Natif de Metz, fils d'un cadre sidérurgiste licencié en préretraite en 1982 lors du deuxième plan acier, le conflit social de Gandrange ne pouvait me laisser indifférent.
Comme beaucoup de lorrains, mais aussi de simples citoyens français, j'ai été touché non seulement par la façon dont ont été traités les sidérurgistes de la vallée de l'Orne, mais aussi par l'insupportable légèreté avec laquelle le Président s'est emparé du dossier...
Comment le Président (de l'oligarchie du premier cercle) a pu oser dire à des ouvriers menacés de perdre leur emploi que "Gandrange, comme voyage de noces, il n'y a pas mieux ?"...
Contraste saisissant entre le bonheur fraîchement affiché d'un Président jouissant visiblement de l'étalage de sa vie privée au seul fait, qu'il ait réussi à conquérir le coeur d'un ex-top model, avec l'inquiétude quotidienne de la France qui se lève tôt, minée par l'incertitude des fins de mois, et la fatigue physique d'un dur labeur de sidérurgiste... (Allez faire un tour sur le blog : http://www.leslorrains.fr)
Plus grave, ironie du sort, ce Président jeune marié ne pouvait ignorer alors qu'il était Ministre de l'Intérieur puis Ministre de l'Economie et des Finances soit quatre ans plus tôt en 2004, que Lakshmi MITTAL, quatrième fortune du monde avait dépensé plusieurs dizaines de millions de dollars (on parle de 78 millions de dollars) pour les seules noces de sa fille... en France !
Saviez vous que l'empereur de l'acier avait loué le château de Vaux le Vicomte à cette fin, qu'il avait même affrêté des dizaines de jets aller et retour pour acheminer 1000 invités en provenance d'Inde ? (Au passage, beau bilan carbone !).
Et comment ne pas vomir lorsqu'on apprend que la moitié seulement de cette dépense aurait pu financer la modernisation de l'aciérie de Gandrange, et de fait sauver les 595 emplois du site ?
Lorsque j'ai vu Christian de MITRI à la télé, un ex-sidérurgiste sous-traitant à Gandrange, s'emparer de son micro et hurler sa colère en chantant une chanson qu'il avait spécialement écrite et diffusée sur Youtube, j'ai eu envie d'en faire autant et de le rejoindre...
A la mémoire de mon père. A celle aussi d'Angel FILIPPETTI, qui symbolise à lui seul l'histoire de la lutte ouvrière locale dont sa fille aujourd'hui députée à témoigné avec talent dans son livre "Les derniers jours de la classe ouvrière"...
Mais j'ai souhaité aller plus loin.
Gandrange, (j'ai oublié les Contis), les suicidés de France Télécom, les cadres de Renault poussés à bout, "et tous ceux que l'on a oublié" m'ont fait entendre "la fronde qui gronde..."
Il fallait mettre en contraste leur histoire, avec celle que je préssentais des "exilés du fisc"...
En passant par la Lorraine dans mon premier couplet, sans le savoir j'allais atterrir intuitivement aujourd'hui à Vevey et Genève dans mon deuxième couplet (cf. fichier attaché ci-joint).
"Pendant ce temps en Suisse se sont retirés Les exilés du fisc très très bien abrités On dit qu’une liste circule... des noms bientôt révélés ? Mais non je rêve en couleur, c’est pas prêt d’arriver...
J’entends la fronde qui gronde."
Petite rectification :
Au fait, Monsieur le Président, d'après ce que j'en ai vu sur internet, je serais plutôt d'avis de dire que l'île d'Arros aux Seychelles... comme voyage de noces, il n'y a pas mieux !