Que la droite, enfin pour être précis, quand Nicolas Sarkozy change le nom de l’UMP, il abandonne un sigle pour une dénomination qui fait sens, les Républicains, s’appropriant d’autorité l’essence même de ce qu’est tout citoyen français. Est-ce à dire que seuls les adhérents des « Républicains » sont républicains ?..C’est manifestement une contre-vérité.Mais au-delà de toute polémique, on peut le comprendre : depuis 60 ans, la droite n’a eu pour définir ses diverses sensibilités que des sigles de trois initiales comme MRP, RPF, UDR, UMP etc …Il était temps qu’elle trouve une dénomination qui ait du sens, même si celle-ci a été chapardée à l’ensemble des citoyens français. C’est d’ailleurs ce que fit Jean-Luc Mélenchon qui s’appropria d’autorité, lui aussi avec son Parti de Gauche, l’essence même de ce qu’est tout militant de gauche. Rares furent ceux qui protestèrent alors, les préoccupations électorales, la nécessité pour le Parti Communiste de revenir dans le débat eurent tôt fait d’apaiser les consciences….Est-ce à dire que seuls les adhérents du Parti de Gauche sont de gauche ?... Cela aussi est une contre-vérité.
Lorsque le congrès d’Epinay redonna vie au Parti Socialiste, il reprenait le fil d’une longue histoire et manifestait une appartenance claire au socialisme, ce qui était autrement plus significatif que les « Rassemblement », « Union » ou « Mouvement » de la droite, termes généraux qui n’impliquaient pas de volonté politique claire. Toutefois la gauche n’a pas été exempte de l’utilisation de sigles, mais c’était par commodité. En effet, La Section Française de l’Internationale Ouvrière, ça faisait long et SFIO était plus aisé à utiliser. C’était un temps d’affirmation de la ligne politique adoptée après le congrès de Tours.Ce n’est pas la première fois que la rumeur parle de changement de nom pour le Parti Socialiste.
Parfois, même, la rumeur est personnifiée, par exemple en 2009 par Bernard Henry Lévy qui déclarait ; « … le Parti Socialiste, ce cadavre à la renverse !... » , belle image poétique mais qui , en l’occurrence, a disqualifié son auteur pour toute vision d’avenir… Je lui avais répondu par une Lettre ouverte, ici même, lui faisant remarquer, entre autre, qu'il avouait n'avoir aucun attrait pour l'aspect social du socialisme et qu'il préférait Mai 68 au Front populaire. Est-ce à dire qu’actuellement le Parti Socialiste ne mériterait que d’être jeté à la fosse commune ?... Comme ça, d’autorité ?... Mais de qui se moque-t-on ?...
Bien sûr, par le passé, des opérations de ce genre ont eu lieu à l’extrême gauche, par exemple le PCI ( Parti Communiste Internationaliste) qui en 1985 invita tous les militants de gauche à des réunions en vue de la création d’un mouvement unitaire, le Mouvement pour un Parti des Travailleurs. Il fallait simplement donner son adresse pour pouvoir être informé des développements de cette création. C’est ainsi que plusieurs années plus tard, certains, sûrement bien intentionnés et dénués de toute volonté de faire pression, me révélèrent que j’avais été membre du Mouvement pour un Parti des Travailleurs !?!?…
J’ai milité aux côtés de camarades trotskistes, en syndicat, en confédération syndicale, dans des fédérations internationales et même au Parti Socialiste. Ce sont d’excellents militants et certains sont mes amis , mais je ne suis pas trotskiste. J’ai toujours respecté la diversité des opinions, c’est d’ailleurs une caractéristique majeure du socialisme , mais je refuse la notion péjorative de « compagnon de route » chère à Léon Trotski. Cela n’empêche pas le débat, bien au contraire, le débat qui confronte, qui enrichit, qui crée les synergies, les alliances, les territoires communs, les combats communs. Nous sommes des militants, non des fans qui accepteraient ou rejetteraient tout en bloc. Et cela n’interdit sûrement pas la camaraderie, la vraie, pas la simple appartenance à une même organisatAlors, que ceux qui veulent changer le nom du Parti Socialiste créent leur propre Parti, Mouvement ou Union et ainsi celles et ceux qui estimeront qu’ils n’ont plus leur place ici, les rejoindront.
Quand on se réfère à Jaurès et à son « Aller à l’idéal et comprendre le réel », à Lèon Blum et son « Notre diversité est une richesse, faisons en une force » et à Mendès-France « La démocratie, c’est d’abord un état d’esprit », on n’a pas le droit de disposer du Parti Socialiste à sa guise. Changer le nom du Parti Socialiste ?... Une ineptie, mais avant tout une faute politique, une faute historique !...
