétique de ses obligations. (Le Groupe Helsinki de Moscou fut l’un des principaux organismes russes de défense des droits de l’homme. Il était chargé de surveiller la conformité aux Accords d’Helsinki  et de faire un rapport aux États occidental en cas de non-respect des droits de l’homme en URSS). Toute l’expectative avait été misée sur l’Occident pour faire pression sur Moscou afin que fussent respectés ces accords.

Il y a eu ensuite la perestroïka et 1991. L’Occident avec beaucoup d’enthousiasme a remis le prix Nobel à Gorby (Mikhael Gorbatchev), le mur de Berlin s’est effondré et les budgets militaires ont été réduits considérablement.

En 2000, l’intelligentsia libérale postsoviétique a-t-elle pris conscience que l’Occident a tout simplement trahi ses propres idéaux de liberté et de droits de l’homme en se soumettant de fait à la dictature de Poutine ?

Cette honteuse capitulation de l’Occident n’a été dénoncée, non pas par Bush, ni par Clinton, ni Kissinger ni Brzezinski, ni même par Madeleine Albright, mais par la figure légendaire du syndicat polonais Solidarnost, Adam Michnik. Dans un de ses articles, tentant de prévenir la victoire du candidat autrichien Jörg Haider, il parle des généraux russes qui font des choses terribles en Tchétchénie. Il sera plus difficile de traiter avec Poutine qu’avec Jörg Haide, car Poutine possède des armes nucléaires.

Les années suivantes, la dissidente soviétique, Valéria Novodvorskaya, a écrit sans détour que l’Occident ne fera pas notre travail à notre place. Nous devrons le faire nous même.

La question est : “Que ferons-nous par nous-mêmes et comment le ferons-nous ?” Qui est capable de faire une telle chose dans ce pays qui a été soumis 800 ans à une horde, dont cent ans furent bolcheviques ? »

On ne peut pas reprocher à Valéria Novodvorskaya d’ignorer l’histoire. Nous devons donc supposer que nous avons des références fiables : les Républiques démocratiques de Pskov et Novgorod furent détruites en 1478 et 1485 par Ivan III. Le rappel à ces Républiques démocratiques est une ruse pour tenter d’expliquer une situation sans issue.

Après tout, « nous » les Russes, nous ne sommes pas les descendants des habitants de Pskov et de Novgorog détruites par Ivan le Terrible, mais des Moscovites qui les ont détruites. Nous représentons l’État russe centralisé, la Fédération de Russie. Nous sommes les héritiers directs de l’Union soviétique, de l’empire russe et du Grand-Duché de Moscou qui a englouti Novgorod et Pskov. Nous n’avons aucune prérogative pour nous revendiquer les traditions des républiques de Novgorod et Pskov dont nous avons anéanti le patrimoine juridique. Pas plus que sur la diète polonaise au motif qu’une partie de la Pologne faisait partie de de l’Empire russe. Nous n’avons pas plus de droits sur leur héritage qu’un meurtrier sur celui de sa victime.

Pour combattre l’ennemi, il ne suffit pas de connaître sa puissance, il faut aussi comprendre son essence et ses motifs. Au XIIIe siècle, une horde de nomades, des monstres asiatiques féroces aux yeux bridés, petits, hideux et cruels sont arrivés des steppes sur des chevaux nains et velus en lançant un nuage de flèches devant eux et en poussant un cri effrayant de guerre. Ces envahisseurs ont brûlé les villages, les villes et les monastères. Ils ont tout piétiné et détruit sur leur passage. Voilà l’origine du cataclysme, son point de départ ! Par sa fougue, il était alors beaucoup plus nocif. Les nomades et leur khan ne négociaient pas et ne serraient pas la main avant de se quitter.

