A la suite d'une consultation publique (en lien, une pétition expliquant les raisons de ce rejet) qui a montré une opposition massive des citoyens et des associations (87% d'opinions défavorables), le Commissaire Enquêteur a rendu un avis négatif, en soulignant que ce mode de transport (une seule personne à la fois !!!) est réservé à une infime partie de la population et ne pourra donc jamais devenir un transport de masse. Cela n'empêchait pas Valérie Pécresse de soutenir le projet, contre l'avis défavorable de la mairie de Paris qui était la première concernée, en accordant à ce projet réservé à "l'élite" une subvention de un million d'euros, alors que le commun des mortels galère dans des transports de plus en plus inadaptés. Malgré cette opposition massive, Patrick Vergriete, ministre des transports (démissionnaire à ce moment), avait donné le feu vert pour la création du Vertiport, illustrant par ce passage en force la phrase de Coluche : "la dictature, c'est ferme ta gueule, la démocratie, c'est cause toujours". Mais déjà Valérie Pécresse, en raison des retards pris par la société allemande qui fabrique l'engin, avait décidé d'annuler la subvention en projet.
Ces atermoiements ont finalement fait le jeu des requérants associatifs : revenant sur l'autorisation qu'il avait donné en juillet pour l'expérimen-tation du Vertiport, le Conseil d'Etat oblige les pouvoirs publics à renonçer au projet et condamne l'Etat à rembourser les frais de justice supportés par les associations requérantes (UFCNA, ADVOCNAR, SOS Paris, inCOPruptibles) et la mairie de Paris. Le Vertiport, démonté avant les Jeux Olympiques, ne sera pas remonté et le fabricant des taxis-drones a du déposer le bilan.
Après le renoncement au BIP, cette nouvelle victoire montre qu'on n'a perdu que si on a renoncé à se battre. Il y a toujours la possibilité que les circonstances nous deviennent favorables et c'est dans cette perspective qu'il faut se battre. Mais il faut se souvenir ici que ce sont précisément ces circonstances favorables qui ont permis cette issue et se demander : si Elon Musk, fort de l'appui de Trump, "remettait le couvert" avec un produit sortant de ses usines, les soi-disant dirigeants auraient-ils le courage de risquer des représailles des Etats-Unis et braver la loi du plus fort ?