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Billet de blog 22 mars 2013

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Refonder la citoyenneté

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis hier soir, ceux qui espèrent (encore) et veulent l'indépendance de la Justice sont traités "d'affreux gauchistes mus par un désir de vengeance..." 


Si cette stigmatisation gratuite traduit un certain désarroi de la part de ceux qui s'étaient rangés derrière le sillon creusé par Nicolas Sarkozy dans la vie politique française pour construire leur propre carrière, elle n'en est pas moins dangereuse pour la démocratie. Elle est indigne d'une droite républicaine soucieuse de l'équilibre des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Elle traduit la dérive fascisante (osons le mot) d'une partie des édiles de l'UMP qui n'ont cure du respect de l'Institution judiciaire.


Inquiétude...

Car si la présomption d'innocence prévaut, l'accumulation des affaires sature l'espace médiatique, et confirme de sérieux doutes dans l'esprit des citoyens habitués désormais, eu égard aux précédents judiciaires cumulés depuis de longues années.


Cette crise morale vient de trouver son pic à double détente en une semaine à peine, en mettant en cause un Ministre du Budget mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, et un ex Président de la République soupçonné d'abus de faiblesse. Rien de moins. 


Enième convulsion politico-judiciaire qui n'en finit plus de putréfier le corps institutionnel de la Ve République depuis de longues années et exaspère le citoyen électeur (la condamnation de Chirac, celle de Flosse, sans oublier les affaires de la gauche des années 80/90). 


Une seule affaire résume la situation politique de notre pays : 
Le déni de Justice que représente l'affaire Boulin, meurtre ou assassinat politique odieusement maquillé en suicide écoeure les mieux informés, choque les incrédules, et laisse indifférent la cohorte des abstentionnistes civiques.
Car aujourd'hui, sur fond de crise économique et sociale le civisme et la citoyenneté sont devenus des illusions pour doux rêveurs, vidant de sens les textes, de la déclaration des Droits de l'homme jusqu'à la Constitution. Une seule règle désormais prévaut. 
Celle du "pas vu pas pris" qui s'impose à tous. La politique n'a plus de sens, dès lors que la Cité n'existe plus. 
Songeons y : La réduction de la portée de l'action politique de nos édiles progresse de façon inversement proportionnelle à l'affaissement moral révélé par leurs affaires.


Alors où est l'espoir ?
Nos nouveaux territoires d'espace démocratique sont devenus numériques, nous fonctionnons notamment ici sur Mediapart par cooptation mutuelle de valeurs :
- Accès libre à l'information, 
- critiques, 
- débats, 
- contributions citoyennes, 
- liberté d'expression.
C'est une bouffée d'air. Mais il faudra probablement un jour aller plus loin pour refonder la citoyenneté.

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