Après avoir rencontré le khan, sur la route de retour à leur domicile les ambassadeurs étaient emportés à jamais par des poisons à l’effet différé que le souverain leur avait administrés. Ils disparaissaient avec les promesses qu’ils avaient reçues de lui et le souvenir du sourire doux de ses femmes. La cruauté frénétique et vicieuse, le pouvoir absolu complété d’une subjugation totale, l’obéissance aveugle, la répression impitoyable des opposants  furent complétés par une perfidie insidieuse et une obséquiosité, héritées de Byzance, toutes ciblées sur des objectifs précis. Voilà la horde asiatique absolue.

Que savent de cela les Occidentaux ? Il s’agit de l’archétype de toute la politique russe construite depuis 800 ans. Qu’en savent les Anglais, grands-parents des États-Unis, du Canada, et d’Australie, qui avaient rédigé la Magna carta au XIII siècle.

 « L’empire Moscovite et de Saint-Pétersbourg a été fondé par des princes soumis aux Tatars, puis il a été béni par la sainte décadente Byzance, et perfectionné par la civilisation allemande », selon le   théoricien de l’anarchisme et philosophe russe  Mikhail Bakunine.

Ceux qui ne connaissent pas les origines moscovites ne sont d’aucune aide quelconque. Que peuvent donc faire tous ces grands partis européens ? Ceux comme « Alternative für Deutschland  Party » en Allemagne ou le « Front national » en France ? Ils s’efforcent avec tant de passion, d’embrasser Poutine et de lui lécher tout ce qui est possible ? L’essence de ces partis est un anti-américanisme ancien. Si on l’examine, il est nocif pour l’Europe.

Ils avaient demandé à l’Allemagne « de se retirer de l’égide des États-Unis ». Mais sur qui s’appuiera-t-elle alors ? Sur Moscou qui hait et qui est en belligérance avec les États-Unis depuis 1945 ? Qu’en serait-il des Moscovites et de leur « victoire » de 1945, s’il n’y avait pas eu le prêt-bail américain ! En 1941, l’Armée rouge a détalé en abandonnant des millions d’hommes, d’armes et de munitions jusqu’à ce qu’arrivent enfin des renforts de Sibérie. Qu’en serait-il si les États-Unis ne l’avaient pas ravitaillée en milliers de tonnes de tout ce qui était indispensable : corned-beef, camions, de l’aluminium aux boutons pour les uniformes en passant par la poudre à canon et les obus ?

Il y a également une question subsidiaire. Il serait intéressant de savoir qui utilise le plus l’autre : Poutine, les partis de droite européens ou le contraire. Il semble que ce soit eux qui profitent le plus de Poutine. Après tout, aucun parti politique ne peut se comparer sur le plan de la puissance financière et politique avec un État qui dispose de l’arme nucléaire et du droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU. Les représentants de ces partis vont faire des opérations de communication en paradant devant les caméras en Crimée. Comme Le Pen, ils sont financés pour se présenter chez eux aux élections présidentielles.

Les Européens élégants et raffinés du XXIe siècle ont peine à entrevoir cette horde hurlante de nomades au galop sur des chevaux bas hirsutes lorsqu’ils propulsent leur nuage de flèches. Aujourd’hui, dans les universités, dans les conférences ou par écrit, on rencontre ces nomades habillés à l’occidentale. Ils portent de beaux costumes et des cravates onéreuses. Ne vous y trompez pas ! Le territoire, situé entre la Volga et la rivière Oka, occupé par la Horde d’or est devenu celui de la Horde de Moscou. Ils ont remplacé leurs arcs par des missiles « Buk » (qui a abattu le Boeing civil malaisien au Donbass). Ils sont prêts à atteindre la Manche, non pas sur leurs chevaux, mais avec leurs derniers chars d’assaut. Pour le moment, heureusement, il ne s’agit que des plans exotiques secrets de leur état-major.

« Reliant deux points, on ne peut tracer qu’une ligne droite, et une seule », affirme le manuel soviétique de la géométrie. Mais cette règle ne fonctionne pas qu’en géométrie.

