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Billet de blog 28 avril 2014

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Uber perd les pédales

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dimanche 27 Avril au petit matin, un chauffeur VTC a refusé de prendre en charge un couple de clients au motif qu'ils étaient homosexuels.
Devant témoins, le chauffeur homophobe après avoir menacé de "casser" le téléphone d'un des clients a finalement proposé de les ramener en renouvelant ses insultes. On appréciera la qualité d'affiliation au réseau des chauffeurs... 

Cette affaire pose la question du contrôle des chauffeurs VTC, et de l'efficacité des contrôles plus particulièrement.
Rappelons ici que les chauffeurs de taxi sont placés sous la tutelle du Ministère de l'Intérieur, qu'un conseil de discipline paritaire se réunit chaque Jeudi, et que des sanctions peuvent y être prononcées, allant jusqu'à la radiation pure et simple. Les chauffeurs de taxi ont une "vitrophanie" reprenant l'immatriculation du véhicule apposée sur la vitre arrière gauche permettant au client d'identifier son chauffeur et d'émettre une plainte le cas échéant. Quid des chauffeurs VTC ?
Soyons beau joueur, je me réjouis que la FFTPR ait proposé la création d'un conseil de discipline pour les chauffeurs VTC. Ca va dans le bon sens.
Mais pourquoi en créer un disctinct de celui des chauffeurs de taxi, puisque ce sont les mêmes policiers (Boers) malheureusement en sous-effectif qui sont chargés du contrôle des chauffeurs sur le terrain ?
Au delà du débat actuel, entre les libéraux et les interventionistes s'agissant de la modernisation du taxi et de la réglementation des VTC, il faudra bien évoquer la question de la sécurité et de la qualité de service offerte aux clients. Le rapport Thevenoud évoque cette question, mais elle mérite approfondissement.
Lorsqu'on commande, ou réserve un véhicule, qu'il soit conduit par un chauffeur de taxi ou un chauffeur VTC, on remet ses effets personnels, son portefeuille et sa vie à un inconnu l'espace de son trajet...
On lui confie aussi sa propre dignité. Et on est en droit d'attendre un comportement tout aussi digne de la part d'un chauffeur professionnel.
Ceci impose que tout chauffeur soit efficacement contrôlé, que tout chauffeur exerçant son métier notamment dans la ville la plus visitée au Monde sache qu'à tout moment il risque de perdre son emploi, son activité, en cas d'écart de comportement.
Le fait qu'Uber ait "suspendu" en premier ressort le chauffeur est inadmissible si c'est bien le cas. Il est à espérer qu'il ait été purement et simplement radié du service comme l'entreprise l'affirme sur les réseaux sociaux.
Mais là encore, cela ne suffira pas :

Car c'est de la profession toute entière que le chauffeur doit être radié, si les faits rapportés par les victimes sont effectivement confirmés par les témoins. Un chauffeur VTC télécharge une application pour prendre des courses, quelque fois un éditeur d'application lui confie un smartphone déjà préparé avec le logiciel adapté. Mais pour développer son activité, il n'est pas rare qu'un chauffeur utilise plusieurs applications. Il n'est donc pas impossible qu'en l'espèce le chauffeur homophobe continue à exercer malgré une sanction de l'un de ses "partenaires".
Si sanction il y a, elle doit être publique prononcée par une autorité publique au service de la sécurité des clients assurant la gestion en bon ordre d'un fichier d'identification des chauffeurs.
Ceci suppose donc la création d'un fichier qui centralise les numéros d'identification des chauffeurs, qu'il soient VTC ou taxi.
Ce fichier serait composé d'une combinaison de chiffres issus des numéros IMEI des smartphones utilisés et de leurs numéros d'appels, ceci afin de faire le lien avec la commande du client. Ce fichier serait réservé à l'usage exclusif des services de la DTPP (Direction du Transport et de la Protection du Public) placée sous l'autorité du Préfet de Police de Paris.

Les contrôles sur le terrain effectués par les Boers, permettraient d'interroger à distance ce fichier, tout comme le font gendarmes et policiers s'agissant du fichier des cartes grises lors de contrôles sur la voie publique.
Ainsi les chauffeurs indélicats (ou clandestins) seraient immédiatement repérés... sanctionnés puis radiés définitivement pour les uns, poursuivis en Justice pour les autres.
 

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