Youssef Chahine, réalisateur égyptien qui nous a quitté l'année dernière, me confiait que pour lui l'action de la francophonie dans le monde ( et particulièrement dans le bassin méditerranéen) n'était pas assez agressive pour être remarquée, ajoutant en forme de boutade:" Paradoxe des paradoxes, le seul pays qui ne soit pas intéressé par la francophonie , c'est la France!..."
Il était donc temps qu'il existât un Festival du fim francophone en France...Grâce à Dominique Besnehar, Marie France Brière et Patrick Mardikian ( le régional de l'étape comme il se définit...) ce festival fut créé l'année dernière à Angoulême. La différence avec les autres festivals, dont feu le festival du Film policier de Cognac, résidait dans le fait que c'étaient deux personnalités éminentes du cinéma et de l'audiovisuel qui firent la programmation et non une agence de communication livrant , clé en mains, un ensemble formaté.
Quelle que soit l'idée que l'on se fasse du personnage, Dominique Besnehar est un formidable découvreur de talents, fidèle en amitié ( de plus en plus rare en ce milieu ) et, ma fois, très crédible comme acteut. On ne présente plus Marie-France Brière, remarquable productrice de télévision, qui vit à présent en Charente. Quand à Patrick Mardikian, homme de communication , il a toujours eu la volonté de mettre en valeur les forces vives et créatrices de la Charente.
La première édition fut brillante et conviviale, en dépit d'une préparation de seulement cinq mois. Les vedettes invitées furent abordables, sans gardes du corps, sans barrières, simplement. Quand dans un autre festival, on a vu Brian de Palma et Oliver Stone sortir de sénace comme des inconnus entre des haies d'afficionados( le carnet d'autographe impatient) et le moindre animateur de jeux télévisés être assailli de demandes d'autographes, ont pouvait se poser de sérieuses questions sur le niveau critique du public!...Voilà pourquoi le Festival d'Angoulême est important car il permet aussi bien le dialogue que la sensibilisation d'un public.
La seconde édition débute ce soir par la projection de " Mademoiselle Chambon" de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon, et Sandrine Kiberlain.
Trois grandes projection sur la place du Champs de Mars, dont " Welcome", des projections dans les quartiers, la musique associée aux projections, la catégorie Focus ( avec enyte autres "Aide toi le ciel t'aidera" de François Dupeyron), Anouk Aimée fêtée à Barbeziaux d'où elle est originaire, et enfin 10 films en compétition. Un clin d'oeil à l'un deux, "l'Homme de Chevet" d'Alain Monne, dont nous avions déjà remarqué l'excellent scénario,Philippe Raynal, Claude Pinoteau, Albert Algoud et moi-même aux Ateliers de l'Ile de Ré " Réécrire et Réaliser" et qui, par la suite à remporté de prix du meilleur scénario Français. Sophie Marceau et Christophe Lambert en sont les acteurs têtes d'affiche . Cela se passe à Carthagène...
L'année dernière, " Séraphine " extraordianire film sur la crétion plastiqueavait déjà remporté& le prix du meilleur scénario Français. Il existe donc dans ces choix un suivi d'excellence...
Bien sûr des vedettes à profusion, de qualité et , cette année, la mise en valeur de la francophonie dans le cinéma africain.
Enfin, voici le jury du festival: Sandrine Bonnaire, Présidente, JeanPierre Bekolo, auteur réalisateur Camerounais, Eva Bettan, Chef du service culture à France Inter, Robert Charlebois, Jean Philippe Ecoffey, acteur suisse, Déborah François, actrice belge, Lyes Salem, Acteur, réalisateur et scénariste Français et Karine Vanasse, actrice Québécoise.
Tout cela nous met en appêtit....
Pierre RATERRON