Pour l’Angleterre, par exemple, deux de ces points sont les suivants : l’empoisonnement au polonium d’Alexandre Litvinenko en 2006 et la tentative d’empoisonnement de Serguey Skripal  en 2018. Litvinenko et Skripal sont d’anciens employés des services spéciaux russes, des « traîtres » selon leurs normes. La réponse à la question « cui prodest ? » est évidente. D’autant plus que l’affaire Litvinenko a été élucidée. Son empoisonnement a été effectué avec l’acquiescement de la plus haute autorité russe selon la justice britannique.

Cet empoisonnement a été effectué avec une arme chimique de destruction massive dans un pays membre de l’OTAN. Il s’agit d’une agression. Selon la charte de l’OTAN, une agression contre l’un des pays de l’alliance est considérée comme une agression contre tous ses membres. La riposte de l’OTAN n’a pas été à la hauteur de l’agression.

Un procureur étudie la réponse à faire aux interférences des internautes pirates russes lors de la dernière élection présidentielle aux États-Unis.

Remontons dans le temps pour poursuivre cet examen ! Par exemple, Ion Mihai Pacepa, ancien chef du renseignement communiste roumain, a fui en 1978 aux États-Unis. Il a dévoilé un grand nombre de secrets concernant le KGB dans son livre « Désinformation ». Il a écrit avec assurance que les services secrets soviétiques avaient préparé en 1963 l’assassinat du président J.F. Kennedy. La Commission d’enquête Warren n’a pu, par son manque d’expérience et son ignorance sur les méthodes du KGB, mettre en évidence les traces évidentes des services secrets soviétiques dans la manigance de cet assassinat.

Il y a en Pologne plus de deux points qui peuvent être reliés, parce qu’il y a eu quatre partitions de la Pologne avec la participation de la Russie et de l’URSS. La dernière a été en 1939. En 2010, l’avion transportant le président Kaczynski a explosé près de Smolensk sur un terrain miné à l’avance et éclairé avec de faux signaux du sol simulant un aéroport.

Il s’agit d’un assassinat prémédité qui a coûté la vie à 96 personnes, à l’élite politique politique polonaise. Dans l’histoire récente, il n’y a rien de comparable.

Pour la Lettonie, les points de la ligne droite sont : en 1940, l’occupation et l’annexion de la Lettonie par l’URSS, et en 1991, lorsque la Lettonie est devenue à nouveau indépendante, la ville lettone de Abrene est restée en Russie, rattachée à la région de Pskov.

La conclusion est très simple.

L’Occident ne peut pas, ne devrait pas et ne nous aidera pas. L’Occident doit s’aider lui-même. À savoir : enfin désarmer irrévocablement et définitivement, éliminer cette menace permanente qui sévit à l’Est. Elle agit sous des formes mentales, avec des regards biaisés, des grognements depuis déjà au moins 100 ans. Il s’agit d’une menace concrète avec des tueurs comme Oswald (assassin de John Fitzgerald Kennedy), Agdzhi (tentative d’assassinat de jean Paul II), Stashinsky (assassin de Stepan Bandera), Mercader (assassin de Trostky), Lugovoy (assassin d’Alexandre Litivinenko), d’actes de terrorisme nucléaire international (assassinat de Litvinenko) et chimique (assassinat de Skripal), de victoires obtenues par infiltration du KGB, tel le retrait de la France de l’OTAN en 1966, et des décennies de travail souterrain du KGB auprès du président finlandais Urho Kekkonen.

À l’avenir, ce sera pire. Le sang des féroces nomades asiatiques bout encore dans les veines des agents moscovites du KGB actuel.

Staline est déjà devenu de facto un héros national pour la population russe. Il est son symbole. Les méthodes de Staline sont déclarées être indispensable au développement du pays. Ils n’ont aucun apitoiement pour leurs propres ancêtres qu’il a fusillés. Ils n’auront aucune pitié pour les Européens !

