Alors voila nous y sommes... Les trente-cinq heures c'est de la daube... un truc de feignants qui a contraint les employeurs, les a perturbé dans l'organisation du travail au sein de leur entreprise, réduit leur compétitivité, affaibli la France que sais-je encore...
D'abord permettez moi deux constats :
Le premier, c'est que la plupart du temps, on parle des trente-cinq heures de façon très générale... Sans développer dans le détail les conditions d'application de la réduction du temps de travail et leurs impacts selon qu'il s'agit de l'Administration ou des entreprises, et dans le secteur privé par secteur d'activité, par branche, voire par entreprise selon la taille.
Je me méfie toujours par réflexe des discours simplificateurs, réducteurs (parce que sinon c'est trop technique et les gens décrochent à l'antenne, pas bon pour l'audimat il paraît)...
Ensuite, mon deuxième constat, c'est qu'on connecte trop rarement l'affaire des trente-cinq heures dans son contexte global de mondialisation. Ou alors, toujours sous l'angle de la culpabilisation franco-française, des "feignants de service" de la planète, quitte à faire fi des chiffres officiels sur la productivité horaire française comparée à d'autres pays européens notamment. Pourtant, j'aimerais bien par simple curiosité, tenter de savoir combien à coûté la crise financière au salarié-contribuable assujetti aux trente-cinq heures depuis 2000.
Plus exactement me lancer dans une tentative de quantification particulière :
Tenter de comparer si c'était possible, le coût de la destruction de la valeur travail du fait de la seule spéculation sur les "sub-primes" exprimée en nombre d'heure produite par un smicard français par exemple, au coût de l'application des trente-cinq heures en France dans les entreprises, toujours exprimé dans la même unité, depuis leur décret d'application. Je crois qu'on serait bien surpris !
Oh je sais ! J'entends déjà les professionnels de la profession rire sous cape, bondir de leur fauteuil en se grattant la tête et s'arrachant les cheveux devant un tel raisonnement "déraisonnable"...
Mais mon raisonnement serait-il plus idiot que celui d'un éminent communicant qui ose prétendre que "les chinois sont heureux avec 10% du smic ?". Notez bien le sous-entendu :
La Chine, pays rêvé pour la qualité des rapports humains en matière d'expression démocratique, la place qui est faite à la démocratie dans l'entreprise, ses rapports sociaux, est un modèle où les citoyens sont HEU-REUX avec un dixième du SMIC. En faisant le raccourci, je dirais qu'un Smicard qui n'a même pas les moyens d'être sous PROZAC, vaut dix chinois rayonnants de bonheur.
CONCLUSION : Pour être heureux, rien ne vaux une bonne dictature.
J'ai un doute là...
Ce dont je ne doute pas pourtant, c'est que la "valeur travail" ne vaut plus rien, qu'elle est une variable d'ajustement qui se négocie en une seconde derrière l'écran d'ordinateur d'un trader. Et que le seul moyen que j'ai trouvé pour résister à cela, c'est de compenser la productivité qui rémunère en majeur partie le capital, par le "glandage"... Glanductifs de tous les pays, unissez vous !