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Billet de blog 11 novembre 2025

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Après les élections de mi-mandat, une procédure de destitution contre Trump ?

La météo électorale n'est pas favorable à Donald Trump : les divers scrutins qui ont eu lieu récemment ont tous tourné à l'avantage des démocrates. Est- ce le prélude à un changement de majorité aux élections de mi-mandat et quelles peuvent en être les conséquences ?

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Dans un éditorial récent, le Monde dresse l'inventaire de la vague d'élections aux Etats-Unis, pour constater que quelle que soit leur nature, toutes les élections récentes ont tourné à l'avantage des démocrates : ainsi, deux états-clés échappent à l'obédience trumpiste (Virginie et New Jersey) et il semble que les démocrates y aient augmenté leur avance par rapport à l'an dernier (à confirmer par les décomptes définitifs). A New York, c'est la victoire du candidat démocrate, le très virulent anti-trump Zohram Mamdani, malgré ou à cause des menaces  formulées par Donald Trump dans le but d'intimider les électeurs New-Yorkais. Dans un autre état-clé - la Pensylvanie - l'élection des juges à la cour suprème de l'état a également tourné à l'avantage des démocrates, ainsi qu'un référendum organisé en Californie pour l'approbation d'une réforme de la carte électorale favorable au camp démocrate, en réponse à celles en projet dans le camp républicain. Cette longue série de débâcles électorales amène à se poser la question : la fin du trumpisme est elle proche et quelles seraient les conséquences d'un désaveu majoritaire aux élections de mi-mandat.

Selon les récents sondages, la perte de popularité du président Trump est palpable : c'est aujourd'hui 60% des électeurs qui sont mécontents de la politique économique de Trump. L'article en lien en cerne les raisons : 56% des électeurs mentiionnent que l'économie est prise dans une spirale décroissante , soit une augmentation de 9 points depuis le mois de mars. La fermeture administrative du pays (shut down) qui a résulté récemment de la politique de l'administration Trump aurait coûté, selon les évaluations d'un organisme indépendant, 14 milliards d'euros au pays. Selon un autre sondage, ce serait 43% des électeurs qui voteraient en opposition à Trump, contre 29% en soutien, les 28% restants déclarant que la présence de Trump n'influencerait pas leur vote.

Les républicains ont donc de sérieuses raisons de craindre les élections de mi-mandat, au point de vouloir imposer des redécoupages électoraux qui leur permettent de raboter quelques voix de plus. Mais la portée de ces manoeuvres minables est incertaine et le parti de Donald Trump est toujours sous la menace d'une défaite cuisante et de la mise en route d'une nouvelle procédure de destitution.

Il faut rappeler ici que Donald Trump a déjà échappé à deux tentatives de destitution. La troisième pourrait être la bonne en cas de victoire des démocrates, à la fois au sénat et à la chambre des représentants. C'est cette dernière qui décide de lancer la procédure, comme elle l'a déjà fait dans les deux cas précédents et c'est le sénat qui la vote. Une émission récente intitulée "Trump contre la loi" montre qu'en bousculant des institutions dont le rôle était bien défini par la constitution, Trump a fourni lui-même tous les motifs nécessaires au déclenchement d'une procédure. Mais la clé du succès se trouve dans les mains des sénateurs et là, la destitution, qui doit être votée aux deux tiers des sénateurs, n'est pas acquise d'avance. En effet, chacun des états dispose de deux sièges de sénateurs quelle que soit l'importance de sa population. Pour qu'une destitution soit votée dans le cas probable où les représentants démocrates n'aient pas à eux seuls cette majorité des deux tiers, il faudrait donc que l'appoint soit apporté par les sénateurs républicains qui auraient gardé leurs repères démocratiques. C'es possible car la précédente tentative s'est jouée à dix voix près, mais loin d'être acquis  car on ne peut savoir d'avance quelle sera la position de ces sénateurs.

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