
"Le voyou de la République"
Allons allons… un peu de respect !
On ne doit pas se permettre d’insulter de la sorte le Président de la République…
En tout cas la fonction. Nous sommes d’accord.
Mais prenons du champ… de la distance avec les récents évènements :
Pour oser se permettre d'insulter le Président de la République, il faudrait à mon avis trois conditions réunies nécessaires et suffisantes :
1) La première, qu’il y ait une République. Or selon moi ce n’est plus le cas. En effet, tel un énorme bloc de glace fondant puis se disloquant au Groënland, nous glissons par petite touche de la République vers la « Ripoublique» cet espace social qui favorise ostensiblement les plus riches et s’afranchit de toute morale publique. Ce nouveau régime fonctionne par la concentration des pouvoirs au lieu de la délégation ministérielle, le « blingbling » au lieu de la retenue et la discrétion, les tentatives de « népotisme » au mépris de la promotion au mérite. Que dire aussi du bouclier fiscal tout comme la confusion des genres (Ministre / Trésorier de parti), la bienveillance affichée au service des donateurs de l’Union pour un Mouvement Ploutocrate… au lieu de l'égalité devant l'impôt des citoyens outil de l’intérêt général, sans parler de la communication sécuritaire au lieu de l’ordre républicain en faillite depuis plusieurs années. La République n'existe plus, osons le dire.
2) Il faut aussiqu’il y ait un Président. Or, il n’y en a pas. Un Président préside, un Gouvernement gouverne. En France j’ose le dire, nous n’avons ni l’un ni l’autre. Non, là encore confusion des genres et redistribution des rôles :
Nicolas Sarkozy sonde (souvent), puis suit l'opinion par pure démagogie voire populisme, décide, démet des préfets, nomme des préfets de Police en remplacement des préfets démis, nomme également des patrons de chaînes publiques, contrôle la communication et communique dans le sens du poil, toujours en le caressant vers l’extrême droite. le Gouvernement fait de la figuration, « reprend les éléments de langage » distillés par "la voix de son maître". l'ORTF, le retour.
Pour présider, il faut qu'il y ait un conseil ! Or chaque mercredi, les Ministres viennent aux conseils des Ministres, au pluriel s’il vous plaît, pour entendre ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire, ne pas dire, ou ne pas faire…Que font-ils donc dans leurs Ministères ? De quoi décident-ils ? Comment agissent leurs conseillers promis prochainement au chômage pour bon nombre d’entre eux ? Quel Ministre existe aujourd’hui face à Nicolas Sarkozy, à part Eric Woerth dont le soutien inconditionnel en dit long sur les secrets des liens financiers qui oblige l’un envers l’autre ? Et que dire de François Fillon, si ce n'est qu'il semble boire le calice jusqu'à la lie, en pleurant son mentor politique ? Le symbole était fort lors des obsèques de Philippe Seguin, car c'est probablement aussi à son propre enterrement politique que l'ex-jeune député de la Sarthe, adepte du "gaullisme social" assistait. Reniées les convictions profondes, sacrifiées à l'autel des réformes nécessaires d'un "Etat en faillite" dont il serait "à la tête" ? On dirait que Fillon avance avec un flingue sur la tempe... inutile de préciser qui tient le flingue. Un sens du sacrifice rarement égalé. "Au nom de la France".
3) Il faut enfin que le statut de voyou soit mérité. Et en l’espèce, Jean-François Kahn a raison : il l’est !
Car enfin comment qualifier la conduite de celui qui n’hésite pas à secouer les fondements de la République, en son premier article de la Constitution, au plus profond mépris des institutions dont il devrait être le garant ? Un comportement de "jeune merdeux" !
Comment qualifier la conduite de celui qui, fils d’émigré dit « devoir tout à la France qui lui a tant donné », et lui retire d’une phrase à Grenoble ce qu’elle offre à chaque citoyen français, l’égalité devant la Loi ? On le devine en son for intérieur "J'en ai rien à f....."
Cet homme là, à la position qu’il occupe s’est bien comporté comme un « voyou » braquant la République et ses valeurs contre un socle électoral élargi à l’extrème droite pour 2012 ! Voilà donc le butin, le mobile du crime d'un "voyou en cavale" derrière les sondages.
Mais il faut apporter une nuance. Nicolas Sarkozy n’est pas le voyou de la République., car il n’y a plus de République, je le répète ou apportez moi la preuve du contraire au pays où les octogénaires neuilléennes fraudent le fisc impunément.
Nicolas Sarkozy ne mérite plus le respect dû à son rang, où plutôt à celui dont il est dépositaire par le suffrage universel pendant cinq ans, car il n'est plus à son rang, si tant est qu'il ait été digne un jour d'y être...
N'en déplaise à Nadine Morano et ses indignations de reine de la quiche lorraine sortie du four :
Nicolas Sarkozy a tombé le masque : Tel le caïd de banlieue contrôlant son territoire, Il est « le voyou de la Ripoublique », cet espace social qu’il a progressivement installé.... en France, notre pays.