Madame la Présidente
Je vous écris ici, en tant qu’habitant une commune concernée par le trajet du BIP, pour vous demander de renoncer à ce projet mortifère.
Ce projet, qui date d’avant la guerre, peut être qualifié d’antédiluvien : sa version actuelle ne tient aucun compte des changements qui ont eu lieu depuis les années 30 : une considérable densification des populations dans les communes concernées, réchauffement climatique et perte de biodiversité, que la « bitumisation » et la pollution contribueraient à aggraver. A l’heure où de nombreuses municipalités, dont Paris, cherchent à restreindre la circulation routière, le projet du BIP, à contre-courant de la nécessaire réduction du transport routier, conforterait celui-ci comme moyen de déplacement privilégié.
Outre le fait que le passage d’une autoroute à travers nos villes les dénaturerait complètement, cette voie rapide est la promesse d’un défilé de camions incessant entre le port de Gennevilliers et les zones d’activité de Paris Nord 2. Il passerait à proximité d’une trentaine d’écoles, obligeant plus de 10000 élèves à étudier dans le bruit et la pollution. Le cas le plus criant est celui du collège Descartes à Soisy : la voie rapide passerait à 100 mètres de cette école. Lorsque l’on explique cela aux parents d’élèves, ils ne sont pas du tout d’accord et il est pour le moins étonnant que le maire de cette ville préfère sacrifier les conditions d’apprentissage de ces élèves plutôt que de renoncer au projet.
Madame la Présidente, pensez vous que les parisiens des arrondissements huppés accepteraient un projet de liaison autoroutière entre l’A6 et l’A13 qui passerait sur le Champ de Mars ? C’est pourtant ce que vous prétendez imposer aux habitants des communes concernées par le BIP. Il ne faut donc pas vous étonner que les maires de quatre communes concernées manifestent ouvertement leur opposition. Et il serait bon de se poser la question : votre conseil départemental, élu par un ensemble de citoyens qui va du Vexin au pays de France, est-il plus légitime à décider de la poursuite du projet que les élus des habitants directement concernés ?
Permettez-moi de vous rappeler, en conclusion de cette lettre, que l’est du Val d’Oise, soumis au bruit et à la pollution du trafic aérien qui passe sans arrêt au dessus de nos têtes, est déjà un territoire où la sollicitation environnementale est une des plus fortes en France. S’il vous plait, n’y rajoutez pas les nuisances du BIP.
Je vous prie d’agréer, madame la Présidente, l’expression de ma considération distinguée.
UNE PETITION CONTRE LE BIP https://agir.greenvoice.fr/petitions/non-au-projet-routier-du-bip-oui-a-la-preservation-des-espaces-naturels