L’organisation SMERSH assassinait les opposants en les faisant passer pour des espions. Aujourd’hui, elle est noble et valeureuse dans des séries historiques télévisées qui décrivent ses « exploits » en Finlande en 1940. Ces événements sont présentés, 75 ans plus tard, sans vergogne, comme ayant une importance nationale indispensable.

L’essentiel est de chasser tout espoir que tout cela finira bientôt par s’effondrer.

Il peut en paraître ainsi à la lecture de beaucoup de sites « d’opposition » où sont soigneusement compilées pêle-mêle des informations d’activités politiques individuelles, de protestations de masse, avec des faits divers : feu dans un cinéma, dégagement de sulfure d’hydrogène dans une décharge, déforestation, construction d’une usine chimique. Cela donne l’impression d’une grande activité, que tout bouillonne, que tout est sur le point d’éclater. Mais, comme une cendre de cigarette qui tombe dans la neige, un trou minuscule apparaît et puis c’est tout.

Dans ces espaces morts et gelés, le rapport de ces manifestations avec l’apathie générale, avec l’esclavage génétique du peuple et avec l’alcool frelaté vendu en pharmacie est de 1 %. Cette substance dense et visqueuse entravant tout mouvement, c’est le vil hiver qui dure depuis 800 ans et qui peut encore régner indéfiniment.

Les sanctions, l’isolement, la prolongation du moyen-âge, et quoi encore ? L’idéologie actuelle est un mélange archaïque d’orthodoxie et de bureaucratie soviétique, une sorte de stalinisme orthodoxe ; mais en technologie, il n’y a rien ! Sous Staline, il n’y avait pas de vidéo numérique, pas d’ordinateurs et pas d’Internet. Les militaires écrivaient la liste des personnes fusillées avec des machines à écrire, lorgnaient eux-mêmes dans le judas des portes des cellules, sans l’aide de vidéosurveillance, etc. Cependant, le degré de démantèlement et d’avilissement de la classe politique a été tel, que le 16 octobre 1941, jour du pic de panique lors de l’évacuation de Moscou à l’approche des armées allemandes, personne n’a voulu s’emparer du pouvoir gisant sur le pavé. 

Neutralisation, décapage, décontamination, dégazage, dératisation, désinfection ou désinsectisation. Appelez ça comme vous voulez !

 L’Occident doit s’aider lui-même. Il doit désactiver le « Mordor ». Il doit retirer le carcan asiatique qui tare le cou de l’Europe, liquider définitivement ce qu’il a rendu possible : les horreurs des camps Kolyma décrites par Shalamov, les hôpitaux psychiatriques de Brejnev décrits par Novodvorskaia. Le monde a entendu les hurlements et gémissements des victimes d’Auschwitz et Treblinka, mais pas ceux-ci.

En un mot, il faut éradiquer cela à jamais, sans faux humanisme. L’essentiel est notre détermination, car eux, ce sont des lâches. Ils détaleront lorsqu’ils verront que l’on veut s’occuper d’eux sérieusement.

Le salut réside en ceci : sous le boisseau, et le joug de 800 années d’oppression, notre minorité croissante amoureuse de l’Occident en tant que personnification de la liberté pourrait lui être utile.

« La Russie sainte commence à l’ouest de Smolensk » (D. Korchinsky). L’étranger, qui s’étend de Smolensk à New York, ne nous aidera pas, mais nous, nous l’aiderons par notre connaissance du sujet, par notre expérience tragique, avec nos conseils pour faire face à ce fléau, qui est venu des steppes asiatiques il y a 800 ans, et qui tente encore avec ses chars d’assaut dernier modèle d’atteindre la dernière mer. »

Mai 2018

Boris Stomakhine

Poème de Boris Stomakhine © Pierre HAFFNER

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