Ce matin j’écoute la radio : « Nouvelle affaire Woerth… Décidément le Ministre du Travail ne passera pas un été tranquille à Chamonix…etc etc… »
Le journal « Libération » afficherait dans ses colonnes un document compromettant permettant d’avérer une intervention du Ministre Woerth dans le traitement fiscal de la succession « César »…
Cet après-midi le soufflé se dégonfle, et on apprend que le Ministre n’est pas intervenu « illégalement », Jack LANG venant même à son secours en personne en précisant : « C'est un procès injuste à l'égard du ministre car il était dans son rôle. L'administration fiscale a un patron : il rend des arbitrages. Parfois l'application stricte du droit peut aboutir à des injustices. Les recours gracieux sont normaux".
Le ministère insiste sur le fait qu'un juge d'instruction avait rendu un non-lieu après la plainte déposée par la femme et la fille du sculpteur, affirmant que 300 oeuvres avaient disparu, alors que la justice n'en a trouvé que 38 manquantes.
"Dix-huit mois plustard, l'administration fiscale tire les conséquences de cette décision de justice et propose au ministre un projet de courrier réduisant les redressements pratiqués. Elle les calcule non plus sur la base de 300 oeuvres supposées manquantes, mais sur la base de 38 réellement manquantes", dit le communiqué du Ministère duTravail.
Alors là je m’interroge :
Certes il n’y a pas eu d’infraction, de manquement à la Loi de la part du Ministre, et il est important de le préciser, car tout homme, tout justiciable a droit à la présomption d’innocence.
Ce que révèle en fait Libération en creux, c’est la « connivence », la « bienveillance » entre le Ministre Woerth et l’éxécuteur testamentaire de Cesar, Alain-Dominique Perrin, par ailleurs généreux donateur du premier cercle de l’UMP. Mais à trop vouloir en faire, à charger la barque déjà bien remplie, ne risque-t-on pas de victimiser Eric Woerth par maladresse ? Cette nouvelle affaire ne serait-elle pas un peu trop tirée par les cheveux ?
1) Car au fond je le répète, Eric Woerth n’a rien commis d’illégal dans cette affaire.
2) La justice ne fonctionne pas sur des présomptions, des fantasmes des lubies et autres envies d'en découdre. Elle fonctionne sur des preuves et des témoignages crédibles, à savoir vérifiés et recoupés par d'autres témoignages permettant de constater une infraction à la Loi.
3) Dans un Etat de Droit comme le nôtre (où ce qu'il en reste je vous l'accorde) c'est justement lorsqu’on sonne l'hallali à tort et à travers que l’on fait le lit de ceux qui lient les bras de la justice et tentent de bâillonner la presse.
Ce soir pour l'opinion publique, Eric Woerth dans son chalet chamoniard est d’abord une victime. Toujours présumé innocent, sur lequel pèsent certes de lourds soupçons dans l’affaire Woerth Bettencourt...affaire dont l’écho faiblit … dans la caisse de résonnance médiatique battelée (à tort ?) par« Libération ».
Car beaucoup penseront désormais que la Gauche instrumentalise la presse pour déstabiliser le Ministre du Travail à un mois de la réforme des retraites… le seul bénéfice pour Mediapart, étant de donner tort à Nadine Morano lorsqu’elle fustigeait les pratiques d’un « site de ragots » s'agissant de l'affaire Bettencourt. Pour une fois, ce n'est pas un journal en ligne qui sort une affaire...La presse papier peut aussi sortir des affaires… A tort parfois ? C’est là précisément le boulevard dans lequel ne manqueront pas de s'engouffrer toute sirène hurlante Xavier Bertrand et autresresponsables de l’UMP, faisant monter la sauce de l'acharnement médiatique dont ferait l'objet l'ex Ministre du budget.
C’est la raison pour laquelle je pense qu’aujourd’hui, c’est au travail des deux « Fabrice » de Mediapart que d'autres journalistes, ceux de Libération ont porté un coup sérieux.
Que les journalistes d'investigation fassent leur travail correctement, avec sérieux, que les magistrats continuent de dénoncer le pouvoir éxecutif qui cherche à bander les yeux de la justice.
Mais que les idiots inutiles en mal de vente de papier tournent sept fois leur plumes dans l’encrier avant d’écrire…ou qu'ils se taisent !