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Billet de blog 16 septembre 2024

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Débat et sondage : avantage à Kamala Harris

C'est dans un contexte toujours incertain que Kamala Harris aborde, le 10 septembre, le débat avec Donald Trump. Mais les données d'après sondage confirment la dynamique qui porte la démocrate vers la Maison Blanche.

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C'est dans un contexte toujours incertain que Kamala Harris aborde, le 10 septembre, le débat avec Donald Trump qui restera le seul, car ce dernier a déclaré refuser toute nouvelle confrontation. Si, en terme de nombre de voix, les sondages d'avant-débat révèlent deux rivaux au coude à coude, ils émettent aussi un signal favorable pour Kamala Harris : depuis le désengagement de Joe Biden, c'est constamment la candidate démocrate qui arrive en tête. Mais les précédents d'Al Gore et d'Hillary Clinton montrent que le système des grands électeurs pourrait inverser la donne. Et les sondages réalisés dans les états clés sont incertains : s'ils révèlent une avance de la candidate démocrate dans trois états (Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin), c'est, au contraire le républicain qui arrive en tête en Floride, en Géorgie et en Arizona. Si l'on excepte la Caroline du Nord, où les deux candidats arrivent à égalité, on peut remarquer que le clivage se fait, encore maintenant, entre les états nordistes et les états sudistes de la guerre civile. En nombre de grands électeurs dans ces états, c'est le candidat républicain qui arrive en tête avec 57 grands électeurs contre 44 pour la démocrate. Mais, dans un autre modèle où la Floride est remplacée par le Nevada en tant qu'état-clé, la tendance sur l'ensemble des états montre une victoire possible de la démocrate, avec 226 grands électeurs en sa faveur contre 219 pour Trump.

Illustration 1

Si la candidate remporte les trois états-clés dans lesquels elle est en tête, c'est elle qui gagne les 270 grands électeurs nécessaires pour être élue.
Une troisième modélisation, pourvue d'un algorithme qui, à partir des résultats de récents sondages, calcule état par état, puis globalement, la probablilité de victoire de chacun de deux candidats. Il faut mentionner que, dans ce modèle, la notion d'états-clés disparait au profit de celle d'états incertains (toss-up). La mise à jour quotidienne de cette évaluation - dont la fiabilité est attestée par les évaluations précédentes - permet d'en suivre l'évolution. On voit (figure ci-dessus) que l'avantage est en faveur de Kamala Harris dès le 8 aout et, là encore, de façon constante. 
Enfin, le soutien sans surprise de la chanteuse Taylor Swift a suscité une nouvelle dynamique d'inscription sur les listes électorales.
Aussi même si, avant la tenue du débat entre les deux candidats, la dynamique qui porte Kamala Harris depuis sa déclaration de candidature ne lui assure pas encore la victoire, la plupart des indicateurs sont en sa faveur. et Trump doit sentir le vent de la défaite. Au cours du débat, il apparaît  crispé, le visage fermé, s'adressant à son adversaire sans jamais la regarder dans les yeux, comme s'il savait déjà qu'il n'aura pas l'avantage. A l'inverse, la candidate démocrate apparaît détendue et souriante, voire moqueuse, semblant dire à son adversaire qu'il ne l'intimide pas. Par la suite, il refuse la proposition de Kamala Harris d'un deuxième débat, prétendant que le premier a été biaisé du fait de la malhonnêté des présentateurs, qui n'ont pourtant fait que leur travail en le reprenant sur deux de ses mensonges. Ce qui est interprêté par les commentateurs comme une reconnaissance implicite qu'il n'a pas eu l'avantage, même si lui-même prétend le contraire.

Les six-sequences à retenir du débat sont révélatrices de la stratégie de mensonge et de vantardise propre à Donald Trump : "Plus le mensonge est gros, plus il a de chance d'être cru", disait Goebels ; ainsi, sur l'avortement, Trump acccuse Harris d'être en faveur d'un avortement tardif et même "post-natal'. Il prétend que s'il avait été président, la guerre en Ukraine n'aurait pas eu lieu. Le débat a été révélateur de la vacuité de ce triste personnage. Espérons que ce soit aussi la perception des électeurs américains !

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