Le plus évident exemple de la perversion idéologique de la science fut le cas de Lyssenko, généticien officiel de Staline, qui construisit une théorie inspirée de Lamarck (transmission héréditaire des caractères acquis) contre Darwin (sélection naturelle) et alla, avec l'appui du maître du Kremlin, jusqu'à faire envoyer au goulag les opposants à ses théories.
C'est une soviétisation qu'annonce l'attaque frontale de la nouvelle administration américaine contre une science qui ne dit pas ce que le Pouvoir aimerait entendre : le journal numérique Reporterre publie une information selon laquelle un chercheur dit avoir été averti par courriel qu'il est désormais interdit d’utiliser dans les demandes de subvention des termes comme "changement climatique", "émissions de gaz à effet de serre", ou "justice climatique". Tout ce qui contrevient à l'idée que le réchauffement climatique est un canular sera désormais censuré, sous peine d'un retrait des financements d'état. Le politiquement incorrect est déjà traqué sur les sites fédéraux à l'aide de l'intelligence artificielle, jusqu'au jour où elle s'attaquera aux publications elles mêmes pour sanctionner les "hérétiques".
Même venant d'un journal numérique dont la réputation de sérieux est établie, l'information serait difficile à croire si ce contexte de chasse au sorcières n'était pas confirmé par la presse écrite : le journal Le Monde rend compte de l'ampleur des censures présentes ou à venir contre les données scientifiques. Même si, heureusement, on n'en est pas encore là, c'est le même obscurantisme qui a mené Michel Servet au bûcher et Galilée en prison. Pour l'ancienne vide-présidente du GIEC Valérie Delmotte, c'est tout l'édifice culturel hérité du siècle des Lumières qui est remis en cause avec cette négation des faits scientifiques.