Un 8 mai apaisé?... Pas pour la Droite!...

Point n’est besoin de beaucoup de mots pour décrire notre joie à l’annonce de la victoire de François Hollande aux élections présidentielles !... Le « Moi, Président de la République… » devient enfin une réalité. Comme François Mitterrand, l’avait instauré en 1995, il est d’usage depuis, dans la 5ème République, que la passation des pouvoirs se fasse de manière sereine. C’est la force d’une nation que d’avoir une transition démocratique en cas d’alternance républicaine.Cette fois-ci, le terme « apaisé » a été utilisé. C’est la « droite républicaine » qui l’emploie…Certes, nous pourrions y voir de sa part un souci d’altérité, les passions, les excès de la campagne étant dépassés par la solennité de l’irrévocable verdict populaire. En fait, il n’en est rien.Certes, chaque leader de la droite s’est empressé de signaler qu’il avait adressé, à titre personnel, ses « félicitations républicaines » au nouveau Président de la République. Mais il n’y avait qu’à voir l’attitude de Rachida Dati, à « Mots Croisés » lundi soir, pour se rendre compte que l’alternance sereine lui restait en travers de la gorge… Et de reprendre les bonnes habitudes de la campagne : se répandre, occuper le terrain, couper la parole à tous moments, utiliser les arguties les plus alambiqués et prendre la posture confuse d’une petite fille, yeux baissés et sourire narquois à l’appui, quand Yves Calvi haussait le ton pour reprendre le contrôle de son émission…Ne voyez aucune misogynie dans ce propos car, s’il s’était s’agit d’un homme, j’aurais utilisé les termes « stupide » et « nullité de l’argumentation »..Cela, c’était la veille, mais le 8 mai, alors que toute la droite s’émerveillait du côté chevaleresque de Nicolas Sarkozy, qui avait invité François Hollande à co-présider la cérémonie à l’Arc de Triomphe ( c’était le moins qu’il puisse faire pour une sortie élégante…) certains ministres de la République, en fait chefs janissaires de l’UMP, n’y ont pas été de main morte, lors du reportage en direct sur BFMTV : Frédéric Lefebvre et Pierre Lellouche, entre autres, ont en pleine célébration « apaisée » du 8 mai donné des interviews privés en utilisant les mêmes arguments de langage pour attaquer le nouveau Président de la République.Ils furent suivis par Gérard Longuet, Ministre de la Défense, qui prédit que les Français regretteraient Nicolas Sarkozy. Voilà, en effet, ce que signifie « un 8 mai apaisé » pour le gouvernement et la droite : au vu de tous, les deux Présidents unis dans le dépôt d’une même gerbe et, dans les rangs des officiels, les coups bas et les attaques sournoises…Pitoyable !... Toutefois, la célébration terminée, leur « think tank » et leurs communicants ont du leur faire remarquer que leur attitude n’était pas digne et portait préjudice à la sortie élégante qu’essayait de mettre en place le Président sortant… Qu’à cela ne tienne, les poids lourds de l’UMP trouvèrent la parade. C’est jean François Copé, vizir qui rêve de prendre la place du Calife, qui s’y est collé. D’un air benoit, il nous révèle que les Français aiment l’équilibre dans les pouvoirs. Qu’ls ne veulent pas que le PS et la gauche monopolisent l’ensemble des niveaux de décision du pays. Ayant déjà la majorité des communes, des conseils généraux, la quasi-totalité des régions, le Sénat, à présent la gauche voudrait la majorité à l’Assemblée Nationale ?...En fait, d’après J F Copé, les Français qui sont le bon sens même, verraient très bien une cohabitation qui constituerait le parfait équilibre des pouvoirs. Et Christian Estrosi, Nadine Morano de reprendre les mêmes éléments de langage, ajoutant que c’est la simple expression du bon sens…Bien entendu, seul l’intérêt des Français les guide…Mais il ne faut pas être grand clerc pour déjouer cette ultime tentative , car une défaite aux législatives de l’UMP, privée d’un chef incontesté, risquerait de la faire imploser…Par ailleurs, ces « altruistes » ont vraiment la mémoire courte car, il n’y a pas si longtemps, c’était la droite qui détenait tous les niveaux de décision nationaux, l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Gouvernement et la Présidence de la République. Il est vrai que le bon sens était, alors, de leur côté… On en voit le résultat aujourd’hui !...