On se fout de la gueule du monde.
Les ADS des taxis (autorisations administratives de stationnement ou encore "licences") à l'ère du smartphone sont devenues totalement obsolètes :
Songez y :
Des autorisations de stationnement pour prendre en charge la clientèle sur la voie publique qui ne se déplace plus pour aller justement en station chercher un taxi ! Il ne faut pas sortir de St-Cyr pour comprendre cela tout de même !
Aujourd'hui les stations sont devenues des déserts de clients et des mouroirs pour taxis. Le nouvel acronyme ADS est donc celui ci : "Avis de Destruction Systématique" du métier de chauffeur de taxi.
J'accuse les premiers responsables de cette situation que sont les centrales radio, qui ont "caporalisé" les chauffeurs de taxi avec des contrats aux clauses léonines pour mieux les enfermer aujourd'hui dans une logique de destruction massive. Je les accuse encore d'avoir provoqué la pénurie de taxis à leur seul bénéfice pendant tant d'années, entretenant la frustration des clients. J'accuse de l'autre côté du marché quelques opportunistes "enfoirés" sans scrupules qui ont compris qu'ils pouvaient bâtir à bon compte en externalisant les coûts du transport, un marketing fondé sur le "taxi bashing" pour remporter la bataille de l'opinion sur les réseaux sociaux et dans les media. Pas besoin de publicité. Juste récupérer l'exaspération contenue des clients et rémunérer quelques bloggers influents à grands coups de "codes promo".
Endormis, derrière leur ligne Maginot réglementaire enfoncée chaque jour par la "blitzkrieg" des nouvelles technologies, les taxis sont bousculés, exposés à une concurrence débridée où personne ne contrôle plus ce qui est le plus important : Le nombre de véhicules sur le marché, et non pas le nombre d'entreprises ! Les pouvoirs publics n'ont rien vu venir... Atout France, n'est rien d'autre qu'une chambre d'enregistrement d'un désastre économique et social !
Totalement dépassés, pendant que le médiateur Thevenoud consulte les uns et les autres, combien de nouveaux véhicules VTC seront mis en circulation sur le marché notamment à Paris pendant les deux mois de la médiation ? Qui le sait ? Qui est capable de donner un chiffre fiable ?
Où sont les clients qui devaient faire grossir le gâteau cher à Stéphane Soumier, donneur de leçon cathodique d'économie du matin ?
Sur les pistes d'Avoriaz, de Courchevel et autres deux Alpes, bien loin du pavé parisien !
Mais ils vont revenir me dira-t-il... Oui certainement. Ravis de trouver davantage de nouveaux véhicules disponibles sur leur écran de smartphone à leur retour...avec une option "transport entre particuliers" par exemple...la dernière ineptie à la mode !
Comme si l'histoire ne nous avait rien enseigné, on confond manque de régulation et déréglementation.
Il faut de la méthode pour accompagner le changement à l'ère du smartphone et beaucoup de sens des responsabilités.
Car on reproduit aujourd'hui le désastre annoncé de la libéralisation du marché de 1931 par Pierre LAVAL : douze mil chauffeurs en 1931, trente-deux mil quelques années plus tard, puis des faillites et des suicides... C'est ça que vous voulez Monsieur Soumier ? C'est donc cela la régulation par la main invisible du marché ? Je ne suis pas anti-libéral, moi-même entrepreneur, mais je ne suis pas non plus pour l'absence d'une autorité légitime fixant des règles applicables et appliquées car contrôlées pour la sécurité de tous les acteurs économiques. Clients, donneurs d'ordre, fournisseurs de service. Je vous entend d'ici nous parler de New-York et de Londres... Mais regardez bien la réalité en face : A Paris aujourd'hui, les taxis sont en train de crever ! Il leur faudra s'adapter et vite.
Car de l'autre côté, des chauffeurs auto-entrepreneurs tentent l'aventure du VTC dans un système sans contrôle, et tombent dans le panneau d'une exploitation qui ne dit pas son nom, dès lors que les coûts de carburant, d'entretien, d'assurance du véhicule et de rémunération du chauffeur sont externalisés. J'en veux pour preuve le dépôt de bilan des Voitures Jaunes, seul acteur EVTC du marché qui avait internalisé la totalité des coûts d'exploitation transport.
Pour beaucoup de ces chauffeurs, il ne leur reste que le racolage massif aux aéroports et aux gares comme solution pour s'en sortir. Voler des recettes non déclarées aux chauffeurs de taxi, poussant ceux-ci déjà coutumiers du fait à amplifier "le black" mais cette fois-ci... pour survivre.
Le marché du transport à titre onéreux se dégrade chaque jour, les prix sont tirés vers le bas, on propose des courses dont le prix d'appel démarre désormais à cinq euros en Mercedes Classe E à Paris. Bref, le marché est devenu fou. Qu'on vienne m'exposer par écrit le contraire. Chiffres à l'appui : Quel est le solde net de création d'emplois de chauffeurs après un an d'activité, voire deux ? Combien changent leur régime fiscal une fois les trente deux mil neuf cent euros de chiffre d'affaires atteint en auto-entreprenariat ? Combien pérennisent leur activité au delà de deux ans ? Dans la même période, sur les mêmes territoires, combien d'artisans taxi ont cessé leur activité, anticipé leur retraite ? Combien ont déposé le bilan en 2013 ? On manque de recul sur cette affaire aujourd'hui. Et surtout, personne ne s'en préoccupe véritablement. J'espère au moins que Monsieur le député Thomas Thevenoud s'intéressera à ces questions.
La solution viendra donc des chauffeurs, VTC et taxis, qui je l'espère les uns comme les autres prendront conscience bientôt qu'ils devront s'unir et se révolter contre leurs donneurs d'ordre respectifs.
A eux le stress et les bouchons, à Monsieur Kalanick les dollars aspirés vite fait bien fait par l'optimisation fiscale dans les comptes abrités d'une banque du Delaware... Ce modèle là ne fonctionnera pas longtemps ! Et il ne s'agit pas là d'un mal franco-français. Partout sur la planète le même phénomène est reproduit. On a déjà fait grève à San Francisco, à Boston, à Milan et dans tant d'autres villes du Monde...
Ici donc en France, on crée un immense cirque concurrentiel débridé où chaque chauffeur VTC comme chauffeur de taxi devient l'agent de la paupérisation de tous, au seul bénéfice des plateformes "technologiques" qui n'ont cure de la réalité des hommes derrière leur volant sur le terrain. "Qu'ils se bouffent le foie pendant que l'on s'engraisse !" Voila le mot d'ordre non dit de ce modèle économique.
"Inverser la courbe du chômage", disait-il ! "Gisements d'emplois" répondaient les autres...
Bientôt, il ne restera à tous ces chauffeurs que leurs cravates pour se pendre !