Merci Fabrice Arfi, merci à la rédaction d'avoir révélé cette affaire qui met en lumière l'état décomposé de notre démocratie à travers au moins deux points essentiels :
- le sentiment d'impunité absolu si l'on songe un instant à Monsieur Cahuzac signant en toute connaissance de cause la charte de déontologie imposée par François Hollande comme à tous ses autres collègues Ministres alors qu'il entre au Gouvernement Ayrault. Ce Monsieur, fraîchement nommé Ministre du Budget était morveux de ses propres turpidtudes depuis plus de douze ans alors qu'il était sensé "moucher" les évadés fiscaux ! Mais il paraît que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés...
- l'isolement de la rédaction de Médiapart, c'est à croire qu'il n'y a plus de journalistes dans notre pays, mais seulement "des communicants" à la solde des marchands d'armes ou autres bétonneurs qui reprennent en boucle des éléments de langage distillés aux députés godillots, ou pire encore des fainéants laxistes adeptes du "copier-coller" des communiqués de presse ou autre tweets qui ont définitivement remplacé le fil des agences et le goût des enquêtes...
Il faut dire que chez ces gens là, on ne vérifie pas, on ne recoupe pas... M'sieur... Non non... Chez ces gens là, "on retweet"...
Mais après tout, à quoi sert-il d'être un journaliste sérieux, rigoureux et courageux, si ce n'est pour être lu par de moins en moins de citoyens à la conscience politique aiguisée ? Et qui dénit la capacité et surtout l'utilité de réfléchir, si ce ne sont justement ceux qui coupent les budgets de l'Education ? Ironie de l'histoire, on ne pourra au moins pas objecter cela à l'actuel Gouvernement. Mais lorsque Plenel écrit "le droit de savoir", en creux n'écrit-il pas aussi "l'envie et la capacité de comprendre" qui le précèdent ?
Une suggestion :
Il faudrait que chaque lycée de la République soit abonné à Mediapart. Qu'on y enseigne les droits fondamentaux et les devoirs du citoyen. Qu'on y cultive l'esprit critique.
De mon temps on instruisait les futurs citoyens (instruction civique). Mais dans le même temps, on y assassinait aussi des Ministres en exercice. (1979).
Aujourd'hui, on vote pour ou contre un candidat de la téléréalité avec son smartphone devant la télé... Et on ne s'étonne guère des suicides à trois semaines d'intervalle d'un avocat célèbre et d'un sous-directeur des affaires financières de la Police judiciaire parisienne... après une mise en examen d'un ancien Président de la République... tous trois concernés à différents titres par la même affaire.
Une pure coïncidence sans doute...