En ces circonstances tragiques où dîner en famille à la terrasse d’un restaurant, prendre un verre entre copains, assister à un concert dans une salle de spectacle ou à un match dans un stade, nous exposent à être abattus sauvagement pour la seule raison que nous sommes libres et heureux de vivre ces moments de paix, nous sommes tous bouleversés par ces carnages barbares et s’il y a bien un devoir de mémoire, c’est celui de ne pas oublier chacune de ces victimes innocentes abattues dans leur moment de détente, de convivialité et de nous associer à la douleur incommensurable de celles , de ceux qui viennent de perdre des êtres chers.
Dans ces circonstances dramatiques, avoir peur est une réaction humaine, mais précisément parce que les terroristes ont voulu tuer les Français au quotidien et les touristes étrangers, dans leurs loisirs, dans leurs moments de paix, dans leur amour pour la musique, il nous faut surmonter cette peur incoercible, bien compréhensible dans notre pays de liberté, si nous ne voulons pas obéir aux terroristes de toutes sortes qui nous veulent désunis, paniqués et finalement massacrés.
Et c’est là que nous avons besoin de tous ceux qui, à l’étranger, se proclament amis de la France, en particulier de ceux qui de bonne foi invitent nos concitoyens à quitter le territoire national parce qu’ils ne seraient pas en sécurité. Quitter la France en ce moment, c’est céder aux terroristes !...Notre pays est en guerre, il est en état d’urgence et nous nous devons de ne pas nous désunir aujourd’hui en nous opposant dans de dérisoires et archaïques arguties dictées par des considérations de politique intérieure ou par des ambitions personnelles sans commune mesure avec la gravité de la situation.
Partager une telle douleur, ce n'est pas de l’émotionnel, mais bien un acte premier de solidarité citoyenne. Le courage, c'est aussi de refuser la panique, de ne pas céder au dictat meurtrier des terroristes et de montrer notre reconnaissance vis à vis de celles et ceux qui, du sommet de l'état jusqu'aux services , unités de sécurité publique et de santé, par leur sang froid et leur détermination défendent efficacement notre territoire de liberté.. Plus tard, il faudra réfléchir, rechercher, expliquer, améliorer, mais plus tard, bien plus tard.
Alors , à présent, ah oui, continuons à vivre comme nous aimons !...