A CHAQUE PRÉNOM D’ÉLÈVE, ROBERT MENARD ATTRIBUE UNE CONFESSION !

Lorsque Robert Ménard était responsable de Reporters sans Frontières, je l’ai connu défendre avec ardeur les libertés d’expression, de la presse et les Droits de l’Homme, avec une forte propension pour les coups médiatiques. Celles et ceux qui, à présent, sont surpris comme Rama Yade de son ralliement à un racisme sans frontières ont largement sous-estimé son ambition fiévreuse et sa volonté farouche de jouer les premiers rôles, à tous prix.
Fort heureusement et grâce à sa personnalité friande de coups d’éclats, il n’a pu s’empêcher, lors de l’émission Mots Croisés du lundi 4 mai , de clamer haut et fort qu’il fichait les élèves des écoles maternelles et primaires de Béziers , dont il est le maire. Car, affirmait-il, les prénoms des élèves sont révélateurs de leurs confessions respectives…Ravi de sa sortie, il ne se rendit pas compte sur le coup de l’énormité de ce qu’il venait de confier à son auditoire et aux millions de téléspectateurs. Il est impulsif mais pas idiot, aussi par la suite a-t-il minimisé ses propos. Trop tard, Robert Ménard venait de se prendre les pieds dans le tapis au terme d’une irrésistible ascension, entièrement tributaire du Front National, dont il proclame avec courage qu’il n’en est pas membre…
Au-delà de la stupidité d’une telle déduction, ficher des élèves de l’école publique est un acte hautement illégal d’autant que c’est le premier magistrat de la ville qui en est l’auteur et qu’il est en contradiction avec le premier article de la Constitution de la République Française, fondement du principe de laïcité, donc d’égalité qui est la règle dans les établissements de l’Education Nationale, dans les fonctions publiques et territoriales. . A juste raison, il a été fait appel à la justice qui décidera des sanctions pénales adéquates indépendamment des instances administratives qui devraient statuer sur cette pratique, qui rappelle les heures noires de l’occupation.