En 2023, un rapport de l’ONU (1) alertait déjà : la trajectoire de réchauffement, estimée à 2,9°C d’ici la fin du siècle, consacrait l’obsolescence des accords de Paris. A huit mois de la fin 2025, toutes les lignes rouges sont déjà dépassées ; Sur mer comme sur terre, les conséquences du réchauffement climatique semblent aujourd’hui hors de contrôle
Sur mer, le journal Le Monde (2) titre « une canicule marine précoce en Méditerranée » et parle d’une tropicalisation des eaux qui s’accélère. Une carte de relevés de température dressée le 1er Juillet montre une augmentation des températures de surface de 4 à 6°C au dessus des normales, essentiellement constatée sur la Méditerranée occidentale, avec une zone à +7°C le long des côtes françaises (carte ci-dessous). Des augmentations de 4 à 6°C sont également enregistrées dans le golfe de Gascogne. Outre les conséquences sur la biodiversité marine animale et végétale, cette situation engendre un « cercle vicieux » par perte de l’action régulatrice des océans et mers sur les températures côtières.

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Sur terre, c’est la multiplication des feux de forêt sur tous les continents : en France, à la date du 7 aout, c'étaient 37000 hectares qui étaient partis en fumée, contre 11000 l’année dernière à la même date (3). Il ‘y ajoute aujourd’hui les 16000 hectares détruits dans les incendies de l’Aude. En Espagne, le bilan est encore plus lourd, avec 300000 hectares de forêts réduits en cendres (4) et un climatologue prévient (5) : « L’Espagne et le Portugal ont dix à quinze ans d’avance sur ce qui va advenir en France. Les feux que les pompiers jugent aujourd’hui incontrôlables là-bas seront bientôt notre lot commun ». Dans d'autres pays, c’est toute l’Europe qui s’embrase, avec près de 900000 hectares détruits (6), et, outre Atlantique, le Canada a perdu 7 millions d’hectares de forêts, soit l’équivalent de la surface du Nouveau Brunswick (7).
Les moyens pour lutter contre ces incendies deviennent de plus en plus précaires, compte tenu des catastrophes présentes ou à venir : Pour y faire face, la France possède une flotte d’une vingtaine d’appareils, dont douze Canadairs vieillissants qui déversent, à chaque rotation, environ 6000 litres d’une eau qui fera bientôt défaut en raison des sécheresses persistantes. La raréfaction des réserves hydriques dans lequelles nos bombardiers d'eau vont s'approvisionner pourrait rendre, à terme, les incendies aussi incontrôlables qu'ils le sont aujourd'hui dans la péninsule ibérique.
Si l'on admet que "gouverner c'est prévoir", dans le monde entier, la politique a failli à sa mission : à titre d'exemple, alors que la fonte généralisée des glaciers et la diminution consécutive du débit des fleuves menacent de provoquer l'arrêt des centrales nucléaires et une pénurie énergétique, on nous sert le discours hors-sol d'une intelligence artificielle de plus en plus énergivore pour le stockage de ses données. La catastrophe environnementale menace le fondement même de nos civilisations et en réponse, un mouvement de censure de la Science né aux Etats-Unis menace de se propager au monde entier.
(7) https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2184954/incendies-feux-foret-canada-saison-2025